mercredi 18 mai 2016


Une noisette, un coup de griffe

 

Révélez ce harcèlement que d’aucuns ne sauraient voir



Un regard. Un geste. Une parole.
Parfois c’est tout, mais c’est déjà trop.
Parfois c’est le début d’une longue blessure dont les plaies ne se refermeront jamais. Ou si on la croit cicatrisée, elle peut revenir comme un fantôme du passé.

Un harcèlement sexuel (comme la plupart des harcèlements) rampe doucement, à voix basse ou presque. Puis, d’une brise légère, le souffle prend de l’ampleur pour se transformer en un vent violent provoquant une tempête dans le corps et l’esprit de la victime, en rodant aussi bien dans un lieu public que dans l’intimité d’un foyer.

L’arme que l’on suppose être la meilleure est le mutisme. Parce qu’on a peur, parce que l’on veut garder son emploi, parce que l’on craint le regard des autres, l’incompréhension... pulls moulants, mini-jupes, décolletés profonds, parole facile, tout et rien sont des prétextes arrangeants pour vous culpabiliser.

Hélas, si le silence est d’or, il peut également se convertir en cendres face à l’incendie non maîtrisé. Les pleurs éteignent le feu, soulagent mais ne permettent pas la guérison.

Brisons les chaînes du silence. Et demandons à ces messieurs les harceleurs :
  • Pourquoi ces abus quand vous avez le pouvoir ?
  • Pourquoi ces pulsions pour toujours assujettir et non écouter ?
  • Pourquoi prendre plaisir dans l’humiliation ?
  • Pourquoi se sentir supérieur et infaillible ?
  • Pourquoi ce refus d’entendre "non" ?
  • Pourquoi les chatouillements de votre libido dominent-ils les palpitations de votre cœur ?

Brisons les chaînes du silence mais, franchement, quel dommage que vous soyez ainsi, messieurs les harceleurs !

Vous n’obtiendrez jamais la tranquillité dans votre âme. Jamais.
Vous n’aurez jamais le plaisir d’une relation épanouie, avec les autres, avec vous même. Jamais.
Vous n’arriverez jamais à trouver l’amour, le vrai. Celui que l’on partage, que l’on vit, avec son corps, avec ses sentiments. C’est le plus beau, celui qui même terminé reste éternel. Mais il n’habitera jamais en vous. Jamais.
Vous ne pourrez jamais profiter de la simplicité d’un petit bonheur. Votre orgueil de mâle dominant vous en empêche. Vous en voulez toujours plus. Mais ce que l’on obtient par la force et le mépris est si éphémère...

Brisons les chaînes du silence, réellement et pas seulement par quelques déclarations médiatiques qui ne sont malheureusement qu’un effet d’actualité et/ou de mode.

Brisons les chaînes du silence mais évidemment sans excès, fuyons les extrêmes et évitons les amalgames. Car si une catégorie de mâles peut blesser ou blesse, d’autres hommes aident/réconfortent et sont nos meilleurs soutiens.

Brisons les chaînes du silence en essayant enfin de faire comprendre que l’être humain ne se glorifie pas en harcelant en général, que le mâle ne se glorifie pas en voulant montrer sa soi-disant puissance. Même si l’on vit 100 ans, une existence est si brève qu’il serait grand temps au XXI° siècle de savoir vivre ensemble et en harmonie ! 







mardi 10 mai 2016


Une noisette, une interview, un témoignage face à l'autisme

 

Véronique Leturque pour "Parents Unis TSA"




Lautisme ou Troubles du Spectre Autistique (TSA). Mots qui font peur, encore et toujours au 21° siècle dans une France qui na reconnu cet handicap que depuis 1996. Derrière chaque enfant qui souffre dans son corps, il y a des parents qui luttent pour essayer de trouver des aides, des soins adaptés. Des parents qui luttent pour ne plus avoir des regards qui se détournent.

En France 600.000 personnes sont touchées par cette maladie mais le silence et lindifférence semblent ne pas vouloir seffacer. Pourtant, derrière chaque enfant, chaque être, il y a une vie qui ne demande quà sépanouir...

Véronique Leturque, maman dun petit garçon autiste, est à l’origine du collectif "Parents Unis TSA" suite à la rencontre de parents vivant la même situation.



1Face à lautisme, lunion peut faire jaillir une force, une force nécessaire face à ce handicap encore mal connu ?
Face à toute difficulté lunion fait forcément la forceQuand on est parent et quon apprend que son enfant à quoi que ce soit qui impacte sa qualité de vie avec une répercussion sur son avenir, même si au fond de nous on le sait déjà, le ciel nous tombe sur la tête. Il faut des mois pour se relever, pour sortir du "pourquoi lui, pourquoi moi ?" , du "cest de ma faute", etc. Il faut des mois avant de se dire : "ça va aller" ! Des mois encore avant de pouvoir prononcer le mot quon ne peut pas prononcer,comme si dire "autisme" allait déchaîner les troubles contre notre enfant. Des mois et des semaines avant de pouvoir en parler sans pleurer. Ce parcours on la toutes fait (et je dis toutes car je parle des mères, il semble que pour les pères il y ait une phase de déni, souvent qui dure). Cette phase en tant que mère on na pas trop le temps de lavoir, on se relève et on avance.

Alors quand sur son chemin alors quon est à terre, on croise une autre mère qui a vécu la même chose, ou la vit au moment même, ça fait du bien… ça aide à se relever, à voir le positif, à percevoir des pistes. Face aux difficultés on se soutient, on se retrousse les manches, on se regonfle le moral… Le groupe a du bon, il permet de se dire : on n’est pas seul !

Des parents se battent aussi pour monter des associations, récolter des fonds, demander plus de moyens humains ou bien se rassembler en un collectif pour faire remonter nos revendications, montrer notre colère/désarroi.

2La France accuse un retard considérable dans la prise en charge de lautisme. Rien quun chiffre : 80% des enfants autistes ne sont pas scolarisés. Et pour les parents, un parcours du combattant sans RTT ?
 
La France a 40 ans de retard, tout le monde le dit. Pour la scolarisation et la prise en charge. La psychiatrisation de lautisme est une hérésie, on le sait maintenant et pourtant il y a encore beaucoup trop denfants porteurs de TSA (Troubles du Spectre Autistiqueterminologie actuelle de lautisme  car il ny a pas UN autisme mais de multiples formes) en établissements à teneur psychiatrique. Trop de médecins ignorent encore ce quest lautisme, sans parler de certaines "conneries phénoménales" adressées aux mères comme quoi elles y sont quand même pour quelque chose ("faudrait songer à lâcher votre balai pour vous occuper plus de votre enfant", "si vous travailliez moins…", "il a quand même un schéma familial compliqué cet enfant(contexte homoparental )", etc... florilège de phrases péremptoires, sans intérêt ni fondement, prononcées par des gens supposés nous accompagner… Quant à l’école pour tous  faudrait s’en donner les moyens ! Accueillir les enfants à l’école, évidemment, mais pas à nimporte quel prix ! Tout pourtant devrait être fait pour le bien-être de tous.

Après la méconnaissance des TSA créé des peurs irraisonnées et, parfois, le blocage de certains enseignants. Avoir la loi pour soi, cest bien mais on ne peut pas forcer un instituteur à accueillir un enfant.

Alors oui cest un combat. D’abord pour avoir un diagnostic, les établissements ont 1 a 2 ans de liste dattente… Ensuite pour la prise en charge. Là la liste d’attente peut atteindre jusqu’à 20 ans. Et donc, s’entendre dire que votre enfant de 5 ans ne pourra rentrer qu’à 21 ans ! Faudrait presque réserver une place 10/15 ans avant davoir un enfant au cas il serait porteur de TSA

3Le fait que lautisme ait été considéré pendant des décennies comme une maladie mentale relevant de la psychanalyse, a entraîné/favorisé cet abandon ?
 
Evidemment tous les discours de Bruno Bettelheim et consorts ont favorisé ça… Et les effets néfastes sont encore très présents avec encore certains hôpitaux de jours qui ne stimulent pas mais attendent "que les enfants sortent de leur bulle", des méthodes effarantes quand elles ne sont pas justes horribles. Des enfants abandonnés à leur sort, qui faute d’encouragement vivent dans langoisse avec forcément des crises que l’on "soigne" à coups de cachetons qui ne font quaugmenter le désarroi.

4En avril dernier, lors du Comité National Autisme, le gouvernement a annoncé une meilleure prise en charge dintervenants spécialisés. Une lueur despoir ?
 
