Une noisette,
une enquête
Crime au château
sur la Route Jacques Cœur
Samedi
13 août, votre serviteur s’en est allé vers un territoire inconnu pour
découvrir les jardins du château de Pesselières situé à Jalognes aux portes de
Sancerre. Rassurez-vous, l’écureuil est resté sobre et il valait mieux vu les
émotions au cours de la soirée.
Lieu
bucolique et romantique par excellence, les photos du site étaient d’une
tentation extrême mais une fois que vos pattes foulent en vrai cette terre
sancerroise, un éden s’ouvre à vos yeux entre la richesse patrimoniale et
l’exubérance des variétés florales et arboricoles.
C’est
Valérie qui accueille chaleureusement le groupe de visiteurs devant les grilles
du château mais, à notre grand étonnement, nous avons quelques difficultés pour
y entrer : la gouvernante s’y oppose fortement ; après une longue
journée de labeur elle n’a pas envie de devoir s’occuper d’une colonie de
curieux surtout que ses émoluments n’augmentent guère ces derniers temps.
Néanmoins, elle consent à nous laisser passer grâce à l’intervention du maire
du village et de son épouse ; nous découvrons alors la grandeur du
domaine sous les explications historiques
de la guide du jour. Point d’orgue de la visite : le labyrinthe où nous
attend la paysagiste en chef, pas franchement aimable. Probablement ambiance
locale vu que depuis une large fenêtre du château chacun assiste à un échange
houleux entre la gouvernante et le propriétaire, pas franchement aimable non
plus lorsque depuis son perchoir il demande un contrôle de nos billets. C’est
alors que surgit comme une tigresse Marie Capucine, artiste plasticienne de son
état, pour exposer son projet artistique à responsabilité environnementale. Là,
le doute m’envahit, la beauté environnante semble favoriser les positions perchées
des esprits. Surtout que le maire a également une idée de développer un
pèlerinage façon Lourdes… Nouvelles invectives entre, cette fois, l’artiste et
le propriétaire avec menaces à son encontre, ce qui n’empêche aucunement le
bipède de passage de se pâmer devant les plantations aux multiples fragrances
qui ne subissent aucun traitement chimique.
Retour
vers le château dans une herbe – j’ai bien dit de l’herbe, façon prairie et
point de pelouse pour éviter des pratiques agressives – où l’on voudrait
communier pattes nues avec des cieux offrant à cette heure du jour une
colorimétrie digne de la plus prestigieuse des pinacothèques. Seulement effroi
en arrivant aux escaliers de la demeure : le propriétaire gît sur les
marches. Empoisonnement à la ciguë selon les premières constatations. La visite
s’arrête, le groupe ayant été presque témoin du crime, chacun va devenir
enquêteur en interrogeant les suspects. Bref, non seulement le lieu n’est pas
sûr mais en plus on vous fait travailler ! Chaque petit groupe formé
présente le résultat de l’enquête avant que Gaël – à l’origine de la création
de cette série de Cluedo in situ et qui en écrit les scénarios – reprenne ses brillants habits d’animateur de la Route Jacques Cœur et nous révèle le nom du meurtrier.
Applaudissement,
sourires de satisfaction parmi toutes les personnes présentes qui dans la
douceur de la nuit venue continuent à palabrer autour d’un verre. Pour le
meilleur et pour le rire car la bonne humeur était l’invitée principale de la
soirée.
Amateurs
ou non de polars, je ne peux que vous conseiller – si vos pas vous portent dans
le Berry – que d’assister à ces animations qui ont lieu une grande partie de
l’année sur les sites de la Route Jacques Cœur et qui permettent de pénétrer au
cœur de l’Histoire tout en s’amusant. Noisette sur le gâteau, tout est fait
pour que la convivialité soit à son climax grâce à une organisation
parfaitement maîtrisée, des intervenants bienveillants sous la bénédiction des
âmes qui ont créé ces lieux devenus historiques puis entretenus par des
passionnés de beauté et de patrimoine. Que demander de plus !
Ont eu la
plaisir de participer à cette soirée :
Sylviane
Sarriot de la Compagnie A feux croisés dans le rôle de Marie Capucine
Annie
Pinoteau dans le rôle de la gouvernante
Brigitte
Shrubsall dans le rôle de l’épouse du
maire
Céline
Pechart dans le rôle de la paysagiste
David
Ledrich dans le rôle du maire
Valérie
Colfort, directrice de l’office de tourisme du Grand Sancerrois, la guide
animatrice
Gaël
Chênet, animateur/organisateur de la Route Jacques Cœur et concepteur de
« Crime au château », dans le rôle du propriétaire
Les
décors sont de Patrice Taravella (créateur également des Jardins d’Orsan), de
la paysagiste Pascale Marq, du jardinier en titre Joël remplaçant Jonathan
Champion parti à l’abbaye de Noirlac et du propriétaire du domaine :
Pascal Fontanille.
Pour
les costumes, on ne sait s’ils ont été créés par Donald Cardwell…
🐾Pour toute information
sur le château et les jardins de Pesselières, suivre la
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