jeudi 23 septembre 2021

 

Une noisette, un livre
 
Le voyant d’Etampes
Abel Quentin

 


Déposer une noisette ou ne pas déposer de noisette. That was the question for the squirrel… L’orientation du panache ayant peut-être été modifiée par des vents contraires, le mieux était de relire/reprendre des passages. Au deuxième examen, il eut été malveillant de ne point parler de ce roman qu’on ne peut que qualifier de couillu !

Un homme qui n’a pas réussi grand-chose hormis d’être professeur d’université – ce qui n’est déjà pas mal du tout – accumulant les bouteilles comme compagnes suite à un mariage parti de Charybde en Scylla et avec le désespoir de ne pas être publié. Un perdant qui gagne pourtant à être connu. Il va le devenir mais – toujours un mais dans ces cas-là – à ses risque et périls : il arrive enfin à atteindre le Graal grâce à une petite maison d’auteurs qui accepte son manuscrit portant sur un poète américain méconnu de la première moitié du XXe siècle. Sauf qu’il a « oublié » de mentionner une particularité concernant cet écrivain, particularité qui n’avait rien à voir avec la base de son essai. C’est là que les âmes bien pensantes du XXI° siècle vont surgir… Un article dans un blog, la toile s’enflamme, les réseaux sociaux se déchainent. Bienvenue au pays des réalités !

Notre Jean Roscoff est dépassé par la haine qui surgit des réseaux sociaux, la défense empoisonnée venant d’une extrême droite récupératrice, les accusations de la gauche alors qu’il a toujours milité à bâbord. Une meute en appelant une autre, les médias s’en mêlent et moult journalistes se jettent sur des pamphlets sans avoir lu bien évidemment le livre en question (toute ressemblance avec des personnes serait purement fortuite) les ventes s’envolent puisque les polémiques nourrissent les esprits « chacaliens » mais notre pauvre Roscoff se retrouve lynché de toute part.  

Une critique au vitriol de la cancel culture, du woke, des indigénistes, des pourfandeurs de l’appropriation et autres déboulonneurs en herbe et en culture. Mordant, piquant, avec un humour frisant parfois du Michel Audiard mais à la sauce Philippe Roth, voyez la scène. Quelques longueurs, quelques extravagances qui ont entraîné un besoin de révision de lecture mais oublions les rares fausses notes pour entrer dans cette symphonie fantastique sur la déliquescence du monde.

Le voyant d’Etampes – Abel Quentin – Editions de l’Observatoire – Août 2021

Prix Maison Rouge Biarritz 2021

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Beau texte sur un roman que j'ai bien aimé.
La ressemblance de ton texte avec le mien : https://www.senscritique.com/livre/le_voyant_d_etampes/critique/255961058 est assez significative pour que je me permette de te faire lire mon texte.
Je vais parcourir ton blog :-)
A bientôt
Jaklin

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