Écureuil arboricole déposant des noisettes dans le monde littéraire.
Animatrice culturelle et conseillère littéraire, je promeus la littérature dans les hauts lieux du patrimoine, les bibliothèques, les espaces conviviaux pour défendre la culture et la ruralité.
Premier récit publié en mai 2024 : Souvenirs d'un médecin d'autrefois aux éditions La Bouinotte. Premier roman en gestation...
Jurée Prix Littéraire de la Vocation
Souvenirs d'un médecin d'autrefois
mercredi 31 décembre 2014
Une
noisette, une année
2015 à
l’horizon
Une
année passe, une autre arrive. Inutile de basculer dans les
sempiternels vœux de Nouvel An.
Le silence est parfois plus parlant.
Plus de bruit, seul celui qui nous entoure, celui de la vie.
Portons
notre regard comme ce jeune homme vers l’horizon 2015 avec espoir
et optimisme.
Tout simplement, sobrement... mais humainement...
(Photo by C. Kehres : Hope on the horizon)
dimanche 28 décembre 2014
Une
noisette, une interview coup de patte
Sarah
Dray, bloggeuse, twitteuse et...
Envie de
fraises même l’hiver ? Une adresse, une seule pour déguster
des yeux un blog qui apporte mille saveurs aux petites cellules
grises. Discrètement, tâchons d’en savoir un peu plus sur cette
personne qui semble avoir plus d’une noisette dans son sac à
main...
1 –
Sarah, quelles sont les recettes pour développer les papilles
cérébrales de vos lectrices et lecteurs, écureuils compris ?
Quand j’ai créé mon blog j’ai voulu qu’il
soit simple et spontané, de pouvoir y écrire comme je parle…qu’il
soit comme une photo avec un ressenti de l’instant. J’ai
toujours beaucoup aimé écrire, avant c’était plutôt des rimes,
depuis 2 ans avec le blog, c’est plutôt de la prose. Pour titiller
mes lecteurs, je me sers donc de la vie de tous les jours, de ce qui
me surprend, ce et ceux que j’aime, ce qui me fait rire, ce qui me
révolte, ce qui m’émeut, ce qui me met en colère… J’aime
aussi être un peu provocatrice et susciter les débats, je me
souviens d’un coup de gueule contre les hommes de mon âge qui a
fait couler beaucoup d’encre. Mais globalement, ce qui est très
intéressant, c’est de voir l’évolution de mon style au fur et à
mesure des billets et les styles très différents que je peux avoir
selon mon humeur ou selon les sujets, toujours avec la même
sincérité et le même optimisme. J’écris aussi pour un blog
multi contributeurs sur Israël qui s’appelle Rootsisrael, même si
ma participation est plus rare qu’à son lancement en novembre
2013.
2 –
Internet, une passion, une folie ou simplement quelques granules de
curiosité en mode homéopathique ?
Internet
c’est d‘abord mon métier, puisque je suis chef de projet digital
mais c’est aussi une mine inépuisable d’information et de
découverte : pour l’actualité, la musique, l’histoire… J’ai
choisi ce métier car il est en prise avec une innovation constante,
et que cette nouveauté et ce changement perpétuels correspondent
bien à mon tempérament et à mon caractère. Dans la vie de tous
les jours, je suis très connectée grâce aux réseaux sociaux, tant
avec mes proches qu’avec mes lecteurs que je ne connais pas.
J’adore avoir leur ressenti sur mes posts. Aussi, Twitter et
Facebook me servent beaucoup de fil d’actualité personnalisé, les
informations remontent vite sur ces 2 réseaux là. C’est aussi une
source intarissable d’humour (et malheureusement parfois de haine).
Après, je consomme aussi énormément de séries télé et de replay
d’émissions de télé. Je me sers aussi des sites de tablatures
pour gratter de nouvelles chansons sur ma guitare.
3 – La
fraise, nouvel emblème du féminisme serein ?
Jusqu’à
il y a peu de temps, je ne m’étais jamais posé la question du
féminisme et puis, à force de me voir répondre à des propos
machistes, de lire ou de voir parler des femmes de cette condition,
j’ai réalisé qu’il était essentiel de s’opposer aux propos
misogynes et surtout de faire changer les choses, chacun à son
niveau. Mais comme la prise de conscience est récente, je tâtonne
encore sur la façon de la mettre en action. Si je peux me permettre
j’aimerais citer ici Sophie Gourion et son blog Tout à l’égo,
qui y sont pour beaucoup dans cette prise de conscience.
4 – La
journaliste Audrey Pulvar semble être votre modèle, vrai ou faux ? Modèle
est un mot un peu fort, surtout que je pense qu’on en a plusieurs
dans la vie, en commençant par ses parents, si on a la chance qu’ils
soient aussi présents et admirables que les miens. Cependant, j’ai
découvert Audrey Pulvar sous un nouveau jour grâce au Grand 8 sur
D8, je la connaissais moins avant, et je la trouve impressionnante
d’intelligence et de détermination. J’aime lorsqu’elle donne
chaque fois un point de vu construit, altruiste et engagé. J’ai
aimé découvrir, à la sortie de son livre et même avant dans ses
interviews, qu’elle avait construit sa pensée féministe grâce à
une mosaïque de femmes qui lui servaient de modèle ou
d’inspiration. Elle fait incontestablement partie de la mienne.
Elle sait montrer que le féminisme est nécessaire pour les hommes
comme pour les femmes, et le sortir de sa stigmatisation ou de sa
caricature, en tout cas de ce qu’aimerait en faire ses détracteurs.
Et pour ça je lui dis merci.
5 –
Votre parcours en quelques noisettes ? Comment
vous raconter ça en quelques mots…. J’ai dit mon premier mot
justement, à l’âge de 7 mois, et je suis restée depuis très
bavarde. Mais j’ai aussi gardé une vraie passion pour les mots :
qui chantent, qui riment, qui échangent, qui bataillent, qui font
rire… J’ai fait tout mon parcours en école républicaine. Elle
m’a appris l’ouverture d’esprit et le vivre ensemble. Je suis
l’aînée d’une famille de trois et nos grands parents nous ont
apporté beaucoup d’affection en nous racontant beaucoup de faits
historiques. Mes parents m’ont transmis un goût certains pour la
chanson française, l’actualité et la politique. J’ai hérité
d’eux également, ma curiosité de tout, mon côté sociable et mon
empathie pour les gens qui m’entourent. Grâce à eux aussi, j’ai
découvert les EI (éclaireurs israélites, comprenez scouts juifs),
où je me suis construite et où j’ai appris à me débrouiller, à
partager, à me dépasser et à transmettre. Après mon DEUG
d’Eco-gestion, j’ai filé à Nice pour étudier à l’Edhec.
