Noisette vengeresse
Le ciel en sa fureur
Adeline Fleury
Lorsqu’il
commence à pleuvoir des crapauds sur une petite commune normande, les habitants
du lotissement commencent à prendre peur malgré le flegme des gendarmes. La
suite des évènements sera beaucoup plus inquiétante et remettra en lumière la
disparition brutale, plusieurs années auparavant - d’un enfant-fée d’une ferme
voisine.
Deux « étrangères » vont mener l’enquête pour savoir ce qui se passe dans cette série morbide et meurtrière. Toutes deux viennent de la ville : Julia est vétérinaire et tente progressivement de se faire accepter, surtout que les jumeaux blonds du centre équestre ne lui sont pas indifférents, et Stéphane arrive de Paris pour oublier son lourd passé. Elle est maréchal-ferrante et en pince pour Julia. Chacune habite dans des lieux où des fantômes pourraient ressurgir… Au milieu, les fermes, le lotissement – deux mondes que tout sépare – et un autre enfant -fée qui sème la frayeur parce que différent.
Ne pas en dire trop, au lecteur de découvrir ce roman à mi-chemin entre le conte et le thriller. Mais, ce qui est certain c’est que cette lecture ne peut laisser indifférent et met en parallèle une fiction et les dérives d’une société qui juge sans savoir, tend vers la loi du Talion, suit un courant puis tourne casaque… Sujets déjà rencontrés à maintes reprises tout comme la ruralité qui s’étiole, la multiplication des lotissements dortoirs et les lourds secrets de famille. Se taire sur le moment peut provoquer de futures innocentes victimes… Tout l’art est de pouvoir créer encore la surprise, susciter l’intérêt avec des propos pertinents et une écriture adaptée aux personnages. Ce qu’a parfaitement accompli Adeline Fleury. Addictif.
« Ceux du lotissement savent que la fillette du pavillon numéro 13 est une sale gamine qui terrorise la plupart de leurs gosses, mais personne ne la punit car, après tout, elle occupe leurs enfants et les sort de l’ennui ambiant qui plane sur ceux du lotissement ».
« La ville est si lointaine, la grande Stéphane se sent de plus en plus terrienne. C’est ici sa place. Malgré la rudesse des paysans, malgré les regards méfiants. Cette maison pleine de poussière et d’araignées lui va bien finalement, elle exerce une fascination sur elle qu’elle n’arrive pas à expliquer ».
Le ciel en sa fureur – Adeline Fleury – Éditions de l’Observatoire – Janvier 2024
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire