Une noisette, une interview, un témoignage face à l'autisme
Véronique Leturque pour "Parents Unis TSA"
L’autisme
ou
Troubles
du
Spectre
Autistique
(TSA).
Mots
qui
font
peur,
encore
et
toujours
au
21°
siècle
dans
une
France
qui
n’a
reconnu
cet
handicap
que
depuis
1996.
Derrière
chaque
enfant
qui
souffre
dans
son
corps,
il
y
a
des
parents
qui
luttent
pour
essayer
de
trouver
des
aides,
des
soins
adaptés.
Des
parents
qui
luttent
pour
ne
plus
avoir
des
regards
qui
se
détournent.
En
France
600.000
personnes
sont
touchées
par
cette
maladie
mais
le
silence
et
l’indifférence
semblent
ne
pas
vouloir
s’effacer.
Pourtant,
derrière
chaque
enfant, chaque
être,
il
y
a
une
vie
qui
ne
demande
qu’à
s’épanouir...
Véronique
Leturque,
maman
d’un
petit
garçon
autiste,
est à l’origine du collectif "Parents Unis TSA"
suite à la rencontre de parents vivant la même situation.
1
– Face
à
l’autisme,
l’union
peut
faire
jaillir
une
force,
une
force
nécessaire
face
à
ce
handicap
encore
mal
connu ?
Alors
quand
sur
son
chemin
alors
qu’on
est
à
terre,
on
croise
une
autre
mère
qui
a
vécu
la
même
chose,
ou
la
vit
au
moment
même,
ça
fait
du
bien…
ça
aide
à
se
relever,
à
voir
le
positif,
à
percevoir des
pistes.
Face
aux
difficultés
on
se
soutient,
on
se
retrousse
les
manches,
on
se
regonfle
le
moral…
Le
groupe a
du
bon,
il
permet
de
se
dire :
on
n’est
pas
seul !
Des
parents
se
battent
aussi
pour
monter
des
associations,
récolter
des
fonds,
demander
plus
de
moyens
humains
ou
bien
se
rassembler
en
un
collectif
pour
faire
remonter
nos
revendications,
montrer
notre
colère/désarroi.
2
– La
France
accuse
un
retard
considérable
dans
la
prise
en
charge
de
l’autisme.
Rien
qu’un
chiffre :
80%
des
enfants
autistes
ne
sont
pas
scolarisés.
Et
pour
les
parents,
un
parcours
du
combattant
sans
RTT ?
Après
la
méconnaissance
des
TSA
créé
des
peurs
irraisonnées
et, parfois, le
blocage
de
certains
enseignants.
Avoir
la
loi
pour
soi,
c’est
bien
mais
on
ne
peut
pas
forcer
un
instituteur
à
accueillir
un enfant.
Alors
oui
c’est
un
combat.
D’abord
pour
avoir
un
diagnostic,
les
établissements
ont
1
a
2
ans
de
liste
d’attente…
Ensuite
pour
la
prise
en
charge.
Là
la liste d’attente peut atteindre jusqu’à 20
ans.
Et donc, s’entendre dire que votre
enfant
de
5
ans
ne
pourra
rentrer
qu’à 21
ans !
Faudrait
presque réserver
une
place
10/15
ans
avant
d’avoir
un
enfant
au
cas
où
il
serait
porteur
de
TSA…
3
– Le
fait
que
l’autisme
ait
été
considéré
pendant
des
décennies
comme
une
maladie
mentale
relevant
de
la
psychanalyse,
a
entraîné/favorisé
cet
abandon ?
4
– En
avril
dernier,
lors
du
Comité
National
Autisme,
le
gouvernement
a
annoncé
une
meilleure
prise
en
charge
d’intervenants
spécialisés.
Une
lueur
d’espoir ?
5 –
Quelles
sont
les
options
restantes
pour
les
parents ?
A
noter
que
près
de
la
moitié
des
intervenants
en
libéral
n’est
pas
remboursée
et
ce,
même
si
notre
enfant
est
en
ALD
(Affection
de
Longue
Durée).
Il
faut
demander
une
prise
en
charge
partielle
des
coûts
par
la
MDPH
(Maison
Départementale
des
Personnes
Handicapées)
après...
un
devis.
Oui,
un
devis,
comme
pour
une
assurance
pour
une
toiture
endommagée !
Le
tout
avec
un
temps
d’attente
de
minimum
6
mois
pour
faute
de
moyens
humains.
Par
contres
les
"soins"
psychiatriques
pourtant
reconnus
comme
inutiles
par
la
HAS
(Haute
Autorité
de
Santé)
sont
remboursés
par
la
Sécurité
Sociale,
quelle
ironie !
On
devient soi-même l’éducateur
de
son
enfant.
Sauf,
qu’on nous répète qu’on doit rester avant tout des parents et
ne pas agir comme des professionnels... triste hypocrisie.
6 –
Récemment
vous
avez
écrit
sur
Facebook
Lettre à mon doudou.
Absolument
poignant
d’amour...
et
de
vérité.
Pour
que
les
dirigeants
réagissent,
pour
que
l’on
sache
combien
de
sacrifices
il
faut
mener.
Que
voulez-vous
encore
dire
pour
qu’enfin
le
réveil
de
la
France
devienne
réalité ?
De
plus en plus d’enfants sont diagnostiqués porteurs de TSA. Ils
sont une source de richesse tant l’autisme est, à mon sens, une
véritable neurodiversité (neurodiversité assortie de troubles très
compliqués qui nécessitent une attention de tous les instants).
Certes la prise ne charge de l’autisme a un coût mais chaque
enfant à sa place dans la société et ce serait bénéfique si on
s’adaptait un peu à eux. Mon fils a beaucoup à apprendre mais
ceux qui l’entourent aussi. Sa vision du monde, sa logique, ses
vérités nous amènent à voir la vie sous un autre angle. Combien
de Josef Schovanec a-t-on empêché de s’accomplir ?
Permettons à nos enfants d’enrichir notre monde de leur éclairage
si particulier.
Et
laissez-moi ajouter ceci :
- Avant de se moquer et/ou d’insulter une personne au comportement qui semble étrange, se poser la question s’il n’y a pas une richesse au-delà des apparences et ne pas oublier que la grande difficulté dans l’autisme est le regard des autres ;
- Merci de cesser d’employer « autiste » comme une insulte ou un qualificatif péjoratif. Je ne peux plus l’entendre, exactement comme le terme "mongol" il y a 20 ans !
Dans toute situation la visibilité est une chance d’ouvrir les esprits. Josef Schovanec, Daniel Tammet, Hugo Horiot montrent au monde ce qu’ils sont. Etre autiste c’est un état mais il est évolutif, on peut ne pas parler à 5 ans et devenir plus tard Docteur en Philosophie. Ils sont aussi d’immenses porteurs d’espoirs pour les parents…
Il
faudrait
des
Josef
Schovanec
comme consultants
au
Ministère
délégué
aux
personnes
handicapées,
à
l’Assemblée,
à
la
Cour
Européenne,
bref
là
où
les
décisions
se
prennent !
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