Souvenirs d'un médecin d'autrefois

dimanche 26 mai 2019


Une noisette, un livre


 La part du héros

Andrea Marcolongo




Quand on referme les dernières pages de ce livre, on regrette que la lecture soit terminée mais cependant les pensées qui suivent pourraient devenir immortelles dans notre âme si nous étions des dieux. Cela dit, peut-être qu’ils continuent à nous guider, à nous inspirer, car tout porte à croire qu’une divine chouette s’est penchée sur la plume d’Andrea Marcolongo ou que cette dernière est une nouvelle Athéna, protectrice de ses lecteurs et montrant le chemin de la sagesse universelle à travers les siècles, à travers les civilisations.

Andrea Marcolongo est la capitaine d’une initiation au voyage, celui qui débute à l’intérieur de soi pour ensuite partir vers les autres ou un horizon inconnu, une navigation initiatique ou peut-être des retrouvailles, selon que vous soyez sédentaire ou nomade, qui mène vers l’infini, à l’image de Jason et les Argonautes c’est une recherche vers l’étincelle qui deviendra la plus précieuse des Toisons d’or. Une longue route du passé pour un appel vers le présent, pour ne jamais baisser les voiles mais les pousser avec force et conviction pour réaliser sa part de rêve.

Ceci n’est pas un livre comme les autres, c’est un manuel, une bible antique dans un monde contemporain, un guide pour ne pas oublier d’être simplement soi-même pour être prêt à embarquer tel un Argô en prenant notre part de héros qui existe dans notre chair, dans notre âme sur lequel il faut souffler pour réanimer notre véritable destinée, éveiller les rêves enfouis sous la cendre pour les faire jaillir dans la lumière de la réalité. Et peu importe si l’on tombe, le vrai courage est celui de prendre conscience de nos faiblesses pour les transformer en des forces insoupçonnées.
Le héros est celui qui ne « renonce jamais à son objectif », parfois fragile (les larmes dans l’antiquité n’étaient pas un signe de pusillanimité) mais toujours vaillant.

Ce récit qui prend sa source dans la mythologie montre que les Anciens sont excessivement modernes, que rien ne s’efface mais que tout se renouvelle perpétuellement, la vie est un palimpseste qu’il faut savoir saisir, aussi bien dans la souffrance que dans la joie, qu’il faut entourer de tout l’amour possible. Et ainsi, évacuer tout le superflu, chasser le superficiel pour ne jamais se mentir, relativiser et s’inspirer de ces héros antiques qui peut-être veillent toujours depuis les cieux à nous offrir des lueurs d’espoir même dans l’obscurité.

Un livre de chevet pour cueillir les pensées les plus positives à chaque réveil et trouver l’énergie nécessaire pour continuer son chemin de vie sous les meilleures augures et toutes les couleurs de l’existence.

« Se relever est plus héroïque que ne jamais tomber »

« Aller au-devant de ce qui nous arrive. Les portes existent surtout pour être ouvertes, pour accueillir et laisser entrer la lumière, les autres ».

« Se dépasser soi-même pour devenir grands, peu importe l’âge que nous avons ».

« Les larmes sont souvent le meilleur moyen de se préparer à la nouveauté (…) elles nous sauvent bien souvent la vie ».
« Les  Anciens savaient que l’amour demande de la force pour être choisi, mais de la tendresse pour être vécu ».

« Prenez toujours soin de vos nostalgies, aimez-les, réjouissez-vous de leur présence ».

La part du héros / Le mythe des Argonautes et le courage d’aimer – Andrea Marcolongo – Traduction : Béatrice Robert-Boissier – Editions Les Belles Lettres – Février 2019

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