Une noisette, un prix littéraire
Sélection pour le Prix
de la Vocation 2019
Qui pour succéder à Boris Bergmann ?
Pour
rappel, le Prix de la Vocation, né en 1960, a été créé par Marcel
Bleustein-Blanchet, en souvenir des années de guerre où il avait juré d’aider
un jour des jeunes qui, comme lui, avaient une vocation. De nombreux domaines
figuraient déjà dans la liste des prix et c’est en 1976 que fut ajouté celui de
la littérature, avec Jean-Marc Lovay comme premier lauréat. Suivront ensuite,
entre autres, Didier Van Cauwelaert, Emmanuel Carrère, Jean-Philippe Toussaint,
Eric Holder, Jean-Marc Parisis, Amélie Nothomb, Antoine Bello, Christophe
Ono-Dit-Biot, Gaspard Koening, Emilie de Turckheim, Kaouther Adimi, Joël
Dicker, François Henri Désérable, Adrien Bosc, Miguel Bonnefoy… jusquà Boris
Bergmann en 2018 pour « Nage libre ».
Votre
serviteur au pelage doré cuivré a l’immense privilège d’être jurée pour le Prix
Littéraire de la Vocation pour la deuxième année consécutive où il aura le
plaisir de retrouver Sylvie Ferrando (La cause littéraire) mais le jury lecteur
s’agrandit puisque Dominique Sudre (Domi C Lire) et Nicole Grundlinger (Mots
pour mots) participeront cette année à cette belle aventure.
Quant
au Jury professionnel, on retrouvera Erik Orsenna, Kaouther Adimi, Christophe
Ono-Dit-Biot, Philippe Taquet, Jean-Luc Barré, Alain Germain, Marie-Françoise
Leclère et Anne de la Baume.
Pour
l’édition 2019 six romans ont été sélectionnés :
La photographe de Diane
Château Alaberdina, publié aux éditions Gallimard
Un
roman au cœur de la dispora russe. Lud et son frère ont grandi dans la
fascination pour l’écrivaine Agafonova. La jeune femme devenue photographe va
progressivement la connaître et devenir la portraitiste de sa fille Taisiya
tout en la photographiant également avec son mari pendant l’acte d’amour. Un
récit tout en délicatesse mais où les ombres sont les maîtres du jeu.
Le fou de Hind de
Bertlle Dutheuil, publié aux éditions Belfond
Qui
est Hind ? Qui est cette petite fille sur les photos que découvre Lydia
lors du décès de son père Mohsin ? Il a toujours été énigmatique, taiseux.
Cachait-il un terrible secret comme il semble l’avouer sur sa dernière
lettre ? Lydia va remonter le fil du temps, tenter d’en savoir plus sur
cette vie caché, sur les blessures de son père, sur ses anciens amis. Une quête
familiale sur fond d’histoire française et sociale.
Jiazoku de Maëlle
Lefèvre publié aux éditions Albin Michel
Bienvenue
à Tokyo dans l’un des quartiers les plus redoutables de la capitale
japonaise : Kabuchiko, là où la mafia fait la loi, les yakusas, les
maîtres du crime organisé et de trafics les plus audacieux… Parmi les membres
du clan Kobayashi, règne Daisuke, terrifiant et d’apparence sans aucune pitié
pour son prochain ; il dirige toute une organisation de mères porteuses
qui fournissent de riches chinois dans l’empire du Milieu. Et puis, il ya a
Fen, orpheline… et son demi-frère inconnu. Une immersion entre Chine et Japon
baignée par la force de résistance des enfants.
Comme la chienne de
Louise Chennevière, publié aux éditions P.O.L.
Diverses
voix de femmes déclament, crient, se libèrent. Se libèrent du trop de silence,
du trop de la haine, du trop de violence sur leurs corps. Ne plus se taire et
révéler les souffrances du ventre, du cerveau, montrer ce regard qu’on ne
supporte plus, dénoncer. Un récit brut, inclassable.
Après la fête de Lola
Nicolle, publié aux éditions Les Escales
C’est
le jour du 13 novembre, date qui résonne encore comme un choc dans chacun
d’entre nous. C’est aussi celle d’un autre anniversaire, celle d’une séparation
entre deux jeunes qui voyaient la vie devant eux. Le destin en a décidé
autrement pour Raphaëlle et Antoine, une bombe a fait éclater leurs cœurs et
les corps sont partis chacun de leur côté. Avec les souvenirs et les regrets.
Un roman qui alterne entre poésie et dérive des sentiments.
K.O. d’Hector Mathis,
publié aux éditions Buchet-Chastel
Sitam
est passionné par le jazz et la littérature. Mais il est pauvre, archi pauvre.
Il rencontre la môme Capu et vont fuir au gré de leurs instincts, de leurs
peurs. Il raconte son errance à Archibald, un clochard agonisant dans un
cabanon. Un roman écrit comme du slam qui narre l’errance des désœuvrés croyant
encore à un fragment de vie grâce à l’amitié mais le chaos n’est-il pas celui
qui aura le dernier mot ?
Rendez-vous
le 24 septembre prochain et d’ici là je souhaite bonne chance à tous les
candidats, en espérant que tous s’épanouiront dans ce beau royaume de la
littérature.
« Réussir sa
vocation c’est connaître la joie de vivre dans l’amour de son métier »
Marcel
Bleustein-Blanchet
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