Une
noisette, un livre
L’homme
qui danse
Victor
Jestin
![]() |
(Photo © Squirelito sur les hauteurs de la ville de Saint-Amand Montrond) |
Ce
jeune auteur avait révélé sa vocation (en remportant le célèbre prix de la Fondation Marcel Bleustein-Blanchet) lors de la sortie de son premier roman
« La chaleur », sachant déjà déposer une empreinte personnelle sur
cette immense plage de la littérature où chaque grain de sable risque de se
perdre dans l’infini des publications. Avec « L’homme qui danse,
Victor Jestin construit les fondations d’un style terriblement attachant avec
des histoires qui n’ont l’air de rien et qui pourtant nous en disent beaucoup.
Arthur est un adolescent plutôt asocial, doutant beaucoup de lui-même, cette façon parfois déconcertante à se sous-estimer. Il aimerait danser, se libérer de quelque chose mais en vain. La boîte de nuit « La plage » est le ralliement de la jeunesse des bords de Loire, Arthur y est entraîné sans en prendre goût : gauche dans ses gestes et la drague est à cent lieux de ses préoccupations. Pourtant, grâce aux rencontres qui jonchent son apprentissage de la vie, l’adolescent puis l’adulte va mûrir dans cet art de s’oublier dans la nuit. Va-t-il s’abîmer ou se construire dans cette quête de l'existence ?
Un roman parfaitement maîtrisé et qui a le don d’éveiller moult sens par les mots qui semblent constamment en mouvement malgré une certaine lenteur dans la narration. Quand la plume plonge dans l’encre de la dichotomie, l’attraction prend de la hauteur. Et puis, vraiment, que cet Arthur est attachant ! Tellement qu’exécuter quelques pas de danse avec lui ne serait pas de refus. Peut-être pour faire jaillir une étincelle de vie à l’instar de la magnifique phrase qui termine ce roman.
L’homme qui danse – Victor Jestin – Editions Flammarion – Août 2022
Livre reçu et lu pour la sélection du Prix Blu Jean-Marc Roberts 2022
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