jeudi 4 février 2016


Une noisette, un réflexe

 

Réforme, as-tu du cœur ?



Ô rage ! Ô désespoir ! Ô réforme ennemie !

N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers

Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?

Mon accent qu’avec respect toute la France embrase,

Mon accent, qui a tant de fois sauvé de phrases,

Tant de fois affermi le chapeau de son roi,

Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?

Ô cruel souvenir de ma gloire passée !

Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !

Nouvelle dignité fatale à mon bonheur !

Principe élevé d’où tombe mon honneur !

Faut-il de votre éclat voir triompher la paresse

Et mourir sans vengeance, ou mourir dans la faiblesse ?

Paresse, sois à présent gouverneur ;

Ce haut rang n’admet point un autre usurpateur ;

Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne,

Malgré le choix d’en haut, m’en a su rendre indigne.

Et toi, de mes exploits glorieux instrument,

Mais d’un corps tout de glace inutile ornement,

Jadis, tant à craindre de ces précieux sens,

M’as servi de parade et aujourd’hui m’offense,

Je quitte désormais le monde des humains,

Passe et trépasse pour des jours sans lendemain.



Et que Pierre Corneille me pardonne

De plagier son œuvre sans vergogne...




1 commentaire:

Anonyme a dit…

quel talent !!!

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