lundi 25 septembre 2023

 

Une noisette, un projet sciuridérien


Des monuments et des livres

 

 

(Forteresse de Montrond - Photo © Marylène Bigot)

Cette année 2023 est source de très belles surprises pour votre serviteur. Comme celle d’avoir été lauréat de Tourisme et Territoire du Cher pour l’appel à projets KissKissBankBank. Neuf candidats ont été sélectionnés après dossier et interrogatoires musclés (oui, j’exagère un peu) :

·         🚀 Création d’un Battle Kart à Saint-Doulchard – Projet porté par Nicolas Groelly

·         🚀Gîte équestre à Saint-Symphorien – Projet porté par Fabienne Dorléans

·         🚀Découverte des marais de Bourges en canoë – Projet porté par l’association Canoë Kayak Club de Bourges

·         🚀Anaïs Cold Brew – Projet porté par Anaïs Bargallo

·         🚀Création d’un laboratoire de cuisine professionnel à la Cathédrale de Linard – Projet porté par Charlotte Collet et William Rouger

·         🚀La Nuit du Polar – Projet porté par la Bouinotte

·         🚀« Pose » Café – Projet porté par Jimmy Perriault

·         🚀USB Hébergements insolites à Genouilly – Projet porté par Stéphanie Deneux

·         🚀et celui de l’écureuil « Des monuments et des livres »

Depuis avril, nous sommes tous accompagnés par une équipe formée par l’AD2T (Berry Province) et KissKissBankBank qui a veillé à ce nous fassions consciencieusement nos travaux pratiques et nos devoirs à la maison. Je ne vous explique pas la pression subie et la sévérité extrême (j’exagère un peu, bis). Bref, après plusieurs mois de classes en mode commando, chacun va présenter officiellement son bébé le 1er octobre prochain après une conférence de presse à Bourges le 28 septembre.

Tadam, pour celles et ceux qui désirent être aux premières loges, lancement officieux dés demain mardi 26 septembre à 10h00 !

Il suffit de vous inscrire avec votre adresse mail sur la page de pré-lancement, pour la bestiole rousse c’est ici : https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/des-monuments-et-des-livres

Vous découvrirez qui je suis (sous les traits également de ma doublure humaine), pourquoi ce projet me tient tant à cœur, quelles sont mes motivations et pourquoi j’ose demander un financement participatif. Mais, évidemment pour vous remercier de votre générosité, je vous ai préparé de jolies contreparties qui sont toutes en stock en magasin.

Merci déjà du fond de la noisette pour votre participation (en dons et/ou en partages) et je profite de cette annonce pour remercier mes chers et fidèles bipèdes qui me suivent avec assiduité depuis plusieurs années.

Merci également aux écrivains et aux maisons d’édition avec qui je noue des relations très cordiales et qui seront à l’honneur lors de la première programmation en 2024 dans les lieux emblématiques du département du Cher.

Merci évidemment à Béatrice Damade, Ludovic Azuar, Jennifer Desille, Stéphanie Massonat, Nathalie Boccanfuso, Chloé Rapin, Flavien Boucherat, Bastien Doutre, Sandrine Gérard, Sébastien Champault (pardon pour ceux que j’oublie) et Olivier Sanchs.

Grand merci à Martine d’Aligny, présidente de la Route Jacques Cœur, pour son soutien et le partenariat avec la RJC.

Et enfin, merci de merci à mes amis, de loin comme de près, qui m’encouragent, me supportent. Vous êtes trop nombreux pour que je vous énumère tous mais je tiens à nommer deux qui sont des soutiens depuis la première heure : Nathalie Désiré et Gaël Chênet (et ainsi le Berry est réuni avec un 36 et un 18). Gratitude immense.

Je souhaite une chance de toutes les noisettes à mes collègues porteurs de projet, certains, d’ailleurs, se retrouveront avec l’écureuil en 2024. Croyez-moi, tous les projets sont épatants et nous formons une équipe de choc, à cheval, en canoë, en kart électrique, en bien-être, en spiritualité architecturale, en lectures qui méritent de porter un toast avec un cold brew avec une belle photo de famille à l’ancienne !

