vendredi 17 novembre 2023

 

Une noisette, un livre


Ma champagne, mon pays

Daniel Rondeau

 


« Partout la terre vibre du mystère des hommes »

 

« Être Champenois, c’est un bon passeport pour le toit du monde » C’est ce que se disait Daniel Rondeau dans sa tête d’enfant. L’avenir a confirmé cette pensée. Depuis sa région natale il a sillonné le monde, reçu les honneurs tout en conservant une humilité extrême, celle de ceux qui savent grandir sans humilier les autres.

Mais, à l’image d’Ulysse et de ses beaux voyages, Daniel Rondeau retourne en sa province où coulent le champagne et les empreintes de ses aïeux. Rien ne lui plait davantage que de raconter l’histoire du tant oublié – hormis une station de métro - de Dom Mabillon. Né en 1632 à Saint-Pierremont il débarque à trente-deux à Paris à Saint-Germain des Près et s’attache à un sujet fondamental : la vérité en Histoire. De pérégrinations en pérégrinations, il réconcilie savoir et foi. Daniel Rondeau en parle avec une telle ferveur que le lecteur n’a qu’une envie : en savoir plus sur cet intellectuel, figure du dix-septième siècle.

S’il est question beaucoup d’églises – patrimoine champenois oblige – un autre domaine est largement évoqué, celui des vignes. Forcément. Jusqu’à aller à murmurer à l’oreille d’un vigneron.

L’académicien ne se contente pas de raconter son pays et de ceux qui y sont nés, y ont vécu, il élargit le champs livresque à diverses réflexions sur la valeur de la transmission, sur la bêtise humaine et sa sempiternelle haine qui fait jaillir le sang. Car du sang il y en a eu sur ces terres de Champagne et d’Argonne…

Champagne toujours au cœur mais amour pour les autres horizons, les autres mondes, les autres peuples, puisque la Méditerranée est également chère au cœur de l’auteur qui s’abreuve de liberté. Quant à la terre, ne jamais oublier ses racines, racines qui forment le palimpseste de l’humanité.

« La communion des saints efface les frontières de la mort et de la vie. La communion des saints n’est pas seulement une consolation pour les vivants, c’est une façon pour les disparus de continuer à exister avec force au milieu de leurs frères vivants ».

« L’école de mes parents était celle de la liberté. Liberté de ne jamais se sentir enfermé par un milieu, une situation, une quelconque fatalité. Liberté de s’envoler vers d’autres cieux et de rester fidèle à sa terre natale ».

Ma Champagne, mon pays – Daniel Rondeau – Éditions des Équateurs – Septembre 2023

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