Une
noisette, un livre
L’air
était tout en feu
Camille
Pascal
(Photo ©Squirelito prise à la forteresse de Montrond (Cher) dernière demeure de la nièce de la duchesse du Maine, Louise-Bénédicte de Bourbon) |
Un
roman tout feu tout flamme pour Camille Pascal qui fait jaillir les étincelles, entre Philippe d’Orléans et la duchesse de Maine, qui ont failli faire
exploser la régence pendant la minorité de Louis XV ; épisode de
l’histoire française, connu sous le nom de la conspiration de Cellamare mais
trop méconnu encore aujourd’hui.
Avril 1718. Un incendie se déclare près de Notre-Dame de Paris et Philippe d’Orléans envoie ses troupes afin d’empêcher tout embrasement populaire, d’aucuns croyant dur comme fer que l’incendie est un signe du ciel – en réalité l’origine est un cierge… La situation est tendue puisqu’à Sceaux puisqu'une guêpe à l’esprit vipérin projette un complot pour éjecter du trône le Régent. La duchesse du Maine n’ayant pas digéré pas que son bâtard légitimé de mari ait été écarté de toute action politique après la décision de Philippe d’Orléans de casser le testament de feu Louis XIV, testament qui avait été soigneusement contrôlé par la marquise de Montespan, mère du duc du Maine. L’ordre de la Mouche à miel est créé par Louise Bénédicte de Bourbon qui n’avait pas l’habitude de tourner autour du pot. Réunions secrètes, complots ourdis, chaque camp voulant faire jouer un Espagne-Angleterre pour asseoir ses positions au Palais-Royal, bref que la fête commence !
Entre faits historiques authentiques et esprit romanesque, Camille Pascal joue avec les belles lettres pour un jeu royal sur l’échiquier du pouvoir où une coterie affronte courtisans et frondeurs pour mener à l’échec un souverain. Une lecture aussi savoureuse que le miel mais pimentée par une plume aussi érudite qu’espiègle, aussi subtile que folâtre.
« La situation catastrophique du royaume n’allait pas tarder à réveiller la princesse de cette léthargie pernicieuse. Ruiné par une guerre interminable, l’État se trouvait au bord au bord de la banqueroute dont il était toujours sauvé in extremis par des financiers, traitants et maltôtiers, qui lui administraient de mois en mois un remède plus dangereux encore que le mal en lui faisant crédit à des taux usuraires. Il y avait urgence, car les rentes n’étaient plus payées à terme et c’était toute la bourgeoisie parisienne qui se verrait bientôt amputée d’une partie de ses revenus, ce qui n’est jamais bon pour le pouvoir ».
L’air était tout en feu - Camille Pascal – Éditions Robert Laffont – Août 2022
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