Pendant mes stages j’ai fait 6 mois à Paris dont je suis tombée
amoureuse, et 6 mois à Tel Aviv qui m’a subjuguée. Après avoir
fini l’Edhec, j’ai donc vécu 6 ans à Paris, et début 2013 je
suis partie vivre l’expérience israélienne un peu plus longtemps
cette fois, environ 15 mois. Je suis revenue avant l’été, et
depuis je suis à la recherche de mon futur challenge professionnel.
6 –
Vous êtes, donc, à la recherche d’un emploi. C’est le moment,
c’est l’instant, de préciser ce que vous recherchez exactement : Je
cherche un poste de chef de projet digital, plutôt dans une grande
entreprise. J’ai 7 ans d’expérience donc j’ai envie
aujourd’hui de stabilité professionnelle et de pouvoir me poser et
évoluer dans une entreprise. Auparavant, j’ai fait beaucoup de
choses, ce qui m’a permis d’apprendre beaucoup et de m’adapter
à des problématiques différentes. J’ai une préférence toute
particulière pour le secteur des médias.
(Note : une bonne nouvelle, depuis le 23 janvier Sarah a retrouvé un emploi)
7 –
Pour terminer, le traditionnel questionnaire impersonnel pour mieux
vous...connaître :
-
un roman : Ensemble c’est tout d’Anna Gavalda
-
un personnage : Golda Meir
-
un/e écrivain/e : Maupassant
-
une musique : N’importe quelle chanson de J.J. Goldman
-
un film : Trop se bousculent dans ma tête, je cite
mon dernier coup de cœur, Les héritiers
-
une peinture : La baiser de Picasso
-
un animal : Je ne suis pas très animaux
- une
devise/citation : Quand on veut, on peut
Merci
beaucoup Sarah et pour te retrouver sur Internet, on suit les flèches :
Pour retrouver Sarah Dray sur Twitter ====> @Saranet_dr
samedi 27 décembre 2014
Une noisette, une claque
Quand un regard ne prend pas une ride
Léo Ferré l'a pourtant chanté, "avec le temps va tout s'en va" mais en cette période dite festive, si on s'arrête un peu et que l'on regarde le parcours des noisettes semées, il semblerait que l'histoire est d'une perpétuelle modernité...
L'année 2014 s'achève, que déplorons-nous ? La violence, la guerre, la tragédie syrienne... Que cherchons-nous ? Un homme providentiel qui hélas rime avec Père Noël... Qu'admirons-nous ? Le révolté ou le résigné ?
Remontons un peu le temps, juste un peu, tout doucement. Cliquons sur feu cette chronique cathodique... de décembre 2011 et découvrons son étrange actualité. Bluffant, ou pas...
Voilà pourquoi j'avais déjà écrit que cette rubrique manquait cruellement dans le Paysage Audiovisuel Français, des petites claques savamment dosées permettent parfois de remettre nos esprits en mode éveillée.
Temps
gris, ambiance morose, noisettes qui diminuent, le moral a plutôt
tendance à flotter en berne et puis soudain, au milieu de son arbre
dont les feuilles se sont ramassées à la pelle, on se permet une
petite danse qui réchauffe le cœur en regardant le magazine "13h15
le samedi" consacré à la Beatlemania.
The
Beatles, 50 ans se sont écoulés depuis leur premier concert sur le
sol américain à Washington ! Une ville : Liverpool. 4
boys : John Lennon, Paul McCartney, George Harrison, Ringo
Starr. Une carrière à la puissance de la lumière : 10 ans, 12
albums, 200 chansons, un style, des concerts, des tournées, un
tourbillon devenu légende musical. Même si le rock avait pris ses
racines avant les années 60, les Beatles lui ont permis de rythmer
définitivement la planète roll.
George
Harrison avait déclaré "Les Beatles ont sauvé le monde de
l’ennui". Alors, ne tombons pas dans la lassitude mais dans
une potion magique dont nous avons tous besoin, celle de la "love"
Quant au phénomène de la Beatlemania, Marie-Pierre Farkas, Jean-Marie Lequertier, Ghislain Delaval la racontent avec tendresse et authenticité et l'écureuil ne peut que vous conseiller de voir ce reportage en replay sur le site de l'émission du #13h15
Reste plus ensuite, qu'à rêver un peu, d'un monde uni, de paix, de fraternité humaine...
mercredi 10 décembre 2014
Une
noisette, une référence
Les
Ambitieux – Saison 2
Deux
hommes, deux destins mais un seul lieu de pouvoir : l’Elysée,
ou l’edelweiss d’une carrière politique. Mais depuis que Louis
XV a offert à la Marquise de Pompadour ce palais, le roman n’a
cessé d’ouvrir de nouveaux chapitres.
Le
dernier en date est celui des ambitieux présidents Nicolas Sarkozy
et François Hollande. Mais comment analyser, décrypter des faits
aussi récents sans tomber dans le sempiternel schéma du
documentaire, vu, revu et parfois même pas corrigé ? La réponse
vient d’une équipe de fins cuisiniers, Magneto Presse avec un chef
à sa tête, Laurent Delahousse : comme en politique la réalité
dépasse souvent la fiction, pourquoi ne pas la scénariser et ainsi
décoder le tout sous un angle novateur et atypique.
Le
résultat est sans appel : réussite totale. Malgré les faits
connus, le suspense plane, la tension narrative captive le
téléspectateur, la musique est en adéquation avec le texte, ce
qui fait encore monter l’adrénaline. Oh pas de scènes de
poursuites, ni de combats spectaculaires, non juste cette
accumulation d’affaires qui touchent les protagonistes, mises en
parallèle et ce dans un souci d’équilibre digne d’un acrobate.
Ce qui
m’a particulièrement impressionnée c’est la recherche du détail
dans toute son élégance. Un exemple : pour exprimer la chute
de François Hollande qui malgré tout décide de lutter envers et
contre tout, une image en noir et blanc apparaît à l’écran qui
progressivement se colorise...
La
conclusion, tel un cliffhanger, donne envie de découvrir la suite du
feuilleton. Selon Aristote, l’homme est par nature un animal
politique, ne doutons pas alors que ce thriller nous offre encore
bien des aventures "hitchcockiennes" ! Illusions
perdues mais illusions palpitantes...
