Une noisette, une émission
19H Le Dimanche
Avant toute chose, deux noisettes à mettre
sur la table (ou plutôt sur le plateau) :
-
beaucoup de bipèdes rêvaient d’un
« 13h15 » version grand format enavan-soirée ou en prime time ;
-
qu’il est plaisant et réconfortant de voir
certaines personnes réaliser leurs rêves. Depuis des années Laurent Delahousse
souhaitait instaurer une grande tranche, non pas de moelleux au chocolat, mais
d’information. Et le songe est devenu réalité.
Chaque dimanche soir, ce sera, ni le songe
d’une nuit d’été ni l’après-midi d’un faune, mais un ballet cadencé, une valse
cathodique en trois temps au rythme de l’actualité générale, de la cuisine
politique, d’une séquence nostalgie, de l’éventail culturel et plus si
affinités. Du reportage, du décryptage, des pastilles d’humour, deux grandes
interviews en XXL, l’une à 19H00, l’autre à 20H30 mais dans un style totalement
distinct, histoire de ne pas endormir le téléspectateur dans un ronronnement
trop facile.
Le plateau (télévisuel, mais libre à vous
d’apporter le votre pendant l’émission) est utilisé à son maximum avec une
réalisation extrêmement mobile et des cadrages audacieux. Ce n’est peut-être
qu’un détail pour certains, mais inconsciemment ou non (rassurez-vous je ne
pars pas dans un exposé psychanalytique), les images projetées en version
grande taille sont une plus-value qui s’ajoutent à l’ensemble du programme et
témoignent d’un souci d’esthétique pour mieux servir le menu cérébral du
magazine.
Le ton est rapide (je dirais même aussi
sautillant qu’un déplacement d’écureuil), dynamique, chacun apporte son savoir
faire et son savoir répondre. Une ambiance décontractée mais où la vulgarité
est priée de bien vouloir rester à la porte, le tout dans un concept créatif
et, je me demande d’ailleurs, s’il ne faudra pas un jour inventer un mot (le
dictionnaire étant d’accord pour prendre du poids) pour définir le courant
continu qui alimente le journaliste de France2, la
« new-delahoussisme » comme un exemple alternatif aux mouvements
artistiques.
Si lors de la première, on percevait
quelques hésitations dans la mise en route, dès le deuxième embarquement, la
vitesse de croisière semble être stabilisée même si dans cet univers
audiovisuel, un direct est toujours une navigation à risques.
Soyons certains que le choix des invités
sera éclectique tout comme la sélection des chroniqueurs : éditorialistes,
anciens politiques (beaucoup d’encre a coulé à ce sujet mais une fois que les
femmes et les hommes politiques quittent l’agora, ils redeviennent des citoyens
libres) et, noisette sur le gâteau, des... écrivains. Autant vous dire que
votre serviteur livrophage se réjouit de cette décision d’inclure une palette
d’auteurs pour commenter le grand livre de la vie.
Les prochaines éditions devraient confirmer
mes premières impressions avec surtout cette fragrance si particulière et
pourtant si absente dans nos univers : la touche humaine. Malgré la
pression du direct, il semble que la liberté d’exprimer ses sentiments, ses
émotions, ses faiblesses, ses forces soit l’un des points essentiels de
« 19H Le Dimanche ». Entrouvrir une porte à l’authenticité pour
ouvrir les fenêtres vers toutes les formes d’expression que l’humain a en sa
possession. C’est ça, l’anti-blues du dimanche soir.
19H Le Dimanche – France2 – Proposé et présenté par Laurent
Delahousse. Rédaction en chef : Jean-Michel Carpentier , Sarah Briand, Joel Bruandet, Mathieu Jego, Laurent Delahousse – Mention spéciale aux équipes de la
réalisation et du magazine 13h15
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire