lundi 29 octobre 2018


Un livre, une histoire, une noisette à la mer


  Toutes les histoires d’amour du monde

Baptiste Beaulieu


Et retrouver Anne-Lise Schmidt



L’Amour. Chanté, loué depuis la nuit des temps. Dès l’Antiquité, les Grecs avaient su poser quatre branches sur cet arbre universel :
Eros / Philia / Agapé / Storgê : l’amour charnel, l’amour amical, l’amour du prochain, l’amour familial.
C’est par ces définitions que Baptiste Beaulieu commence et construit son récit que l’on peut qualifier de divin.

Cette histoire, c’est son histoire et par celle-ci, il lance un avis de recherche pour retrouver une personne qui a beaucoup compté pour son grand-père est qui est à la base de ce livre d’une humanité bouleversante :  Anne-Lise Schmidt.

Au départ c’est Denis, le père de Jean qui retrouve des lettres de Moïse, son propre père. Choqué et  troublé par cette découverte, il les confie à Jean. Ce dernier, lui-même terriblement ému, va retranscrire cette correspondance à sens unique écrite chaque 3 avril, jour d’anniversaire de cette « petite souris ». Les relations entre Jean et Denis sont difficiles et peu à peu, ce retour dans le passé, cette recherche in sitiu de la vie de Moïse, l’écriture, parfois déchirante de Moïse, vont rapprocher pater et fiston. Moïse, ce grand-père connu mais inconnu, incompris, parce qu’un secret ( même des secrets) n’a jamais été révélé. Par pudeur mais aussi parce qu’à une certaine époque, il était impossible de raconter. L’amour tant célébré mais ô combien de fois vilipendé…

A l’opposé de l’amour, il y a la guerre qui existe aussi, hélas, depuis le commencement de l’humanité. Cette ardeur belliqueuse qui détruit tout et brise les rêves des uns et des autres pour un bout de territoire ou une idéologie sectaire. Moïse a connu deux guerres dans toute son impitoyable  cruauté même si pour la deuxième guerre mondiale beaucoup ont connu bien pire, et ce, des deux côtés de la barrière : le tentacule nazi et les bombardements américains.

En parallèle, l’écrivain raconte d’autres histoires d’amour, d’amitié, de beauté. Mais également, des histoires inachevées parce qu’il y a eu incompréhension ou une maladie, comme le SIDA, pourtant, il aurait suffi d’un peu de mansuétude, un peu plus d'amour justement.   

Rarement un livre m’a autant émotionné. D’abord parce que l’écriture est sans ambages, l’auteur pose ses mots comme on vibre sur ses sentiments. Ensuite parce que c’est un hymne à la bonté, un manuel d’empathie, un regard qui ne juge pas mais qui souligne l’aberration des conflits, une sage réflexion sur l’absence de valorisation de ceux qui tentent d’apporter un réconfort malgré leur statut d’ennemi. Et enfin, c’est une épopée familiale dans laquelle chacun peut plus ou moins se retrouver. Qui n’a pas dans sa famille entendu les récits d’un père, d’un grand-père au combat ; d’une mère, d’une grand-mère pleurant son enfant, d’une épouse perdant sa moitié, d’un mari perdu loin de ses proches, d’un bombardement qui a secoué les oreilles toute une vie. Ah cette bataille de Verdun, cette percée de Sedan…

Cet écrit est bien plus qu’un roman, c’est un recueil pour une mémoire universelle et une ode à la tolérance, à la bienfaisance. C’est un grimoire ou chaque phrase est une flèche lancée par Cupidon dans le cœur de chacun d’entre nous. Faites l’amour, pas la guerre. Ecrivez et lisez aussi. Parce que l’amour qui naît entre les hommes ne devrait jamais être arrêté par l’homme lui-même. Quelle que soit sa forme, quel que soit le partenaire, quelle que soit son orientation ; l’amour doit s’épanouir, résister, s’amplifier. Il n’a jamais porté atteinte à la vie ; au contraire, par lui la vie continue et se transmet. Une transmission comme ces lettres d’un père à sa petite fille qu’il ne reverra jamais et qui tourmente le cœur des descendants. Puisse Anne-Lise être retrouvée car elle est un symbole de réconciliation, pour sa famille, pour les peuples en guerre, pour les incompris.

► Anne-Lise Schmidt (ou Shmit, Shmitt, Schmitt, Smith) est née le 3 avril 1944 près de Cologne. Emigrée aux Etats-Unis vers 1947 avec ses parents adoptifs : Willy ayant travaillé à la NASA en Floride et Anna, musicienne. Ils ont probablement habité aussi en Californie.
Anne-Lise aurait les yeux bleus et parlerait plusieurs langues.

► Pour aider Baptiste Beaulieu à retrouver Anne-Lise, vous pouvez lui écrire aux Editions Mazarine – Librairie Arthème Fayard – 13, rue du Montparnasse – F – 75006 Paris ou le contacter via son compte Twitter, Instagram ou Facebook. Merci pour lui et sa famille.

« C’est comme ça pendant la Guerre, que veux-tu, quand les riches maigrissent, les pauvres meurent. »

« Les gens, leurs histoires, les liens d’amour et d’amitié, tout se dileu comme nos larmes sous une pluie violente. »

« Tous les jours, toute la beauté du monde vient nous visiter, l’ignorez-vous ? Elle éclate là, sous nos yeux. Elle est dans un baiser furtivement donné. Dans ces mains réunies puis réunies plus fort. Dans le rire innocent et sans objet de nos enfants. Dans ce premier élan du cœur qui jaillit lorsque, de passage dans la rue, vous reconnaissez un vieil ami et que ce vieil ami vous reconnaît. »

« On dresse des monuments aux morts qui se sont combattus, on ne dresse jamais rien aux vivants qui ont tendu la main. »

Toutes les histoires d’amour du monde – Baptiste Beaulieu -  Editions Mazarine – Octobre 2018




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