Une noisette, un livre,
L’Attrape-souci
Catherine Faye
Pobrecito
Lucien, eres tan cariñoso… y valioso !
De
mystérieuses petites boites jaunes dans une librairie de Buenos Aires. Selon
une légende, si on confie ses soucis aux petites poupées qui sont à l’intérieur,
ils s’envolent… Seulement, au moment ou Lucien ou Lucio hésite pour choisir
c’est sa mère qui s’envole… Lui, l’enfant de Passy va devenir un gamin des
rues.
Errance,
rencontres, il va braver tous les dangers et faire preuve d’ingéniosité pour
survivre… et revivre. Car malgré sa détresse, il a encore des rêves, mais aussi
des révoltes, qui vont lui permettre de puiser la force nécessaire pour
affronter les obstacles et attraper ce porte-bonheur qui plane au-dessus de nos
têtes.
On
accompagne par la pensée le petit Lucien le long de sa quête, en tremblant, en
souriant, en riant. C’est la rencontre entres différents personnages : un
cartonnier, des prostituées, des bandits en herbe… d’apparence rude mais avec
toujours une tendresse cachée qui sait se réveiller Et puis un jour, c’est Arrigo qu’il croise, un
jardinier travaillant pour une riche clientèle dont Adela. Car en fait, ce
n’est non seulement sa mère qu’il recherche mais aussi l’amour, cet amour qui
lui a tant manqué, et, l’adolescence venant il réalise qu’il va falloir se
construire, lui seul, pour former sa véritable personnalité.
A
travers cette course à la survie dans la capitale argentine, l’auteure sait
discrètement ajouter ce qu’est la réalité d’une grande ville d’Amérique du Sud,
là ou l’extrême pauvreté se heurte à la corruption de tous les instants.
Une
vaste réflexion en douceur sur ces gens qui ratent le coche, qui se retrouvent
du jour au lendemain dans la misère, qui devront forcer le destin dans
l’indifférence quasi générale.
Catherine
Faye brosse un roman en forme de conte qui nous fait espérer au miracle, du
moment que l’on tend une main pour le saisir et en balayant les fantômes du
passé. A cette touchante histoire
s’ajoute un invité : l’univers des plantes. Cette richesse verte qui va
s’ajouter à celle du cœur, des cœurs, en direction d’un grand souffle
vers la liberté, vers l’épanouissement. La vie et ses étoiles…
« Je serais
incapable de dire combien d’heures, combien de jours j’ai divagué, égaré entre
deux eaux. La nuit et le matin ne faisaient qu’un, l’après-midi, la fièvre
montait. J’avais l’impression de me noyer, puis je remontais à la surface,
balloté entre cauchemars et rêves, sommeils profonds et délires. »
« La vie
continuait, je n’avais pas le choix.»
L’Attrape-souci –
Catherine Faye – Editions Mazarine – Janvier 2018
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