Souvenirs d'un médecin d'autrefois

mardi 13 décembre 2016


Une noisette, une association, une interview






Deux vocables unis : chaîne et espoir. Une solidarité apportée pour une espérance développée. Et permettre à des vies d’être sauvées, permettre à des vies de se construire, permettre à des rêves de se réaliser...
Créée en 1994 par le Pr Alain Deloche et aujourd’hui présidée par le Dr Eric Cheysson, La Chaîne de l’Espoir a pour mission d’apporter un accès aux soins et à l’éducation dans le monde entier.
A ce jour, plus de 5000 enfants sont opérés chaque année, 300 familles d’accueil sont mobilisées en France, 431 bénévoles médicaux œuvrent avec une équipe internationale de médecins et infirmiers, 4 hôpitaux ont été construits et 11.000 écoliers sont scolarisés.
 
1 - Avant toute chose, la Syrie vit depuis 2011 un cauchemar permanent avec un effrayant constat de plus de 500.000 morts. Comment La Chaîne de l’Espoir arrive-t-elle à pouvoir continuer à soigner et opérer des enfants dans cette urgence absolue et ce chaos dévastateur ?
Devant cette tragédie, La Chaîne de l’Espoir a très vite agi. Elle s’est entourée d’un médecin syrien vivant en France qui apporte son soutien à la coordination des missions en Jordanie où La Chaîne de l’Espoir vient en aide aux enfants réfugiés syriens victimes de la guerre. La Chaîne de l’Espoir a réalisé une dizaine de missions de chirurgie cardiaque et orthopédique à Amman pour soigner ces enfants et soulager leurs familles. Une dizaine enfants ont également été transférés en France pour être opérés.

2- Depuis 1994, vous construisez projets après projets. Avec tant de vies sauvées, quels sont vos objectifs pour les années à venir ?
La Chaîne de l’Espoir a vu deux de ses projets sortir de terre fin 2016 : la maternité de Kaboul en Afghanistan et un centre cardiopédiatrique à Dakar au Sénégal. Nos principaux objectifs pour les années à venir tourne autour de ses deux programmes :
  • Consolider notre Institut Médical Français pour l’Enfant qui emploie désormais 500 personnes et élargir l’offre de soins proposée à la population afghane.
  •  Inaugurer et ouvrir le Centre Cardiopédiatrique Cuomo de Dakar où 30 000 enfants sont atteints de problèmes cardiaques sans compter ceux de la sous-région.

3- Et quels sont les moyens (matériels et financiers) dont vous disposez ?
Les actions de La Chaîne de l’Espoir reposent et dépendent de la confiance que lui accordent ses donateurs. 57% de ses ressources proviennent de la générosité du public assurant un soutien financier régulier et garantissant ainsi une pérennisation de ses actions. La Chaîne de l’Espoir peut également compter sur son réseau de partenaires qui lui apporte une aide précieuse et diversifiée : participation financière, soutien en matériel, mécénats de compétences etc. 28% des ressources de La Chaîne de l’Espoir proviennent de fonds privés.
 
4 - La situation en Afghanistan est un peu occultée par d’autres événements dramatiques, mais comment est la situation sanitaire actuellement ? A Kaboul vous gérez une maternité et un pavillon pour enfants ?
La situation sanitaire en Afghanistan est catastrophique avec une espérance de vie qui peine à atteindre les 50 ans. La situation pour les femmes et les enfants est précaire. A titre d’exemple, 1 femme sur 32 meure en couche. Face à cet effroyable constat, La Chaîne de l’Espoir participe, à son niveau, à la reconstruction du système de santé afghan.
L’Institut Médical Français pour l’Enfant, inauguré en 2006, par La Chaîne de l’Espoir a permis de sauver la vie de milliers d’enfants en leur donnant accès à une médecine et une chirurgie répondant aux normes internationales les plus exigeantes. Symbole d’une volonté de vie, de foi dans l’avenir, de fraternité et d’engagement, cet hôpital porte notre combat contre l’indifférence et l’injustice. Il est un rêve devenu réalité. A présent, l’Institut Médical Français pour l’Enfant de Kaboul s’agrandit pour sauver aussi la vie des mères afghanes. La Chaîne de l’Espoir a inauguré au mois de novembre une maternité. Un projet réalisé grâce au soutien de l’Agence Française de Développement.
Parallèlement à cet hôpital, et parce que les familles les plus pauvres vivant loin de la capitale ne peuvent procurer à leurs enfants les soins de santé dont ils ont besoin, faute de moyens financiers et de structures de santé accessibles, La Chaîne de l’Espoir a décidé de construire un Pavillon des Enfants. Cette structure accueille et héberge les enfants les plus vulnérables des 34 provinces accompagnés d’un de leurs parents pour les consultations pré et post opératoires. Depuis sa création en 2008, plus de 5 200 enfants ont été intégralement pris en charge.
 
