Souvenirs d'un médecin d'autrefois

samedi 29 novembre 2014


Une noisette, un conseil

 

Dormez je le veux !

 
 


Au moment où Dame Lune fait son apparition dans la voûte céleste et que l’on voudrait rejoindre les étoiles de la célébrité Somnus, force est de constater que la seule sphère que l’on arrive à rencontrer est une figure à géométrie variable qui consiste à se mettre en boule.

Alors que faire pour essayer d’attirer Morphée dans vos fantasmes nocturnes ? Votre fidèle serviteur a plus d’un tour dans sa noisette et tel un prestidigitateur il vous offre par ces quelques lignes un pouvoir morphinique dont vous me direz des nouvelles.

Pour combattre un mal il faut en connaître la définition afin de pouvoir se faire du bien. L’insomnie, du latin Somniculus (état de celui qui dort et non de l’association de sommeil + cul) est "la diminution de la durée habituelle du sommeil et de l’atteinte de la qualité du sommeil avec répercussion sur la qualité de la veille du lendemain" (pour toute réclamation, veuillez consulter le SAV de Larousse). Celui qui a pondu une telle phrase a dû souffrir de troubles nocturnes érotico-épidermiques avec la Reine de la Nuit !

Pour constater que votre sommeil diminue, il faut en connaître la durée. Pendant un mois (minimum) vous allez noter bien consciencieusement/scrupuleusement/minutieusement sur un carnet (pas sur une tablette ou autre objet émettant un rayonnement contraire) et avec un crayon bien taillé (sinon au matin vous aurez mauvaise mine) les entrées et les sorties du fils d’Hypnos et de Nyx sans oublier les pauses consacrées aux vidanges nocturnes et autres promenades. Une fois le tableau établi, vous additionnez le tout (pas besoin de secouer dans un shaker) et vous en déduisez une moyenne en étant le plus précis possible car chaque seconde compte. Vous réservez dans une pièce à température ambiante.

Ensuite, il s’agit de définir/déterminer/circonscrire la qualité de votre sommeil avec le prophète du pays des songes. Le plus simple est d’établir sur une échelle de 1 à 50 les variations de votre rythme thermo-régulateur nocturne avec un coefficient 5 pour la semaine et de 8,75 pour le week-end. A cela il faudra enlever les degrés de nuisance sonore constatés puis ceux ressentis par votre voisin ou voisine de lit (si vous en avez car pas ceux de la maison d’en face, n’exagérons rien). Afin que votre résultat soit le plus fiable, il n’est guère possible de l’obtenir avant deux à trois mois. A réserver également mais dans une pièce différente pour éviter les interférences qui pourraient agir sur vos neurones.

Enfin, dresser/ériger/établir la répercussion sur la qualité de la veille du lendemain. Etape la plus difficile car il faudra prendre un certain recul pour comprendre à quel moment précis se situe sur votre calendrier la veille du lendemain tout en gardant présent dans votre esprit le futur de votre parcours de repos sans être obligé de retourner dans le passé des nuits blanches agitées où l’on en voit de toutes les couleurs. Il est impératif de se donner du temps et de savoir conjuguer toutes les formes et effets calculés. 

Quand vous aurez terminé avec votre enquête, additionnez le tout.

Testez pendant quelques mois la fiabilité de votre résultat en prenant soin de vérifier chaque phase aux différentes heures de la nuit. Vous serez ainsi apte à combattre vos insomnies répétées en vous rappelant simplement le nombre de cauchemars diurnes et nocturnes que vous avez subis pendant ces derniers mois et c’est tout de même plus original que de compter des moutons !


Allez, bonne nuit, je pars prendre mes gouttes...













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