jeudi 31 octobre 2019


Une noisette, un livre


  La vérité sur le mensonge

Benedict Wells




Lire un nouvel opus de Benedict Wells c’est ouvrir une porte sur l’infini littéraire. Avec « La vérité sur le mensonge », nouvelle approche avec dix nouvelles plus ou moins longues, mais avec le même style d’écriture propre à l’écrivain allemand.

Chaque fiction regorge de métaphores, d’images, et, en quelques pages, le lecteur a l’impression d’avoir parcouru un livre fleuve vu la densité du contenu. Benedict Wells passe du mystère au conte, de la science-fiction à la dureté des relations familiales, d’une maladie à un divorce. Le tout avec une délicatesse inouïe et, évidemment, avec ce romantisme, véritable marque de fabrique d’un auteur germanique… C’est d’ailleurs avec « La muse » que le climax est atteint.

La nouvelle la plus longue et qui donne le titre au livre « La vérité sur le mensonge » ne pourra ravir que les amateurs de science-fiction et les cinéphiles… une guerre de mots sur une pluie d’étoiles dans un ascenseur à donner le vertige… Ce n’est pas la préférée de votre serviteur peut-être tout simplement parce que j’ai toujours une noisette de retard pour les films sur le futur lointain…

Mais c’est heureusement une véritable danse livresque qui se produit entre une muse fantomatique, une partie de ping-pong dans les mystères des êtres et de leur âme, une symbolique de la mouche tentant de survivre dans le souffle de deux êtres qui se déchirent, et la plus touchante et mirifique, celle de cette nuit de Noël où les livres se parlent entre eux…

Deux nouvelles sont en rapport avec le roman « La fin de la solitude » qui se synchronisent dans justement cette solitude qui est loin d’être finie dans chacun de ces courts récits. Mais, après tout, la lecture est un acte solitaire et qui se partage ensuite sur toutes les routes des rencontres inattendues.

« Pendant la journée il devait regagner son royaume, mais il revenait auprès d’elle dès la nuit tombée. Peu de temps au début, puis il resta davantage. Il n’avait jamais été comme les autres muses, ni elle comme les autres humains. Il avait de plus en plus de mal à la quitter. Et il en avait assez aussi d’être un pur esprit. Il était peut-être immortel, maisl il n’avait jamais vraiment vécu ».

La vérité sur le mensonge – Benedict Wells – Traduction : Dominique Autrand – Septembre 2019

Aucun commentaire:

  Noisette romaine L’ami du prince Marianne Jaeglé     L’amitié aurait pu se poursuivre, ils se connaissaient, l’un avait appris à...