Une noisette, un livre
La consolation de l’ange
Frédéric Lenoir
Hugo,
un jeune homme quitte le service de réanimation d’un hôpital parisien pour
intégrer une chambre où est hospitalisée Blanche une dame nonagénaire. Le
personnel soignant apprend à Blanche qu’Hugo a fait une tentative de suicide et
qu’il est en surveillance pendant quelques jours. La vieille dame est émue,
elle qui aime tant la vie après avoir frôlé la Grande Faucheuse à 17 ans lors de sa déportation à Auschwitz,
puis avoir affronté la terrible marche de la mort. Veuve elle a perdu également
son unique fils. Pourtant, elle rayonne, elle qui dans quelques jours sait
qu’elle partira dans un autre monde ayant demandé l’arrêt des soins. Elle va se
prendre d’affection pour Hugo et la réciproque sera vraie. Tout semble les
séparer, à commencer par l’âge mais tout va les rapprocher. La première marche
sera franchie grâce aux poèmes de Victor Hugo. Puis c’est toute une philosophie
qui va se décliner en instants savoureux pendant quelques jours en cet été
2019. Entre temps, on apprend que Blanche a commencé à croire en une force supérieure
lorsqu’épuisée elle a rencontré « un ange de la consolation » en 1945.
Un
très joli conte raconté avec la maestria habituelle de Frédéric Lenoir comme si
ses mots étaient une chanson douce pour petits et grands. Une histoire attachante
sans aucune leçon de morale mais avec une énorme ode à la vie et à la
bienveillance. Ce livre donnera un grand bol d’optimisme à ceux qui ont un taux
bien trop inférieur dans leur organisme et permettra d’atténuer la tristesse
provoquée par l’absence définitive sur terre de nos êtres chers ou tout au
moins d’avoir une autre vision de la disparition.
Très
touchant de prendre l’angle opposé de la vieillesse et de la jeunesse car en
réalité c’est d’une complémentarité absolue et, forcément, indispensable.
Autre
point saillant est ce parfum de philosophie grecque avec la pratique des vertus
et de là, grand renvoi dans la culture amérindienne avec cette fameuse parabole
des loups, découverte pour ma part avec le livre de Caroline Audibert Des loups et des hommes et je la retranscris tant elle est empreinte de
vérité.
Un
livre à lire, à partager, à transmettre ; pour avancer mieux vaut se
concentrer sur les lumières que sur les ombres où comme le dit si bien ce
proverbe chinois « un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui
pousse ». Alors soyons tous des forêts pour faire grandir les branches de
la vie.
« Je vois apparaître une
silhouette blanche à forme humaine, mais je sens qu’il ne s’agit pas d’un être
humain. Cet être progresse vers moi. Au fur et
à mesure qu’il s’approche, je ressens un amour puissant réchauffer mon cœur.
Ma peine infinie est comme brûlée par cet amour infini. Qui est donc cet être
de lumière qui irradie un amour inconditionnel ? Il doit entendre ma
question, car j’entends distinctement en moi cette réponse : « Je
suis l’ange de la consolation » ».
La consolation de l’ange – Frédéric Lenoir
– Editions Albin Michel – Novembre 2019
La parabole du loup
Un vieil Indien qui enseignait sa
sagesse à son petit-fils lui dit un jour, alors qu’ils étaient au coin du feu :
« En chacun de nous se déroule une bataille qui ressemble beaucoup à une
bataille entre deux loups. L’un d’eux est animé par la jalousie, les remords, l’égoïsme,
l’ambition, le mensonge…L’autre loup défend la paix, l’amour, l’espérance, la
vérité, la bonté, la fidélité… »
Emu par les paroles de son grand-père,
l’enfant demeura songeur quelques instants. Des ombres dansaient au-dessus des
flammes et se poursuivaient dans la forêt. Puis il demanda : « Et des
deux loups, lequel gagne finalement ? »
Avec un léger sourire, le sage
répondit : « Gagne toujours celui que tu nourris ».
Source : Des loups et des hommes –
Caroline Audibert – Terre Humaine/Plon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire