Une noisette, un film
Le grand bain
Hier
soir votre serviteur avait piscine et il ne regrette pas de s’être mouillé le
pelage. Plonger dans un « Grand bain » de l’amitié et de la
renaissance ne peut être que bienfaiteur pour votre stabilité.
Le
sujet peut sembler classique, une brochette de huit mecs cabossés par la vie,
entre survie et dépression, la plupart sont dans la quarantaine pas vraiment
rayonnante avec un physique bien éloigné des critères de la mode. Sur les
conseils de Thierry, le gardien de la piscine, Bertrand décide de rejoindre un
petit groupe de natation synchronisée, parait que c’est cool et que personne ne
se prend la tête. La coach Delphine est sympa et est elle-même une écorchée qui
a sombré dans l’alcoolisme. Le tableau est complet, le film peut continuer.
Les
débuts de l’entrainement ne sont pas un long fleuve tranquille surtout quand
arrive Amanda, l’autre entraîneuse, handicapée des jambes. Le ton est rude,
sans pitié mais pour la bonne cause car un projet paraît impossible :
remporter les championnats du monde de natation synchronisée masculine. Au boulot ! Entre temps, les images et
dialogues défilent sur toutes les gouttes d’eau qui font déborder le cœur de
chacun et ça brasse sévère…
Entre
nous, je peux dire (enfin plutôt écrire) que Gilles Lellouche a du
génie et donne même l’impression que de sa caméra il est un ange
tutélaire. Bien plus qu’une simple comédie, c’est un regard positif et
bienveillant sur tout ce qui ne rentre pas dans les cadres, parce que rien
n’est rond ni carré et qu’il faut aller au-delà des règles trop imposées par
les gardiens de la géométrie sociétale. Aucune douche froide, aucune longueur,
juste une nage libre (pardon à Boris Bergmann pour emprunter le titre de son roman) où chacun peut s’investir avec un peu de rêve sans boire la tasse.
Entre
rires et nostalgie, une sortie aquatique réussie avec en prime une sacrée
playlist dans la tête, de Vivaldi à Phil Collins avec une bande originale de
Jon Brion qui fait danser les noisettes !
Le grand bain – Sortie :
24 octobre 2018 – Un fil de Gilles Lellouche avec Guillaume Canet, Virginie Efira,
Mathieu Amalric, Jean-Hugues Anglade, Benoît Poelvoorde, Philippe Katerine,
Leïla Bekhti
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