Souvenirs d'un médecin d'autrefois

vendredi 6 février 2015


Une noisette, un coup de gueule

 
 

Bangladesh, une marée noire d’indifférence

 
(Photo AFP)
 
 
(Photo : Zakir-Hossain/Geenpeace)
 
 
 
 
Mardi 9 décembre 2014. Vous vous souvenez de cette date ? Non ? Et pourtant s’est produit ce jour-là une catastrophe pour l’environnement : un navire a heurté un pétrolier dans le Delta du Gange, au sud du Bangladesh, dans une zone inscrite au...Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Et pour cause : elle renferme la plus grande forêt de mangroves au monde.
Comme souvent (puis-je dire toujours ? ) le pétrolier décline toute responsabilité même si l’accident aurait pu être évité. Il ne faudrait pas mettre en danger tout un système financier pour seulement quelques millions d’habitants, des dauphins et autres tortues olivâtres... !
Les bangladais se débrouillent comme ils peuvent avec des moyens de fortune (seaux, chiffons, éponges...) mais ils luttent, leur vie en dépend, la mangrove nourrit et protège ses habitants.

Hélas, trois fois hélas, l’intolérable est que ce désastre écologique se déroule dans un silence étourdissant, aucun pays ne vient en aide pour sauver les habitants et l’écosystème de cette région est déjà menacé par le projet d’une construction d’une centrale à charbon.
Le Bangladesh, un des pays les plus pauvres au monde souffre déjà d’un climat plus que difficile entre cyclones et moussons. Et la main de l’homme vient accentuer une fois encore la tragédie d’un peuple, rappelez-vous, il y a près de 2 ans, le drame du Rana Plaza à Dacca..

Et puis cette aide qui ne vient pas. Pays sans grande richesse excepté le courage de ses habitants exploités mais pas secourus quand l’urgence résonne au milieu des Etats et organismes officiels sourds (coucou la Conférence pour le Climat et autres belles rencontres hypocrites) pour une terre qui renferme plus de jute que de métal précieux...

Rares sont les médias qui relaient cette nouvelle calamité pour un pays en détresse quasi-permanente. Il suffit de 3 cm de neige pour avoir une avalanche d’infos dans la presse écrite, radio et télévisuelle, mais un drame au pays du Bengale, qui va être intéressé ? Audience, mon amour, je t’aime moi non plus !

Non seulement, la société est gangrenée par le pouvoir de l’argent roi, déjà Emile Zola le dénonçait dans, justement "L’Argent" : "L’argent pleuvait, pourrissait tout. L’argent empoisonneur et destructeur, devient le ferment de toute végétation sociale" mais lui seul décide de ce qui est important ou non. D’où le constat effroyable que l’information suit de plus en plus le curseur du "bankable".

Pendant ce temps-là, le pétrole souille chaque jour un peu plus la forêt de mangroves...

A regarder, un reportage rare sur cette marée noire oubliée, merci France24 !

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