Une noisette, un
livre
La librairie des
rêves ensevelis
Madeline Martin
Grace
Bennet quitte sa campagne anglaise pour s’installer dans la capitale chez la
meilleure amie de feu sa mère. Accompagnée de Viv, la copine de toujours qui
elle aussi fuit son milieu, elles arrivent à Londres le cœur plein d’espoir et
des rêves plein la tête. Viv, avec une lettre de recommandation inventée – on
n’est jamais aussi bien servi que par soi-même – trouve un emploi chez
Harrods, Grace, elle, se lamente de se retrouver dans une petite librairie
poussiéreuse appartenant au grognon Mr Evans. Tout va basculer rapidement car
nous sommes en août 1939.
Sous le feu des bombes la jeune femme et le vieil homme vont progressivement nouer des liens surtout que Grace est devenue une passionnée de littérature grâce au « Comte de Monte-Cristo », un précieux livre offert par George, son soupirant, et qu’elle lira même à voix haute lors des longs moments dans les refuges souterrains. La librairie va tenir bon et offrir une bouée de sauvetage pour permettre aux habitants de continuer à espérer la fin du cauchemar.
Un roman délicieux autour du pouvoir de la littérature et du rôle indispensable des libraires. Madeleine Martin hisse une histoire touchante en ne négligeant aucunement la vérité historique : le pandémonium des bombardements de Londres, le Blitz, neuf mois d’attaque intense qui n’ont jamais atteint le moral des britanniques malgré les millions d’habitations détruites et les 43000 morts à déplorer. Si, par exemple, des canalisations de gaz étaient touchées, trois semaines plus tard le service était rétabli.
Ce récit avec moult détails mais jamais d’esprit morbide, montre toute l’horreur d’une guerre, toute son injustice, toute son infamie, mais quand un peuple est solidaire et stoïque la capacité à vaincre le mal est prodigieuse. Et que la littérature peut porter secours, bien plus que d’aucuns pourraient le penser. Le livre, la source d’une chaîne de résistance et de liberté. D’amour aussi.
La librairie des rêves ensevelis – Madeline Martin – Traduction : Elisabeth Luc - Editions Charleston – Février 2022
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire