C’était mon fils
Nicolle Beltrame avec Arnaud Tousch
23
mars 2018 – Attaque terroriste à Trèbes dans le département de l’Aude,
plusieurs morts et de nombreux blessés. Parmi les victimes figurent Jean
Mazières, Christian Medves, Hervé Sosna et Arnaud Beltrame. Ce dernier,
lieutenant-colonel et se trouvant dans la grande surface au moment des faits, a
pris la place d’une otage et a tenté pendant plus de deux heures de raisonner
le terroriste. En vain. Frappé mortellement il décédera la nuit suivante.
Sa
mère, Nicolle Beltrame, a décidé de témoigner, de laisser sur le papier ses
pensées, sa peine, de parler qui était réellement son fils, l’enfant qu’il
avait été, l’adulte qu’il était devenu. Avec l’aide du journaliste de RTL,
Arnaud Tousch, c’est un livre poignant, extrêmement touchant et une formidable
preuve d’amour d’une maman envers un fils parti trop tôt à cause de la folie et
de la bassesse humaine.
Le
livre débute par ce qui doit être le commencement, c'est-à-dire le début de la
fin, les dernières heures d’Arnaud Beltrame et l’angoisse de ses proches. Puis
les hommages qui vont se succéder, de la part de tous, des plus illustres au
plus anonymes mais tous unis par le chagrin et l’incompréhension. Au fur et à mesure, on cerne mieux la
personnalité du colonel (octroyé à titre posthume), on découvre sa famille avec
ses joies et ses blessures.
Puis,
sans aucun plan défini, laissant sa plume suivre son âme, Nicolle Beltrame
raconte l’histoire de son « Petit Prince », et donne ses impressions
personnelles sur le terrorisme, la société, elle peut hélas en parler en
connaissance de cause. Elle veut mettre l’accent sur la notion de non-sacrifice
de son fils parce que selon elle, Arnaud ne s’est pas sacrifié, il a simplement
écouté son courage pensant qu’il pourrait peut-être raisonner le terroriste, il
n’avait qu’un but dans sa vie : aider, secourir.
Particulièrement
émouvant est le passage où elle retranscrit une partie du message de Robert
Badinter en saluant la conviction, l’humanité de l’ancien Garde des Sceaux, et
également, sa réflexion à laquelle j’adhère totalement « parlons plutôt
des gens bien, qui se donnent du mal, des personnes qui en valent la
peine », oui mettons en valeur ce qui osent faire le bien, ceux qui
apportent un espoir, ceux qui envoient des ondes solaires et qui nous font
croire encore à une possible paix humaine et laissons de côté sans les nommer
ceux qui ne veulent que destruction et chaos.
Nombre
d’articles, de récits ont déjà relaté la trop courte vie d’Arnaud Beltrame et
de sa fin à la fois exemplaire et tragique mais ce livre est certainement celui
qui fait encore vivre ce jeune homme à la vaillance admirable.
« Arnaud, c’était
mon fils ; il est parti mais je dois continuer ».
C’était mon fils – Nicolle
Beltrame avec Arnaud Tousch – Editions Albin Michel – Mars 2019
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