5- Le Congo, le Soudan, l’Erythrée, le Mali... Avez-vous la possibilité d’intervenir dans ces zones où les conflits sont permanents ou quasi-permanents ?
La Chaîne de l’Espoir intervient effectivement dans certaines zones de conflits en faisant de la sécurité de ses équipes une priorité. Nous n’intervenons cependant directement sur les zones de combat mais à la périphérie comme au Kurdistan Irakien. https://www.chainedelespoir.org/fr/nos-actions-au-kurdistan-irakien-0
 
6 - Aux soins médicaux apportés, vous assurer aussi une mission d’aide à la scolarisation et à l’éducation ?
Depuis plus de 20 ans, nous accompagnons les enfants sur le chemin de l’école. Au total plus de 11 000 enfants bénéficient d’un accompagnement avec une attention particulière pour les petites filles. Nos programmes sont en place au Togo, au Bénin, en Thaïlande, en  Inde et en Haïti. https://www.chainedelespoir.org/fr/leducation/scolariserformer
 
7 - Pour bien comprendre votre travail humanitaire, quel est le parcours effectué pour une intervention chirurgicale ?
Nous recevons de nombreux dossiers de prise en charge et avons une longue liste d’attente.
Tous les dossiers médicaux complets sont étudiés par notre comité qui décide d’une prise en charge et d’un transfert en France.
Une fois le dossier médical validé, la famille sur place entreprend les démarches administratives pour obtenir un passeport pendant que le siège contacte les ambassades pour obtenir un visa.
Nous recherchons une famille d’accueil bénévole qui prendra en charge l’enfant tout au long de son séjour et programmons les rendez-vous médicaux dans nos hôpitaux partenaires.
Les enfants sont opérés à Paris ou dans nos antennes à Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes ou Nice.
 
8 - En quoi consiste le « Noël des enfants 2016 » ?
Le Noël des enfants de La Chaîne de l’Espoir c’est une grande mobilisation pour les enfants en attente d’une opération sur cette fin d’année. C’est un condensé de nos actions : des enfants souffrant de différentes pathologies qui sont opérés au cours de missions comme le petit Matar, réfugié syrien opéré du cœur en Jordanie, ou le petit Ouali opéré d’une malformation faciale au Burkina Faso. D’’autres enfants sont transférés en France pour être opérés comme la jeune Ouleymatou, enfant cardiaque, ou la jeune Gloria qui a la mâchoire bloquée en position fermée. D’autres enfants seront présentés au cours des prochains jours (du Cambodge et peut-être du Sénégal) Sur le site de notre opération, vous pouvez suivre leur destin et avoir des nouvelles http://noel.chainedelespoir.org et pour être certain de ne rien manquer, abonnez-vous à notre newsletter http://www.chainedelespoir.info/formulaireinscriptionnewsletter.cfm
 
9 - Quels sont vos vœux pour concrétiser encore davantage l’espoir que vous portez aux quatre coins de la planète ?
Notre plus grand souhait est de pouvoir disparaitre un jour. Le jour où nous aurons équipé et formé tous les pays dans le besoin. Le jour où la transmission aura été complète et que tous les enfants pauvres pourront être opérés dans leur pays, auprès de leur famille, par des chirurgiens locaux.
 
Pour cela, nous avons encore besoin d’agir. Pour agir, nous avons besoin de la générosité de tous. Faites un don https://donner.chainedelespoir.org/b?cid=46


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