Les
ambitieux, saison 2 : Les illusions perdues. Film documentaire
de Laurent Delahousse, Dominique Fargues et Matthieu Besnard. Une
production Magneto Presse
Si vous
ne l’avez pas vu en direct, je ne peux que vous conseiller d’aller
visionner ce doc, principalement pour deux raisons : pour sa
qualité exceptionnelle mais aussi pour se rendre compte au fil des
images des heures passées par les réalisateurs, techniciens,
enquêteurs pour aboutir un à tel degré de prouesse journalistique
et artistique.
Les
rencontres sont un formidable outil pour apprendre la vie. On connaît
le destin des célébrités mais donner la parole aux luttes
personnelles et anonymes, est aussi une formidable manière de
recevoir des leçons d’humilité. Celle de Michelle Brun en est
une.
1 – Michelle, pour que les
internautes puissent mieux te connaître, raconte-nous en quelques
phrases ton parcours.
Une enfance dans un orphelinat, des
rencontres, des souvenirs, des blessures. L’apprentissage d’un
métier, deux enfants, Marion et Valentin. A 5 ans, on découvre la
maladie de Valentin, un craniopharyngiome. Comme l’a constaté un
contrôleur de la CAF, "quand un enfant est malade, souvent le
père se fait la malle". Je me suis donc retrouvée seule avec
mes deux enfants, en essayant qu’ils ne pâtissent pas trop du
départ de leur père. Ensuite, pour être totalement disponible pour
mes deux enfants et encore plus pour Valentin, j’ai cessé de
travailler à plein temps. J’ai vécu avec la petite aide de la CAF
(Caisse d’Allocation Familiale). Mais je fais toujours quelques
travaux de couture, repassage, ménage tout en ayant écrit trois
bouquins :
- Une journée avec Nicola Sirkis,
suivi Des phrases qui tuent - Waza ! - La providence
2 – Le craniopharyngiome, une
maladie rare. Quels en sont les symptômes, les traitements, les
conséquences ? Le craniopharyngiome est une tumeur
au cerveau qui atteint les enfants et/ou les adolescents. Cette
tumeur n’est pas cancéreuse mais la chirurgie ne permet pas de
l’enlever entièrement car elle est placée sur la glande hypophyse
et très prés du nerf optique. Cette maladie est très contraignante
car n’ayant plus de glande hypophyse , un traitement subsidiaire
est mis en place pour la vie. Hormone de croissance, hormone
pubertaire, levotyrox, minirim, etc. L’enfant prend énormément de
poids suite au dérèglement hormonal, ce qui entraîne de graves
problèmes psychologiques.
3 – Comment ça se passe avec
ton fils Valentin ? Le problème c’est que la tumeur
repousse et Valentin a déjà été opéré quatre fois sans oublier
une hospitalisation régulière pour les contrôles. Comme dit
précédemment, beaucoup de problèmes psychologiques, certains
parents choisissent de placer leur enfant en service psychiatrique,
moi j’ai refusé, j’essaie de gérer le tout avec mon fils.
Valentin a 23 ans. Malgré les embûches, il est parvenu à faire ce
qu’il voulait et suit une formation de graphiste 3 D. 4 – Mais le combat continue... Oui. Pour Valentin, pour les
autres. Et aussi pour moi. Je suis en âge de prendre ma retraite
mais elle va être bien modeste. Ma nouvelle lutte avec les parents
d’enfants différents, est de faire valoir les années
d’accompagnement maladie (16 ans pour ma part) mais pour l’instant
ce n’est pas gagné, Marisol Touraine et les services du Ministère
ne répondant à aucun courrier !
5 – Une association pour le
craniopharyngiome existe-telle ? L’association
existe depuis 10 ans. Les parents et les malades concernés se
réunissent une fois par an lors d’une assemblée
générale.L’association participe aussi à la marche des maladies
rares lors du Téléthon. Mais elle n’a pas pour but d’aider
financièrement les parents et les malades, tout est pour la
recherche. http://www.craniopharyngiome-solidarite.org/
6 – Le chanteur Nicola Sirkis
occupe une grande place dans ton cœur ? Oui,
Nicola Sirkis est présent pour Valentin depuis 2005. Il parraine
aussi l’association que j’ai nommée. Il reste très discret sur
ses engagements humanitaires, c’est tout à son honneur. Mon fils a
le privilège de correspondre avec lui. Nicola est un ami précieux.
7 – Comment peut-on coopérer
avec toi ou venir au secours des personnes qui se trouvent dans la
même situation quela tienne ? J’envisage
de monter une association parallèle pour venir en aide aux plus
démunis, le projet est à l’étude. Une bande de copains et de
copines, fans du groupe Indochine, serait partante pour m’encourager
à me lancer dans la bataille ainsi qu’une comptable concernée par
la maladie dite de "cranio." Toute
aide sera la bienvenue.
Merci
Michelle pour avoir accepté de témoigner. On peut contacter cette
belle personne via son compte Twitter @BrunMichelle et je conseille à tous de lire
son dernier livre "La providence" pour découvrir
combien la vie de cette femme n’a pas été un chemin de roses et que,
malgré tout, son combat pour son fils et également pour les autres,
paraît sans limite.
Au
moment où Dame Lune fait son apparition dans la voûte céleste et
que l’on voudrait rejoindre les étoiles de la célébrité Somnus,
force est de constater que la seule sphère que l’on arrive à
rencontrer est une figure à géométrie variable qui consiste à se
mettre en boule.
Alors
que faire pour essayer d’attirer Morphée dans vos fantasmes
nocturnes ? Votre fidèle serviteur a plus d’un tour dans sa
noisette et tel un prestidigitateur il vous offre par ces quelques
lignes un pouvoir morphinique dont vous me direz des nouvelles.
Pour
combattre un mal il faut en connaître la définition afin de pouvoir
se faire du bien. L’insomnie, du latin Somniculus (état de celui
qui dort et non de l’association de sommeil + cul) est "la
diminution de la durée habituelle du sommeil et de l’atteinte de
la qualité du sommeil avec répercussion sur la qualité de la
veille du lendemain" (pour toute réclamation, veuillez
consulter le SAV de Larousse). Celui qui a pondu une telle phrase a
dû souffrir de troubles nocturnes érotico-épidermiques avec la
Reine de la Nuit !