Panachement vôtre 🏰📚

 

 


 


dimanche 24 septembre 2023

 

Une noisette, un livre


Ma maîtresse a fait un burn-out

Valérie Michel

 


Valérie est un bon « petit soldat » comme elle se nomme. Ne comptant pas ses heures, sa vie est son travail. Parce qu’elle s’estime chanceuse d’en avoir un, parce qu’elle aime travailler et qu’étant seule elle ne peut compter que sur elle-même. Sauf qu’un jour, son corps commence à émettre des bulletins d’alerte. Peu importe, elle continue. Le burn-out va la rattraper et la faire tomber. Un long chemin s’ouvre, parsemé d’obstacles, pour se reconstruire.

Lorsqu’enfin elle recouvre la santé, elle se met à écrire. Partout. Peut-être même à la façon d’un Paul Eluard sur les oreilles, non pas de son chien, mais de son chat. Un chat nommé Oscar qui va l’aider à ne pas tomber plus bas que terre, qui va mettre sa patte dans l’encrier pour exprimer ses craintes et décrire le comportement de sa maîtresse.

Un récit excessivement émouvant sans aucune trace de victimisation. Valérie Michel estime l’écriture comme une catharsis et, également, un moyen d’aider les autres. Son témoignage fort apporte un réconfort et un espoir. Croquette sur le livre, les passages où son chat raconte à sa façon apporte de la légèreté au récit.

« Depuis qu’elle est malade, mes nuits ne sont plus les mêmes. J’ai le sommeil léger, je m’autorise de nombreuses promenades nocturnes. Je me place dans trois endroits différents, trois points stratégiques. Je suis un vrai « bodyguard » ! Elle se couche. Je me roule en boule sur l’édredon rose, celui qu’elle a installé au bout de son lit. J’aime sa texture, un tissu doux, sur lequel je peux me prélasser, dormir, rêver. La lumière éteinte, je me rapproche doucement de ses pieds ou me glisse dans le creux de ses jambes ; je deviens un petit coussin chauffant, une source de réconfort. Au milieu de la nuit, je me réveille, pars en balade dans l’appartement, le temps de me rafraîchir d’un peu d’eau et d’avaler une petite croquette ou deux, me voilà de retour dans la chambre. Je m’assois sur sa table de chevet et l’observe. Avant, c’était mon poste du matin, au moment où la boîte au son bizarre la réveillait ! J’étais très rigolo, je venais lui donner un grand coup de patte sur sa joue ou son nez, afin de vérifier qu’elle était bien réveillée ! Aujourd’hui je respecte son sommeil, son besoin de repos. Ma vision de chasseur me permet de constater combien son visage est toujours tendu ».

Ma maîtresse a fait un burn-out – Valérie Michel – ISBN 97983394660764  

🐈🐈🐈Site de Valérie Michel sur le burn-out

 

jeudi 7 septembre 2023

 

Une noisette, un livre 


L’Éditeur

Capucine Ruat

 


« La vie et rien d’autre »

 

Le titre et la couverture résument déjà le livre. Une fonction, une couleur. Jean-Marc Roberts écrivait et éditait. Il est le créateur de la Collection bleue chez Fayard, déménagée ensuite chez Stock. Discret, archétype de l’anti-égo, Capucine Ruat rend hommage à cet homme incroyable disparu bien trop tôt, à seulement 58 ans en mars 2013, au dernier jour du Salon du livre de Paris.

Jean-Marc Roberts, être inclassable comme on les aime, se fichait de ce que les autres pouvaient penser de lui ; fidèle à ses opinions, il n’avait qu’un souhait : faire connaître ses auteurs sans tomber dans l’entre-soi, sans courber l’échine.

L’autrice et éditrice – qui a fait ses classes aux côtés de l’homme en bleu – remonte le temps avec quelques dates clés qui ne sont, en rien anodines : 1958, 1995, 2009, 2013… Elle fait preuve d’une immense humilité en racontant ses années professionnelles avec Jean-Marc Roberts avec un souci du détail qui laisse le lecteur pantois.

