Une noisette, un coup de gueule
Bangladesh, une marée noire d’indifférence
(Photo AFP)
(Photo : Zakir-Hossain/Geenpeace)
Mardi 9
décembre 2014. Vous vous souvenez de cette date ? Non ? Et
pourtant s’est produit ce jour-là une catastrophe pour
l’environnement : un navire a heurté un pétrolier dans le
Delta du Gange, au sud du Bangladesh, dans une zone inscrite
au...Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Et pour cause : elle
renferme la plus grande forêt de mangroves au monde.
Comme
souvent (puis-je dire toujours ? ) le pétrolier décline toute
responsabilité même si l’accident aurait pu être évité. Il ne
faudrait pas mettre en danger tout un système financier pour
seulement quelques millions d’habitants, des dauphins et autres
tortues olivâtres... !
Les
bangladais se débrouillent comme ils peuvent avec des moyens de
fortune (seaux, chiffons, éponges...) mais ils luttent, leur vie en
dépend, la mangrove nourrit et protège ses habitants.
Hélas,
trois fois hélas, l’intolérable est que ce désastre écologique
se déroule dans un silence étourdissant, aucun pays ne vient en
aide pour sauver les habitants et l’écosystème de cette région
est déjà menacé par le projet d’une construction d’une
centrale à charbon.
Le
Bangladesh, un des pays les plus pauvres au monde souffre déjà d’un
climat plus que difficile entre cyclones et moussons. Et la main de
l’homme vient accentuer une fois encore la tragédie d’un peuple,
rappelez-vous, il y a près de 2 ans, le drame du Rana Plaza à Dacca..
Et puis
cette aide qui ne vient pas. Pays sans grande richesse excepté le
courage de ses habitants exploités mais pas secourus quand l’urgence
résonne au milieu des Etats et organismes officiels sourds (coucou
la Conférence pour le Climat et autres belles rencontres hypocrites)
pour une terre qui renferme plus de jute que de métal précieux...
Rares
sont les médias qui relaient cette nouvelle calamité pour un pays
en détresse quasi-permanente. Il suffit de 3 cm de neige pour avoir
une avalanche d’infos dans la presse écrite, radio et
télévisuelle, mais un drame au pays du Bengale, qui va être
intéressé ? Audience, mon amour, je t’aime moi non plus !
Non seulement, la société est gangrenée par le pouvoir de l’argent roi, déjà Emile Zola le dénonçait dans, justement "L’Argent" : "L’argent pleuvait, pourrissait tout. L’argent empoisonneur et destructeur, devient le ferment de toute végétation sociale" mais lui seul décide de ce qui est important ou non. D’où le constat effroyable que l’information suit de plus en plus le curseur du "bankable".
Pendant
ce temps-là, le pétrole souille chaque jour un peu plus la forêt
de mangroves...
A
regarder, un reportage rare sur cette marée noire oubliée, merci
France24 !
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