Une noisette, une histoire
Le train de l’edelweiss
Suite
aux nombreux témoignages reçus de patients atteints de leucémie,
j’avais écrit cette histoire. Pour leur apporter du
courage, pour sensibiliser les personnes au don de moelle
osseuse et saluer le travail des équipes médicales. C’était en 2005. Mais rien n’a changé dans cette lutte
contre la maladie même si la recherche scientifique ne cesse
d’apporter de nouveaux traitements prometteurs avec de très belles réussites. J’ai donc finalement décidé
d’en faire une traduction suite à mon texte original en espagnol,
en le dédiant à la mémoire de Sonia et Alex.
Un jour quand une personne apprend qu’elle est atteinte de leucémie, tout paraît terminé, un chemin trop long, trop dur. Cependant après le combat, quand la maladie est vaincue, une nouvelle vie commence et le parcours engagé est un peu comme celui de prendre un train, au pied d’une montagne pour aller cueillir une fleur d’une beauté unique et dotée d’une résistance incroyable par les conditions climatiques : l’edelweiss.
Le train
est là, en bas de la montagne qui a non seulement un aspect triste
et effroyable mais aussi invincible. Mais il n’y a pas d’autre
solution que de monter dans la voiture pour un voyage dont ne connaît
ni la durée ni la destination, peut être le sommet pour cueillir la
fleur de la nouvelle vie mais aussi le précipice. Non, non, pas le
ravin, le train est sûr et toute l’équipe semble merveilleuse
pour aider à atteindre ce point culminant.
Bon, on rentre dans la voiture. C’est à la fois accueillant et glacial, un peu de tout et que de monde ! On vérifie si tout est en ordre, derniers tests, les portes se ferment pour le début d’un voyage pas comme les autres.
Le train part. Les compartiments sont tous occupés, rassurant parce que l’on est tous unis pour arriver à la cime et inquiétant pour être tous dans le même état de santé. Et encore pire si l’on souffre de vertiges.
Tout
paraît calme, les accompagnants sont épatants, à l’écoute de
tous.
Que se
passe-t-il ? Un arrêt. Pourquoi le train s’arrête ? Un
danger sur la voie ? Non, c’est la première ascension, on
doit ralentir. Bon, quand c’est passé, ça ne parait rien. Mais
pas le temps de respirer une seconde, la seconde ascension a déjà
commencée. Que c’est dur, mon dieu, que c’est dur et maintenant
la nuit, si seulement l’aube pouvait vite, très vite arriver,
gravir la pente de nuit est encore plus difficile. On ne voit plus
rien, il fait chaud, il fait froid. Les contrôleurs viennent souvent
et bien que tout soit en règle, la crainte est là, la crainte de ne
pouvoir continuer et de devoir descendre du train. Mais non, à
chaque fois on vous aide pour que tout aille bien.
Qu’arrive-t-il ?
Où sommes-nous ? Parfois, nul ne sait où est le train et
pendant quelques minutes la noirceur est plus sombre que jamais.
Mais de
bonnes nouvelles parviennent, on annonce que les voitures précédentes
ont atteint le sommet avec cueillette splendide, lumière et air pur.
Quoi ??
Noooooon !!!!!!!! Le train rétrograde, l’horreur avec un
ravin à plus de 1500 mètres d’altitude, il ne reste plus que 500
mètres à parcourir, mais que se passe-t-il à nouveau, aidez-nous
s’il vous plaît, au secours !!!
Après
des jours d’angoisse, le train repart mais hélas avec un
compartiment vide. Il faut nous épauler. Ce compartiment n’avait
pas de protection et malgré de nombreuses recherches, aucune
protection compatible n’a pu être trouvée. On renouvelle l’appel,
que l’on nous encourage à atteindre le but, l’edelweiss est une
fleur unique qui mérite d’être vue.
Merci,
notre appel a été entendu. On raconte que des personnes sont près
des voies pour transmettre nos sentiments et nous aider dans la
bataille. Braves gens qui restent de nuit comme de jour à nous
soutenir, à nous aider, à travailler, à répondre à nos attentes
et à rassembler d’autres personnes qui ignorent encore la difficulté du trajet.
Les rayons du soleil apparaissent, la LUMIERE !!!!!! La lumière, la vraie, pas seulement cette petite lumière qui restait allumée dans le compartiment même quant tout était obscure. Maintenant, elle est grande, brillante. Le train semble voler, tout est réconfortant, tellement longtemps que cette douceur n’avait pas été ressentie.
On
descend de la rame et face à notre regard : la nature
grande/libre, le chant de bienvenue des oiseaux et des edelweiss. La
joie est générale, tous unis, personne n’est comme avant.
Il faut
rentrer chez soi, avec prudence, mais la bataille est déjà gagnée,
un parcours difficile mais franchissable puisque que le train est
arrivé au sommet. Mais, attention, la vigilance doit rester intacte,
dans peu de temps, un autre convoi va partir avec d’autres
personnes à bord...
© Squirelito
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Texte original en espagnol
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