Pour
constater que votre sommeil diminue, il faut en connaître la durée.
Pendant un mois (minimum) vous allez noter bien
consciencieusement/scrupuleusement/minutieusement sur un carnet (pas
sur une tablette ou autre objet émettant un rayonnement contraire) et avec un crayon bien taillé (sinon au matin vous aurez
mauvaise mine) les entrées et les sorties du fils d’Hypnos et de
Nyx sans oublier les pauses consacrées aux vidanges nocturnes et
autres promenades. Une fois le tableau établi, vous additionnez le
tout (pas besoin de secouer dans un shaker) et vous en déduisez une
moyenne en étant le plus précis possible car chaque seconde compte.
Vous réservez dans une pièce à température ambiante.
Ensuite,
il s’agit de définir/déterminer/circonscrire la qualité de votre
sommeil avec le prophète du pays des songes. Le plus simple est
d’établir sur une échelle de 1 à 50 les variations de votre
rythme thermo-régulateur nocturne avec un coefficient 5 pour la
semaine et de 8,75 pour le week-end. A cela il faudra enlever les
degrés de nuisance sonore constatés puis ceux ressentis par votre
voisin ou voisine de lit (si vous en avez car pas ceux de la maison d’en face,
n’exagérons rien). Afin que votre résultat soit le plus fiable, il n’est guère possible de l’obtenir avant deux à
trois mois. A réserver également mais dans une pièce différente
pour éviter les interférences qui pourraient agir sur vos neurones.
Enfin,
dresser/ériger/établir la répercussion sur la qualité de la
veille du lendemain. Etape la plus difficile car il faudra prendre un
certain recul pour comprendre à quel moment précis se situe sur
votre calendrier la veille du lendemain tout en gardant présent dans
votre esprit le futur de votre parcours de repos sans être obligé
de retourner dans le passé des nuits blanches agitées où l’on en
voit de toutes les couleurs. Il est impératif de se donner du temps
et de savoir conjuguer toutes les formes et effets calculés.
Quand
vous aurez terminé avec votre enquête, additionnez le tout.
Testez
pendant quelques mois la fiabilité de votre résultat en prenant
soin de vérifier chaque phase aux différentes heures de la nuit.
Vous serez ainsi apte à combattre vos insomnies répétées en vous
rappelant simplement le nombre de cauchemars diurnes et nocturnes que
vous avez subis pendant ces derniers mois et c’est tout de même
plus original que de compter des moutons !
Allez,
bonne nuit, je pars prendre mes gouttes...
mercredi 26 novembre 2014
Une
noisette, une interview
Eva
Roque, du swing sans blues
Un
ouragan de dynamisme avec la tranquillité d’une légère brise :
telle est la définition de la pétillante journaliste Eva Roque,
soufflant le meilleur de l’actualité médiatique sur les ondes
d’Europe1 et dans les colonnes de Télé7 Jours. La connaître est un
honneur, ses ordonnances sont des fleurons de bien-être, son écoute
est infinie, avec Eva, plus belle la vie sur écrans !
1 –
Commençons cette interview avec Ella Fitzgerald et dites-moi ce que vous ressentez à
l’écoute de cette voix :
Une
émotion particulière que seule la voix d’Ella me procure. Une
perfection vocale évidemment. Mais surtout elle semble dévoiler son
âme et scruter la nôtre. Le temps s’arrête… Elle chante la vie
dans ce qu’elle a de plus difficile et de plus beau. Avec elle,
j’ai compris cette phrase que Sébastien Vidal (directeur de TSF
Jazz) m’a dit un jour de juillet au festival de jazz de Juan alors
que je découvrais ce genre musical : "tu verras le jazz
rend plus intelligent". J’ai mis du temps à comprendre ce
qu’il voulait dire. Avant de réaliser que le jazz dans sa
construction, dans sa diversité incitait à la tolérance, à la
curiosité de l’Autre aussi.
2 –
Redescendons de l’arbre et racontez en quelques noisettes votre
parcours :
Si
j’en crois mon entourage, j’ai toujours voulu être journaliste.
Je me souviens avoir eu le goût de la lecture et de l’écriture
dès l’âge de 5 ans. Ensuite, bac littéraire, IEP d’Aix en
Provence (spécialisée Sciences Politiques), Ecole des Hautes Etudes
en Sciences Sociales et mon premier contrat à Nice Matin. J’y suis
restée 10 ans. Avant d’intégrer la rédaction de Télé 7 Jours.
En parallèle j’ai débuté la radio sur TSF Jazz, puis sur RFM et
Europe 1. Sans compter quelques expériences télé.
3
– Justement Nice-Matin, un fleuron de la presse régionale. Une
rédaction qui va peut-être renaître de ses cendres. Quelle a été
votre sentiment (professionnel mais aussi personnel) à l’égard de
la récente actualité pour ce quotidien ?
Je n’arrive
pas à imaginer la disparition de ce titre. Donc je suis soulagée
qu’une solution ait été trouvée. Fière de mes confrères qui se
sont battus pour que l’aventure puisse se poursuivre. D’autant
que c’est à eux désormais de diriger l’entreprise.
Du soulagement
donc et de l’appréhension parce que je sais que le plus dur est à
venir. Qu’il va falloir repenser le journal, offrir la meilleure
information, faire en sorte que Nice Matin soit indispensable.
Je suis aussi en
colère : en colère contre ces groupes de presse qui ont acquis
le quotidien depuis quelques années comme d’autres s’offrent un
jouet. Qui n’ont pas envisagé l’avenir à long terme.
C’est
une nouvelle page qui s’ouvre. Espérons qu’elle perdure.
Longtemps.
4 –
Les documentaires vous passionnent. Hélas, tous ne se valent pas en
qualité, quels sont les ingrédients indispensables pour faire la
différence ?
Aujourd’hui,
j’attends d’un documentaire un sujet inédit – ou à défaut un
angle différent – avec une qualité d’écriture, et de
réalisation. La forme et le fond doivent se répondre. Un
documentaire réussi pour moi, c’est celui qui évoque un sujet qui
m’est étranger, qui me tient devant l’écran, me permet de
réfléchir, d’apprendre ou me procure une émotion.
5 – A
un écureuil arboricole on peut tout dire, existent-ils des émissions
qui ne vous intéressent pas du tout ?
Sur
un plan professionnel, toutes les émissions m’intéressent.
Sur
un plan personnel, la liste de mes intérêts est longue. Sourire.
