dimanche 25 juillet 2021

 

Une noisette, un livre
 
Les douces
Judith da Costa Rosa
 

Elles sont trois. Trois filles inséparables, Dolorès, Zineb, Bianca, dans l’exubérance et les contradictions de la jeunesse, avec leurs passions, leurs désirs, l’éveil des corps. Elles se ressemblent autant qu’elles s’opposent mais un lien les unit, il se nomme Hannibal et on pourrait le qualifier d’éphèbe. Généreux, ne sachant ce que faire mal veut dire, il protège ses trois amies et partage leurs secrets les plus intimes. Jusqu’au jour où il disparait sans laisser aucune trace.

Au fil des années sans Hannibal à leurs côtés, elles se sont séparées, elles ont quitté leur village des Pyrénées orientales pour aller vivre leur vie, aimer des hommes, faire des études ou devenir influenceuse sur Instagram. Mais soudain, au bout de huit ans, le corps d’Hannibal est retrouvé enterré dans le jardin d’un célèbre sculpteur, Auguste Meyer, décédé quelques mois auparavant et qui autrefois donnait des cours aux jeunes enfants… S’ajoutent de curieux mails signés Hannibal.

Une enquête pour homicide est ouverte et les trois jeunes femmes vont revenir sur les lieux avec un trop plein de souvenirs qu’elles vont tour à tour raconter. Que reste-t-il de leurs 16 ans ? Et quel terrible mystère se cache derrière l’assassinat d’Hannibal ?

Un sujet qui mêle intrigue policière et radioscopie d’adolescence avec une écriture agissant comme des rayons X pour décrypter tous les enchevêtrements qui se passent dans la tête et dans le corps de jeunes êtres en proie au monde des adultes et dans l’attente d’un avenir plus ou moins rêvé, un mélange d’ombres et de lumières au sein de familles recomposées où il est  impossible de tout exprimer, où les sentiments jonglent sur les cimes de la confusion.

Si le fond de l’histoire est intrigant et force l’intérêt, la forme reste un peu trop confuse avec des errances qui finissent par envoyer le lecteur dans un dédale de détails et de flashbacks sans aucun secours d’une déviation vers une porte de sortie. S’ajoutent quelques tournures désordonnées – « il s’habilla puis fit rapidement sa toilette » peut-être en souvenir d’un célèbre film où cary Grant se savonnait en costume sous la douche – et des longueurs qui n’ont rien d’une ascension livresque. Néanmoins « Les douces » reste un premier roman prometteur avec cette faculté à rendre des personnages attachants comme pour Hannibal ou l’officier de police Carez et de flatter la curiosité du lecteur.

Les douces – Judith da Costa Rosa – Editions Grasset – Mai 2021

Roman lu pour le Prix littéraire de la Vocation

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