Une lueur mais avec un avenir très flou, je crains toujours les effets dannonceWait and seeQuelque part lidée irait assez dans la mouvance du temps : rembourser le libéral plutôt quouvrir des places en établissement... Mais jattends de voir si réellement on va prendre en charge intégralement TOUS les intervenants pour chaque enfant. Et reste tout de même toujours la question de la désertification ruraleIl faudrait des incitations à linstallation des professionnels dans nos campagnes, des maisons médicales dédiées à ces prises en charge, quau moins les locaux soient mis à disposition par l’état ou les collectivités

5 – Quelles sont les options restantes pour les parents ?
 
Il ne reste quune solution : le libéral et "jouer" les coordinateurs déquipe et les chauffeurs de taxi car en milieu rural 50 km peuvent séparer chaque intervenant. Et à nouveau sentendre dire que pour nos enfants, un tel éclatement entre des lieux différents est nocif. Effectivement chaque changement est anxiogène, mais comment fait-on alors ?

A noter que près de la moitié des intervenants en libéral nest pas remboursée et ce, même si notre enfant est en ALD (Affection de Longue Durée). Il faut demander une prise en charge partielle des coûts par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) après... un devis. Oui, un devis, comme pour une assurance pour une toiture endommagée ! Le tout avec un temps dattente de minimum 6 mois pour faute de moyens humains. Par contres les "soins" psychiatriques pourtant reconnus comme inutiles par la HAS (Haute Autorité de Santé) sont remboursés par la Sécurité Sociale, quelle ironie !

On devient soi-même l’éducateur de son enfant. Sauf, qu’on nous répète qu’on doit rester avant tout des parents et ne pas agir comme des professionnels... triste hypocrisie.

6 – Récemment vous avez écrit sur Facebook Lettre à mon doudou. Absolument poignant damour... et de vérité. Pour que les dirigeants réagissent, pour que lon sache combien de sacrifices il faut mener. Que voulez-vous encore dire pour quenfin le réveil de la France devienne réalité ?
 
Quand on ma parlé de TSA on parlait d1 enfant sur 150, aujourdhui on parle de 1/100. Aux USA on était à 1/60, on parle de 1/40. Et une chercheuse du MIT annonce pour 2025 (soit demain) ½

De plus en plus d’enfants sont diagnostiqués porteurs de TSA. Ils sont une source de richesse tant l’autisme est, à mon sens, une véritable neurodiversité (neurodiversité assortie de troubles très compliqués qui nécessitent une attention de tous les instants). Certes la prise ne charge de l’autisme a un coût mais chaque enfant à sa place dans la société et ce serait bénéfique si on s’adaptait un peu à eux. Mon fils a beaucoup à apprendre mais ceux qui l’entourent aussi. Sa vision du monde, sa logique, ses vérités nous amènent à voir la vie sous un autre angle. Combien de Josef Schovanec a-t-on empêché de s’accomplir ? Permettons à nos enfants d’enrichir notre monde de leur éclairage si particulier.

Et laissez-moi ajouter ceci :
  • Avant de se moquer et/ou d’insulter une personne au comportement qui semble étrange, se poser la question s’il n’y a pas une richesse au-delà des apparences et ne pas oublier que la grande difficulté dans l’autisme est le regard des autres ;
  • Merci de cesser d’employer « autiste » comme une insulte ou un qualificatif péjoratif. Je ne peux plus l’entendre, exactement comme le terme "mongol" il y a 20 ans !
7 – Vous luttez en tant que parents. Mais est-ce que le cas et les nombreux témoignages de Joseph Schovanec peuvent enfin sensibiliser la population au monde des autistes et encourager les politiques à prendre des mesures ?

Dans toute situation la visibilité est une chance douvrir les esprits. Josef Schovanec, Daniel Tammet, Hugo Horiot montrent au monde ce quils sont. Etre autiste cest un état mais il est évolutif, on peut ne pas parler à 5 ans et devenir plus tard Docteur en Philosophie. Ils sont aussi dimmenses porteurs despoirs pour les parents

Il faudrait des Josef Schovanec comme consultants au Ministère délégué aux personnes handicapées, à l’Assemblée, à la Cour Européenne, bref les décisions se prennent !


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