« Lire, publier, défendre, faire connaître », c’est le titre d’un chapitre et c’était l’une des devises de Jean-Marc Roberts, une phrase prononcée en 1975 face à Jacques Chancel dans la cultissime émission « Radioscopie ». Au diable l’édition qui ne veut faire que du chiffre, lui il veut désacraliser le milieu, faire souffler un vent nouveau où les audaces sont permises. Il s’adapte aux auteurs, à leur univers, renverse le rapport de force jusqu’à dire que c’est uniquement l’éditeur qui est responsable d’un insuccès !

Jean-Marc Roberts semble être entré en littérature comme d’aucuns entrent en résistance, pour que l’écriture transgresse, pour que l’écrivain s’exprime sans contraintes. Grandes lignes et petites phrases alternent dans cet éloge posthume aussi touchant qu’instructif et qui permet d’avoir une vision intime de l’homme. Pudeur scripturale pour peindre haut en couleurs le portrait de cet éditeur tout en décrivant, également, les coulisses de l’édition : ouvert sur le monde mais parfois trop enfermé dans son propre univers.

« Écrire c’est parler à quelqu’un ». Mission réussie puisque ce livre est un discours qui semble avoir été écrit pour soi.

« Jean-Marc a trouvé sa couleur depuis qu’il a créé sa série. La liberté, la liberté de peindre le monde en bleu, la liberté de ne demander son avis à personne. Jean-Marc est l’homme en bleu ».

 L’Éditeur – Capucine Ruat – Éditions Phébus – Août 2023

lundi 4 septembre 2023

 

Une noisette, un livre


Le pavillon des oiseaux

Clélia Renucci

 


Mais qu’est-ce donc ce pavillon des oiseaux ? Un refuge ornithologique ou bien un espace pour roucouler ? Un titre qui gazouille, titille la curiosité et entraîne le lecteur à Rome à la fin de la Renaissance où luttent deux familles pour le pouvoir suprême : les Farnèse et les Médicis.

Clélia Farnèse, fille illégitime du cardinal Alessandro Farnèse aura un destin tragique, celui d’une femme qui se veut libre et rebelle face au pouvoir des hommes. Enlevée à sa mère alors qu’elle n’est qu’un bébé, Clélia va grandir dans une éducation stricte mais entourée de l’amour d’un père. Un père qui se révélera intransigeant dans « sa » morale pour prendre le pouvoir à Rome, espérant qu’une fumée blanche le désigne un jour chef suprême des catholiques.

Mariée d’office selon les us et coutumes, elle aime néanmoins son mari, le baron Cesarini, et… le meilleur ami de son époux qui n’est autre de Ferdinand de Médicis devenant son unique amant. Liaisons extraconjugales acceptées – même encouragées – quand cela vient d’un homme, vilipendées lorsque c’est une femme qui met un coup de canif dans le contrat de mariage. Point de réseaux sociaux à la Renaissance mais les avvisi excellaient dans l’art de la calomnie.

Clelia Renucci nous emporte encore dans les vestibules italiens de la Renaissance alternant entre rivalités, complots, débauches et douceurs artistiques. Cela dit, la force de son roman réside dans le personnage de Clélia Farnèse, un portrait éblouissant de femme avant-gardiste voulant clamer son indépendance. Roman historique pas excellence – sans tomber dans un cours magistral – d’aucuns auront un cœur palpitant à suivre la vie – parfois romancée – de la belle Clélia. Roman divertissant, baigné d’art et de culture, le plaisir est grand de retrouver cette sensibilité italienne qui avait marqué le premier roman de l’autrice « Concours pour le paradis ».

Le pavillon des oiseaux – Clelia Renucci – Éditions Albin Michel – Août 2023

  Noisette romaine L’ami du prince Marianne Jaeglé     L’amitié aurait pu se poursuivre, ils se connaissaient, l’un avait appris à...