samedi 20 octobre 2018


Une noisette, un livre


 Le miroir des âmes

Nicolas Feuz



Les Alpes suisses sont loin d’être une haute montagne tranquille. Après l’excellent « Qui a tué Heïdi » de Marc Voltenauer, c’est son compatriote Nicolas Feuz qui entraîne ses lecteurs dans une course haletante et cruelle dans les environs de Neuchâtel.

Afin d’éviter toute confusion dans l’esprit des visiteurs du blog, je vais tout simplement dresser la liste des ingrédients qui sont intégrés dans ce menu… disons assez consistant :

-       Un procureur
-       Un humanitaire
-       Une greffière et son mari
-       Un sicaire
-       Trois policiers principaux
-       Un maquereau et son banc de poissons
-       Une prostituée
-       Un conseiller d’Etat et son secrétaire
-       Quelques voyous ici et là…

S’ajoutent des éléments incontournables :

-       Un attentat
-       Des billes de verre
-       Un hôpital
-       Une ferme
-       Du verre de Murano
-       Une tronçonneuse
-       Une cape noire
-       Un masque de loup
-       Un taser et quelques armes
-       Un parfum subtil et enivrant

Vous mélangez le tout sur 265 pages et vous avec un polar 100% frissons construit autour de ce mystérieux personnage du Vénitien (pour l’effet surprise j’espère que vous découvrirez son identité un peu plus tardivement que votre serviteur). Mais il n’y a pas que ce « souffleur de verre » masqué, il y a aussi le personnage du procureur Jemsen, amnésique après avoir été sévèrement blessé lors d’un attentat, acte qui a fait de nombreuses victimes mais dont l’origine et le commanditaire restent également une énigme. Le magistrat évolue dans le trouble, seule certitude malgré ses absences, ses relations avec les flics ne sont guère cordiales…

L’écriture est rythmique à l’image des faits qui se succèdent, quelques cailloux lancés pour brouiller les pistes et une sacrée ration de noirceur pour ce tableau thrillesque sanguinaire. Mais même pour ceux qui sont allergiques à ce genre littéraire, le fil conducteur est tellement captivant que l’on suit cette cavale mortelle comme une noisette roulant sur l’herbe.

« La porte de la chambre 503 n’était pas verrouillée. Elle s’ouvrait vers l’intérieur. L’obscurité était totale, le silence régnait. Jemsen dormait. A pas de loup, l’intrus s’aventura dans le noir et s’arrêta un instant, pour que ses yeux s’habituent. Le faible halo de la lampe de chevet diffusait un fragile faisceau et, sans faire le moindre bruir, se pencha lentement au-dessus de son visage blessé. Ce serait si facile. »

« Son regard erra un moment entre la lumière froide des leds du plafond, puis se posa sur une chaise vide en face de lui. Celle où les magistrats font asseoir ceux qu’ils interrogent. Et à force de regarder la chaise, le procureur Jemsen crut voir très distinctement Florent, son contact de la place des Halles, assis devant lui. »

Le miroir des âmes – Nicolas Feuz – Editions Slatkine & Cie – Septembre 2018




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