Les programmes de télé réalité, les émissions de variété old
school, ne me séduisent pas.
Je
me tiens à la disposition de l’écureuil pour lui établir la
liste de ces dites émissions
(L’écureuil
est tout ouïe...)
6 –
Les audiences génèrent les programmes, votre point de vue sur
Médiamétrie qui va bientôt fêter ses trente ans ?
Dans
une vie médiatique idéale, je rêve de la disparition de
Médiamétrie. Car ce comptage quantitatif devient une forme de
dictature médiatique qui oublie de prendre en compte la qualité des
émissions. Et que ces courbes d’audience quotidiennes rendent fous
les gens de télé.
Mais
aujourd’hui, Médiamétrie existe et conditionne l’économie de
la télé. Et c’est aussi le reflet de la réalité. Aux
responsables des chaînes de ne pas condamner un programme de qualité
quand l’audience n’est pas là tout de suite.
7 - "La presse, si bavarde dans l’affaire des rats, ne parlait plus de
rien. C’est que les rats meurent dans la rue et les hommes dans
leur chambre. Et les journaux ne s’occupent que de la rue".
Cette "peste" d’Albert Camus, est toujours
d’actualité à l’heure du buzz et de la télé-réalité ?
Si
les médias ont une responsabilité dans la façon de traiter l’info
(et il existe des disparités de traitement, nous sommes tous
d’accord sur ce point), le téléspectateur-auditeur-lecteur a
aussi une responsabilité. Celle de ne pas céder à la facilité. De
se renseigner, comparer, être curieux… C’est difficile, je le
sais. Cela demande un effort. Mais il n’y a rien de plus
insupportable que "y’a rien à la télé", "la
radio, c’est nul", "les journaux parlent toujours de
la même chose". Sans réflexe corporatiste absolu, ces
assertions sont fausses.
Ensuite,
à nous, journalistes, de lutter au quotidien pour offrir une
information juste. De s’intéresser au monde et aux gens du mieux
possible. Cela relève parfois de la Mission, je le concède (rires).
8 –
Vous êtes une optimiste née. Ce proverbe est pour vous : "Il
n’y a pas qu’un jour, demain aussi le soleil brillera"
Sachant que l’Afrique est chère à votre cœur, parlez-nous de ce
continent et de son peuple :
Mes
parents passent beaucoup de temps au Burkina-Faso pour des missions
humanitaires. Ils m’ont embarquée sur cette terre rouge au centre
de l’Afrique. J’ai découvert une autre vie, une autre façon de
concevoir le temps, les relations humaines, la nature aussi. Pour
faire court et user d’une image un peu bateau, j’ai pris une
claque. Et ce pays est devenu le mien. Je n’y vais que rarement
malheureusement. Mais à chaque fois, c’est la même sensation :
celle de se ressourcer, comme un changement de peau. Une mue. Qui
vous permet de relativiser la vie quotidienne au retour.
9 –
Vous avez publié récemment sur les réseaux sociaux, une photo
séduisante, tant sur la forme que sur le fond avec pour thème :
un livre, un café. Une idée à développer ? Pour paraphraser
Edouard Herriot, la littérature, c’est ce qu’il reste quand on a
tout oublié ?
J’ai
besoin de la littérature et des nourritures terrestres en général.
Un besoin viscéral. A la fois intellectuel – parce que ce sont ces
arts qui développent notre appréhension du monde – et émotionnel.
J’aime ces moments de « déconnexion » quand les mots
d’un livre me transportent ailleurs. Un effet similaire à l’écoute
d’un album, quand je vais au cinéma, voir une exposition, un
concert…
10 –
Casimir, Snoopy, quels sont vos autres héros ? Tic et Tac,
j’espère ?
Rires.
J’aime Tic et Tac oui.
Le
petit bonhomme de La linéa, Shrek aussi. Tous ceux qui me font
sourire.
11 -
"Si tu as de l’ardeur, cours les montagnes". Ce
proverbe turc est à votre image. Malgré votre emploi du temps
marathonien, vous prenez encore le temps de courir, question de
panache ?
Pas
seulement… Et c’est assez compliqué de répondre à cette
question parce que j’y pense souvent. Courir pour la forme, la
santé, respirer, décompresser, évacuer le stress. Et puis, il y a
autre chose. Une étrange sensation. A l’entraînement, je pense
beaucoup pendant que je cours. "J’écris" dans ma
tête. Je deviens hyper créative. Je conçois des émissions de
radio, je pense à la façon dont je vais aborder un article. Et
quand je fais une course plus longue, là, mon cerveau se déconnecte.
J’atteins un degré extrême de concentration physique et de
déconcentration totale sur un plan cérébral. Je gère la
souffrance et l’effort différemment. Je divague totalement
intellectuellement. Pour en avoir parlé avec l’ami Cyrille de
Lasteyrie, il s’agit d’une forme de pleine conscience. J’espère
pouvoir écrire un jour sur ce sujet. Quand mes idées seront un peu
plus claires…
12 –
Pour terminer, le traditionnel questionnaire impersonnel... pour
mieux vous connaître
Un roman
: L’étranger d’Albert Camus et
plus récemment Chaos Calme de Sandro Veronesi
Un
personnage : Le petit prince
Un(e)
écrivain(e) : Boris Vian
Une
musique : Ella Fitzgerald !
Un
film : Les valseuses de Bertrand Blier
Une
peinture : une toile de Nicolas de
Staël
Un
animal : un écureuil de Central Park
Une
devise/citation : "Un homme est
plus un homme par les choses qu’il tait que par celles qu’il
dit", Camus, Le mythe de Sysiphe.
101
noisettes de remerciements Eva Roque pour cette interview
délicieusement pralinée et à très bientôt sur les ondes, les
réseaux sociaux, le blog du Dr Eva http://evaroque.fr/ ... here, there and everywhere ;-)
A
l’occasion de la diffusion ce soir à 22H40 sur France2 du
reportage "Immigration et délinquance" dans la case
documentaire Infrarouge, soulignons la personnalité et le profil de
celui qui a mené l’enquête : John-Paul Lepers.
Du Congo
en Afghanistan, en passant par tous les chemins européens, John-Paul
Lepers a promené sa caméra à la rencontre des gens, des horizons
divers pour être au plus près de la réalité, de l’information.
Très vite, il acquiert une réputation de journaliste indépendant
faisant de sa liberté de ton une marque de fabrique.
