Une noisette, un livre
Outre-mère
Cyrielle Gau
Marie.
Une femme, une mère. Sensible, effacée, pétrie de doutes. Elle quitte la
métropole avec son mari Luc et ses deux enfants, Camille et Pierre, direction
un monde inconnu : la Nouvelle-Calédonie. Son mari a obtenu un contrat de
mécénat pour ses sculptures et elle espère trouver un poste d’enseignante une
fois sur place. Le voyage est long, fatigant, une chaleur humide l’étouffe en
arrivant, un hôtel sera leur résidence le temps de trouver un logement ;
les valises épousent le désordre ambiant, l’esprit de Marie va devenir du même
acabit.
Ce déracinement volontaire va provoquer des failles dans le couple et lorsque les éléments météorologiques se déchainent à Nouméa et sa région, c’est un ouragan qui envahit l’âme de Marie par des pensées qui soufflent et tourbillonnent crescendo, rien ne semblant pouvoir stopper la dérive des sentiments. Errements psychiques ou vésanie rampante ? Mal-être de l’exil ou dérive d’un couple qui ne se comprend plus ?
Le roman se déroule sur plusieurs années et prend la forme d’un carnet de bord, un journal tellement proche de la réalité qu’il faut relire plusieurs fois la mention qui stipule que les faits et gestes des personnages relèvent de l’imagination de l’auteure même si Cyrielle Gau a puisé son inspiration dans le vécu. Une lecture crescendo avec la curiosité de savoir qu’elle va être l’issue de cette histoire d’apparence ordinaire mais qui se transforme en un récit singulier. Le seul bémol est peut-être l’absence d’une écriture littéraire, certes les descriptions transcrivent les émotions et le contexte dans lequel elles se jouent mais une certaine ornementation aurait donné encore plus de relief au personnage de Marie. Mais d’aucuns trouveront sûrement que rien ne vaut une narration sobre et épurée.
Outre-mère – Cyrielle Gau – Editions l’Harmattan – Avril 2020
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