mercredi 21 avril 2021

 

Une noisette, un livre
 
Trois jours dans la vie d’un Yakuza
Hideo Okuda

 


Bienvenue dans le monde d’une grande famille japonaise : les Yakusas. Dans cet antre du crime organisé, la tradition voudrait que les jeunes recrues soient principalement des orphelins ou des enfants abandonnés par leurs géniteurs. Dans l’envolée romanesque c’est le cas du jeune Junpei Sakamoto, héros de cette histoire qui se déroule sur seulement trois jours.

On pourrait dire de Junpei qu’il est un jeune apprenti sous les ordres d’un maître-artisan Kitajima, son aniki, qu’il considère comme un merveilleux chef et prêt à tout pour le satisfaire. Avant d’espérer d’être appelé pour des fonctions responsables, Sakamoto fait le chauffeur, le coursier, des petits jobs pour se modeler dans l’univers des Yakusas. Orgueilleux, ombrageux, séducteur il a une réelle ambition et cherche à s’élever rapidement. Il accepte sans réfléchir d’aller régler des comptes à un autre clan, Isoe, pour réparer une injustice à une drag-queen travaillant dans un club que fréquente le jeune homme pour les beaux yeux et la grâce d’une danseuse. Une tournure imprévisible vient faire face à Junpei : le grand chef lui ordonne d’éliminer un membre important du clan Isoe. Il a trois jours pour profiter de sa liberté car ensuite ce sera la prison qui l’accueillera. Ou pas.

Très novice en littérature japonaise et me sentant en parfaite étrangère dans cet univers des Yakuzas, je me suis laissé entraînée dans ces quelques folles journées d’un jeune homme qui savoure pendant soixante-douze heures la liberté totale, des mets délicats, la volupté d’une jeune femme sensuelle et le luxe d’un palace, lui qui n’a connu que la pauvreté, l’errance contrôlée et l’absence total d’amour. Des dialogues qui n’ont pas dû être faciles à traduire pour respecter non seulement l’écriture originale mais l’ambiance quais surréaliste d’un univers sans pitié. Pourtant, ce jeune homme auquel on ne prête guère d’empathie finit par séduire car progressivement ces trois jours sont un chemin initiatique de la vie vers les êtres qui la peuplent.

Une curiosité à découvrir.

« Se soucier du regard des autres, suivre la tendance comme un mouton, acquiescer en baissant la tête sans oser rien dire, faire le mort, tout ça, c’est pas vivre ! »

Trois jours dans la vie d’un Yakuza – Hideo Okuda – Traduction Mathilde Tamac-Bouhon – Editions de l’Observatoire -

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