John-Paul
Lepers fait ses débuts professionnels dans les années 80 sur des
radios pirates, puis travaille pour France Inter, France2 ou Canal +.
En 2007,
il est le fondateur de La Télé Libre, la première télévision
indépendante accessible sur Internet (sans aucun support
publicitaire), qui est à la fois un laboratoire des medias et une
pépinière pour des jeunes en quête d’un journalisme différent.
Depuis 2008, il réalise des documentaires pour le magazine 13H15 le
samedi sur France 2 (plusieurs journalistes/réalisateurs/concepteurs
de ce rendez vous du week-end sont d’ailleurs issus de La Télé
Libre) et en 2013 il met à l’antenne l’émission Vox Pop,
diffusée chaque dimanche sur Arte dont le thème est l’Europe avec
ses espoirs, ses belles iniatives sans oublier les coups de gueule
nécessaires !
Europtimiste convaincu, son père (qui a combattu dans les Forces Aériennes
Françaises Libres pendant la 2de guerre mondiale) est franco-belge
et sa mère anglo-italo-allemande, son enthousiasme pour notre
continent n’a pas de limites même s’il sait vigilance garder.
Et
justement, cette vigilance est la base de toute enquête qui se veut
impartiale . Pendant 3 ans, John-Paul Lepers et son équipe ont
prospecté, recherché afin d’apporter les preuves que parfois
(voire souvent) les préjugés ont la vie dure et, selon la formule
consacrée, il faut savoir donner aux idées reçues une belle
claque, notamment sur la supposée relation entre immigration et délinquance.
Découvrez
donc ce soir sur France2 dès 22H40 ce
documentaire franc, radicale, sans concession mais sans aucun
doute positif ! Et n’oubliez pas de laisser vos commentaires
avec le hashtag #Infrarouge
Je
laisse le mot de la fin à John-Paul Lepers, ce qui vous permettra de
mieux encore apprécier son réalisme et son objectivité. A ma
question sur la richesse humaine :
"En
Afrique centrale, on dit "Zo we zo", un homme est un
homme, chaque être humain a la même dignité, une phrase en sango à
mettre au fronton des édifices publiques ?" Il me
répond :
"J'ai
souvent travaillé en Afrique lors de reportages à l'occasion de
conflits et de famine, mais aussi sur des artistes, des débrouilleurs
de génie. J'ai beaucoup appris des Africains notamment sur les
relations humaines, la disponibilité pour l'autre. Mais ce n'est pas
un paradis, et comme partout, la méfiance de l'étranger et le
racisme sont présents. Pour ce qui est des devises sur les mairies
en France, Liberté-Égalite-Fraternité me vont très bien, mais
chaque citoyen doit se battre pour qu'elles soient respectées."
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"Immigration et délinquance" : reportage de John-Paul Lepers, Christophe Nick et Gilles Cayatte. Mardi 25 novembre à 22H40 sur France 2.
Avec cette belle conclusion " On n'est pas obligés de s'aimer, mais c'est mieux d'essayer de vivre ensemble"
Note au 27 novembre 2014
Je vous conseille d'aller lire le billet de Romain Potocki sur son blog "L'homme Itinérant" qui exprime ce que chacun de nous avons ressenti à regarder un reportage de John-Paul Lepers : une profonde reconnaissance au "vrai journalisme"
De
France Inter à France Info et Sud Radio et surtout 16 ans passés à Europe 1, le
parcours de Karim Hacène est celui d'un journaliste passionné, d'un homme de
radio, complété par quelques années de télévision, histoire de comprendre que la
télé ce n'est pas de la radio avec des images en plus. Service politique,
police-justice, reportage, réalisation de documentaires, présentation,
rédaction en chef, chaque expérience est enrichissante. Il y a 1 an 1/2, Karim
Hacène et son ami Philippe Gault décident de lancer sur Twitter le compte
@Infos140, fil d'information en continu, avec un mode de fonctionnement proche
de celui d'agence de presse. Mais depuis le 18 novembre la TL est
muette...
1 - Infos140, une belle aventure, comment est-elle née ? Elle est née des retrouvailles entre deux amis,
Philippe Gault et moi-même. Nous nous étions connus à Europe 1 fin des années
80. Le 6 mai 2013 (aucune relation avec l’élection présidentielle du 6 mai 2012
comme certains le pensent) nous avons décidé d’ouvrir un compte commun sur
Twitter dans le but de créer, par la suite, une agence. Après quelques essais
encourageants, nous nous sommes lancés. Le succès a été rapide. D'abord parce
qu'avec @Infos140, pas besoin d'être abonné à des dizaines de comptes pour être
informé. Nous offrions une large vision de l'actualité de la journée. Ça
commençait très naturellement par un "bonjour", la fête du jour ou la journée
mondiale, parfois un agenda (notamment sur @Infos140sport, filiale spécialisée),
des unes de la presse quotidienne nationale et régionale, les unes des
hebdomadaires (y compris satiriques mais pas people). Il y a des rendez-vous que
nous avions lancés mais que nous avons supprimés au bout d'un an, car à deux, ça
devenait difficile. Par exemple les "Verbatweets" (mot inventé), contraction de
verbatim et tweet. Chaque matin, mais aussi le dimanche, nos abonnés avaient
les petites phrases des femmes et hommes politiques invités des radios et
télévision. De même nous rapportions les réponses des ministres lors des séances
de questions au gouvernement du mardi et du mercredi.
2 - Combien étiez-vous ?
Deux, je vous l'ai dit. Ça étonne les
professionnels, mais nous n'étions que 2 journalistes avec un peu d'expérience
(30 ans pour Philippe et 25 pour moi). Pour alimenter @Infos140sports, nous
avions trouvé quelqu'un de précieux, Adrien, qui a dû nous quitter faute de
temps. C'est ce qui nous a obligé à fermer le fil sportif l'été
dernier.
3 - Où trouviez-vous les infos ? À deux seulement,
derrière nos écrans et sans moyens financiers, vous l'aurez compris, nous
n'avions pas de reporter sur le terrain. En revanche, des twittos journalistes
ou identifiés comme fiables devenaient autant de sources. Et des sources
(environ 1800) nous en avions sur les 5 continents. Avec les traducteurs
automatiques, on peut avoir des sources qui écrivent en russe, mandarin arabe ou
hébreux. La règle d'or étant de vérifier et recouper une info, avoir plusieurs
sources avant de la livrer (sauf si elle émane d'une source officielle, que nous
précisons).
