mardi 21 novembre 2017


Une noisette, un livre


Le prisonnier – Derrière les murs de Karachi

Omar Shahid Hamid



La curiosité est un joli défaut car il permet d’entrer dans des territoires inconnus : un premier roman, policier de surcroît, dans un pays que vous ne connaissez que par l’actualité mais peu par rapport à l’offre littéraire : le Pakistan. Résultat des courses : une lecture à 150 km/h sur fond de géopolitique et plus si affinités.

Omar Shadid Hamid ne s’est pas engagé dans un roman policier au hasard. Policier depuis de nombreuses années à Karachi, il a pris la tête de la cellule antiterroriste. Victime d’un attentat en 2010, il vit sous protection policière. Le danger, la poussée d’adrénaline en mission, la corruption, les ficelles gouvernementales, il connaît. Ce pourquoi, derrière cette fiction, il y a la réalité et une solide trame sans incohérence de scénario. L’auteur a choisi également de raconter sans trop de sang, ce qui évite le voyeurisme de complaisance et les accumulations de descriptions morbides qui ne rehaussent jamais la qualité d’un bon thriller.

Entre le commissaire D’Souza, désormais directeur de prison, et son ancien collègue Akbar, en détention pour une longue histoire de petits arrangements entre amis, c’est une course qui va se jouer en 72 heures afin de libérer un journaliste américain pris en otage par un groupe terroriste avec menace de mise à mort le jour le 25 décembre. Même si la fin est prévisible, il n’y a aucune surabondance de clichés, juste quelques ingrédients qui permettent de s’immiscer dans un univers impitoyable.

Une ambiance qui change de l’avalanche des policiers scandinaves et qui mérite qu’on s’y attarde.

« Un condamné pour faute mineur sortait après deux ans à l’ombre avec un doctorat en criminalité. Le concept de réinsertion sociale n’existait pas ».

« Un homme sans espoir est un homme sans peur ».

Le prisonnier. Derrière les murs de Karachi – Omar Shadid Hamid – Traduction : Laurent Barucq – Editions Presses de la Cité – Septembre 2017


Livre reçu grâce aux Presses de la Cité dans le cadre de Masse Critique de Babelio




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