Une noisette, un livre
La vérité sur le mensonge
Benedict Wells
Lire
un nouvel opus de Benedict Wells c’est ouvrir une porte sur l’infini
littéraire. Avec « La vérité sur le mensonge », nouvelle approche
avec dix nouvelles plus ou moins longues, mais avec le même style d’écriture
propre à l’écrivain allemand.
Chaque
fiction regorge de métaphores, d’images, et, en quelques pages, le lecteur a
l’impression d’avoir parcouru un livre fleuve vu la densité du contenu. Benedict
Wells passe du mystère au conte, de la science-fiction à la dureté des
relations familiales, d’une maladie à un divorce. Le tout avec une délicatesse
inouïe et, évidemment, avec ce romantisme, véritable marque de fabrique d’un
auteur germanique… C’est d’ailleurs avec « La muse » que le climax
est atteint.
La
nouvelle la plus longue et qui donne le titre au livre « La vérité sur le
mensonge » ne pourra ravir que les amateurs de science-fiction et les
cinéphiles… une guerre de mots sur une pluie d’étoiles dans un ascenseur à
donner le vertige… Ce n’est pas la préférée de votre serviteur peut-être tout
simplement parce que j’ai toujours une noisette de retard pour les films sur le futur
lointain…
Mais
c’est heureusement une véritable danse livresque qui se produit entre une
muse fantomatique, une partie de ping-pong dans les mystères des êtres et de
leur âme, une symbolique de la mouche tentant de survivre dans le souffle de
deux êtres qui se déchirent, et la plus touchante et mirifique, celle de cette
nuit de Noël où les livres se parlent entre eux…
Deux
nouvelles sont en rapport avec le roman « La fin de la solitude » qui
se synchronisent dans justement cette solitude qui est loin d’être finie dans
chacun de ces courts récits. Mais, après tout, la lecture est un acte solitaire et
qui se partage ensuite sur toutes les routes des rencontres inattendues.
« Pendant la journée il devait
regagner son royaume, mais il revenait auprès d’elle dès la nuit tombée. Peu de
temps au début, puis il resta davantage. Il n’avait jamais été comme les autres
muses, ni elle comme les autres humains. Il avait de plus en plus de mal à la
quitter. Et il en avait assez aussi d’être un pur esprit. Il était peut-être
immortel, maisl il n’avait jamais vraiment vécu ».
La vérité sur le mensonge – Benedict
Wells – Traduction : Dominique Autrand – Septembre 2019
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