4 - Mais il y a déjà des agences dont c'est le cœur de métier... ? Oui, bien sûr, c'est le cas de l'AFP (l'Agence
France Presse), la britannique Reuters ou l'américaine AP (Associated Press).
Ces agences ont des milliers de journalistes à travers le monde et informent
d'autres journalistes, pas directement le grand public. Leurs clients sont les
journaux, les radios , les TV, les administrations etc... Et leurs tarifs sont
prohibitifs (en fonction de l'audience, nombre de lecteurs, plusieurs centaines
de milliers d'euros). Mais quelques
fois (accident ferroviaire de Saint-Jacques de Compostelle en juillet 2013 ou
tir de missile sur le vol MH17 en Ukraine le 17 juillet 2014) nous avons diffusé
la bonne information avec une avance de 30 mn à 2 heures sur les agences
mondiales et donc sur les radios, télévisions et journaux. Des journalistes
reconnus se sont abonnés en masse et ont utilisé @Infos140 comme un outil de
travail.
5 - A quelles difficultés avez vous été confrontés ? Nous sommes humains donc, par définition, pas
surhumains. Diffuser 120 à 200 tweets/dépêches par jour, c'est beaucoup de
travail. Sur pratiquement tous les sites d'info, le gros du travail est assuré
par un robot connecté à l'AFP ou à Reuters. Chez nous ce n'est pas le cas. Ce
travail requiert une grande attention, donc une fatigue intellectuelle. Parfois,
les alertes (sur nos sources) nous réveillaient la nuit. 14 heures de travail,
7 jours sur 7, au bout d'un an et demi, ça laisse des traces quand on n'a plus
beaucoup de temps à consacrer au reste et que la perspective de gagner sa vie et
de créer des emplois s'éloigne. Car notre but était de commercialiser @Infos140
(nous avons des idées) et de créer une véritable rédaction. Si un investisseur
nous lit, il peut toujours nous contacter...
6 - A qui s'adresse Infos140 ? À tout le monde, car l'information, l'actualité,
cela concerne tout le monde. Les décideurs bien sûr, et parmi nos 25.800 abonnés
ils sont nombreux (chefs d'entreprises, élus politiques et syndicaux de tout
bord, ministères, collectivités locales, associations, journalistes...). Mais
pas seulement les décideurs. Infos140 ne s'adresse pas qu'aux élites.
L'information, le droit à l'information plus exactement, est l'un des éléments
constitutifs d'une démocratie. L'Histoire est pleine de dictatures qui
contrôlaient les peuples en déversant des flots de propagande (Allemagne nazie,
régime de Vichy, URSS, Chine populaire, Corée du Nord...). Être informé est
important, cela permet de comprendre le monde dans lequel on vit, mais aussi par
exemple, exercer son droit de vote en connaissance de cause. Nous ne militons
pour aucun parti politique, nous militons pour l'information. Souvent elle n'est
ni blanche ni noire, mais grise. Le binaire serait trop simple. Parfois, dans
les commentaires, on nous accusait d'être de droite. Puis le lendemain nous
étions de gauche. Nous ne sommes pas là pour satisfaire des militants, leur
donner à lire ce qu'ils attendent, du prêt à ingurgiter. Nous donnons une vérité
à un instant T. Cette vérité peut évoluer à T + 1. Certains ne le comprennent
pas. Autre exemple, le conflit israélo-arabe. Ceux qui nous féliciteront un
jour, nous insulteront le lendemain. Les mêmes. Parce que nous, nous sommes
journalistes, pas partisans d'un camp ou l'autre. À propos des commentaires, j'aimerais préciser que
l'insulte est devenue monnaie courante sur Twitter. Les commentaires sont
appréciés, qu'ils soient d'adhésion ou contradictoires. Mais les insultes, le
manque de respect envers les autres et bien sûr le racisme, l'antisémitisme, la
provocation, les messages homophobes entrainent le blocage immédiat. Et le
manque de respect c'est aussi l'emploi de mots comme "journaleux". S'ils ne
comprennent pas la sanction, c'est qu'ils ont reçu une mauvaise
éducation.
7 - Au début de chacun de vos tweets, il y avait une pastille bleue ou rouge, parfois noire, (⚫️⚫️⚫️) quelle signification ? Très simple: le bleu pour les unes de la presse, les
agendas, "verbatweets" et les infos pas très importantes. Nous nous sommes
consacrés aux informations que nous jugions importantes. Précédés d'un point
rouge donc. Encore plus important, un point rouge et la mention "urgent". On
nous a souvent demandé ce qu'il y avait d'urgent ? Ça n'a aucun rapport, c'est
un code universel d'agence qui signifie que c'est important. Au dessus de
l'urgent il y a "alerte" et encore au dessus "flash". En 25 ans de métier j'ai
dû voir une dizaine de "flash" comme le décès d'un pape ou d'un président de la
République. En général, dans un "flash", il y a 2 mots. Je me souviens du 8
janvier 1996: FLASH Mitterrand décès. C'est brutal, mais c'est ça un Flash.
Autrefois l'Alerte s'appelait Bulletin. "Urgent", il y en a des dizaines par
jour. La pastille noire, en toute logique, pour les décès.
8 - Respecter les 140 caractères a-t-il été un souci pour vous ? Philippe et moi avons été formés à la radio. La
règle d'or de ce média c'est: sujet, verbe, complément. Des phrases courtes.
L'autre caractéristique et avantage par rapport à la télé (avant les chaines
d'info), c'est la rapidité, la spontanéité de la radio. Faute d'image il faut
aussi savoir décrire, accrocher l'auditeur. Mais parfois, c'est vrai, avoir un
ou deux caractères de plus serait plus confortable. On est obligé de jouer sur
la ponctuation. Dommage car la ponctuation peut changer totalement le sens d'une
phrase. Comme l'intonation d'ailleurs. Si nous avions pu lancer notre
application Infos140, nous aurions pu publier avec ce confort, en restant dans
un format proche des 140 caractères. C'est d'ailleurs l'explication du nom
d'Infos140.
9 - Beaucoup d'internautes étaient déjà très attachés à votre fil d'information. 25800 abonnés, un beau chiffre. Pourquoi cet arrêt soudain ?
