mardi 5 décembre 2017


Une noisette, un film

 

Plonger


 


Un livre, un film. Un roman écrit par un homme, une réalisation signée d’une femme... la parité absolue pour une histoire complémentaire servie par un duo prestigieux d’acteurs Si l’ouvrage de Christophe Ono-Dit-Biot portait sur la transmission, le long-métrage de Mélanie Laurent souligne un portrait de femme éblouissant, celui d’une femme éprise de liberté, à l’instar de Carmen, « libre elle est née, libre elle mourra (…) cette chose enivrante, la liberté, la liberté ».

Paz (Maria Valverde), une femme qui aime l’amour mais qui ne le recherche pas, amoureuse mais rebelle. Elle charme, enivre, surprend. Dès le début du film, sa relation avec César (Gilles Lellouche)  sera passionnée mais forcément dangereuse. Pas de clichés habituels sur les rencontres, les préliminaires, on entre directement dans l’intimité du couple et le spectateur sait que rien ne sera rose, ce sera du gris, du cendré comme une cigarette brûlé trop vite, mais aussi, qu’il y aura du bleu, des nuances maritimes pour un amour constamment sur des vagues, parfois houleuses. César est fou de sa belle espagnole mais sa fougue l’empêche de comprendre sa compagne et il devient de plus en plus possessif.

Progressivement le film va s’attarder sur les heurts, l’étouffement de Paz « On peut se sentir vieille quand on ne prend plus de décisions », sur la naissance du petit Hector, une grossesse non désirée de la part de la génitrice, qui fait la joie de son papa mais qui empêche la maman de réaliser ses rêves.

Si les deux premières parties sont focalisées sur le personnage de Paz, la dernière est une dédicace à César qui crie son désespoir au milieu des paysages mirifiques, entre mer et montagne sous la chaleur du soleil de la péninsule arabique. La caméra se déplace de plus en plus lentement, s’attarde sur les regards, les larmes naissances, mais toujours avec une pudeur extrême. Peu de dialogues, les images suffisent. Quant à la fin, c’est une submersion de beauté, on plonge en apnée, on est hypnotisé par la danse aquatique des hommes et de sa majesté le requin. On voudrait que le film s’éternise, que le regard du squale reste à l’infini sur l’écran, le tout sublimé par une musique céleste qui envoûte la salle obscure et vous ferait croire au merveilleux...

« Te vas Alfonsina
Con tu soledad
Que poémas fuiste a buscar
Una voz antigua
De viento y de sol
Te requiebre el alma
 
Y la esta llevando
Y te vas hacia alla
Como en sueños
Dormida Alfonsina
Vestido de mar »



Plonger de Mélanie Laurent avec Maria Valverde, Gilles Lellouche, Ibrahim Ahmed, Marie Denarnaud – Novembre 2017

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