Dans la vie il faut faire des choix. Mon associé
dans cette aventure a eu une opportunité. J'aurais sans doute fait la même chose
si j'avais eu cette chance. Impossible de continuer seul. Je cherche donc une
rédaction intéressée par mon profil. Ces 17 mois m'on appris beaucoup de choses
sur le plan professionnel et j'aimerais apporter cette expérience, cet atout
supplémentaire.
10 - Infos140 c'est vraiment terminé ? Il ne faut
jamais dire jamais. Si des partenaires, des investisseurs sont intéressés par le
projet, ils peuvent bien sûr nous contacter.
11 - Le pluralisme de l'information est-il important dans une démocratie ? Oui, par
définition. En France, la presse a toujours été diversifiée et encore plus après
la Libération. Pour la radio, c'était aussi le cas avant la guerre. Pour des
raisons historiques un monopole d'État a vu le jour pour la radio et la
télévision après la guerre. Il y avait bien des radios périphériques (RTL,
Europe 1, RMC et Sud Radio) mais elle étaient contrôlées par l'État. Il a fallu
attendre le début des années 80 pour avoir accès à des radios, puis des
télévisions privées. La concurrence a toujours du bon, elle permet l'émulation,
la création, le choix tout simplement. C'est important de pouvoir choisir.
Certains pays n’ont pas encore cette chance comme la Chine ou Cuba, pour ne
citer qu’eux. L’information est nécessaire au bon fonctionnement de la
démocratie. Les anglo-saxons sont peut être plus rigoureux parce qu'ils séparent
l'information brute du commentaire et de l'éditorial. En France, certains disent
qu'on est "surinformé". On n'est jamais trop informé. Je préfère le "plus" au
"moins". Et on peut toujours tourner le bouton.
12 - Le traditionnel questionnaire impersonnel...pour mieux vous connaître
Un
roman : Des souris et des hommes
Un personnage : plutôt deux, différents et
complémentaires, Charles De Gaulle et Jean Moulin
Un(e) écrivain(e) : Alexandre
Dumas
Une musique : Carmina
Burana de Carl Orff
Un film : Si
tous les gars du monde de Christian Jaque, un chef-d’œuvre humaniste qui parle
aussi de radio
Une peinture : Le
radeau de la méduse de Théodore Géricault
Un animal : Un écureuil, bien sûr. Vous m'offrez une
noisette ?
Une devise/citation :
Liberté, Egalité, Fraternité. C'est la plus belle.
13 - avez-vous un message à faire passer ? Les gens veulent tout
gratuitement. C’est le cas pour la musique ou les films et c’est non seulement
une catastrophe pour l’économie mais aussi pour la diversité, l’offre et la
création. Il en est de même pour la presse. J’ai peur de voir ce secteur
disparaître par manque d’intérêt, par manque de moyens. Alors, un message, oui
j’en ai un : lisez et informez-vous !
Merci beaucoup Karim Hacène pour cette interview, je
vous souhaite toute la réussite possible pour l’avenir et pour les personnes
souhaitant vous contacter ou vous follower, votre compte Twitter est
@KarimHacene
dimanche 9 novembre 2014
Une
noisette, une humeur
La
vérité, toute la vérité, rien que la vérité ?
La
pensée d’Aristote va être de plus en plus difficile à comprendre
suite à l’épisode politico-pinocchiesque de ce week-end :
"Dire de ce qui est que cela est, et dire de ce qui n’est
pas que cela n’est pas, c’est dire la vérité" Et je n’ai
même pas deux heures pour rendre la copie à ces chimères qui nous
entourent.
Ou alors
pour mieux appréhender le problème, mieux vaut peut-être faire
appel à Bacchus et ainsi "In vino veritas" reprendra
toute sa splendeur... avec quand même le risque d’une sacrée
bacchanale que même Saint-Saëns n’aurait pu imaginer, quoique les
forces politiciennes risquent de s’effondrer comme les colonnes
d’un temple des illusions perdues.
Perdues,
voire enfouies car pratiquement pas une semaine où n’éclate une
nouvelle affaire d’Etat sous fond de rivalité, d’envie de
pouvoir et bien plus encore. La ciguë n’étant plus l’arme
utilisée, il faut trouver d’autres poisons pour envenimer la
société toute entière. Mensonges, trahisons, calomnies, les
recettes sont diverses et renouvelées pour que la saveur de la
rumeur et du tumulte ne faiblisse pas.
Seul lot
de consolation, une possible croissance spectaculaire sur la
fabrication et la distribution de boules puantes en espérant qu’une
brise marine ne soit pas là pour la dissiper...
En
attendant, je vous laisse à une méditation avec Don Basilio !
La calunnia è un venticelloUn’auretta assai gentile Che insensibile, sottile, Leggermente, dolcemente, Incomincia, incomincia a sussurrar. Piano, piano, terra terra, Sottovoce, sibilando,Va scorrendo, va scorrendoVa ronzando, va ronzandoNell’orecchie della genteS’introduce, s'introduce destramenteE le teste ed i cervelliFa stordire e fa gonfiar.Dalla bocca fuori uscendolo schiamazzo va crescendo,Prende forza a poco a poco,Vola già di loco in loco,Sembra il tuono, la tempestaChe nel sen della forestaVa fischiando, brontolando,E ti fa d’orror gelar.Alla fin trabocca e scoppia, si propaga, si raddoppia,E produce un’esplosioneCome un colpo di cannone,Come un colpo di cannone,Un tremuoto, un temporale,Un tumulto generaleChe fa l’aria rimbombar.E il meschino calunniato,Avvilito, calpestato,Sotto il pubblico flagello,Per gran sorte va a crepar.
**********
La calomnie est un petit vent Une petite brise très gentille Qui, imperceptible, subtile, Légèrement, doucement, Commence, commence à murmurer. Piano, piano, terre à terre, À voix basse, en sifflant, Elle glisse, elle glisse Elle rôde, elle rôde Dans l'oreille des gens Elle s'introduit, s'introduit adroitement Et les têtes et les cervelles Étourdit et fait gonfler. En sortant de la bouche Le tapage va croissant, Il prend force peu à peu, Vole déjà de lieu en lieu, Il ressemble au tonnerre, à la tempête Qui au cœur de la forêt Va sifflant, grondant, Et vous glace d'horreur. À la fin elle déborde et éclate, se propage, redouble, Et produit une explosion Comme un coup de canon, Comme un coup de canon, Un séisme, un orage, Un tumulte général Qui fait retentir l'air. Et le pauvre calomnié, Humilié, piétiné Sous le fléau public, Par grand malheur s'en va crever.