Souvenirs d'un médecin d'autrefois

samedi 24 décembre 2016



Une noisette, des pensées

Lumière de Noël




Des enfants tués, enlevés, martyrisés, partout. Des enfants encore debout mais dont les rêves se sont déjà envolés. Lumière de Noël

Des blessés, des déplacés, des réfugiés, sans toit parce qu’il n’y a plus de loi. Lumière de Noël.

Des femmes torturées, menacées, meurtries dans leur chair, les viols devenus des armes de guerre. Lumière de Noël.

Des disparus, des corps que l’on ne retrouvera jamais, ensevelis dans un cimetière fantôme. Double souffrance, celle de la torture, de la faucheuse et puis celle du néant laissant des familles dans un deuil perpétuel. Lumière de Noël.

Des malades, de tout âge, qui s’accrochent, luttent, parfois avec rien, pour cette vie unique, si fragile. Lumière de Noël.

Des sans-abris n'ayant plus de cheminée pour retrouver la chaleur d'un foyer. Lumière de Noël.

Des larmes en flocons, seules réponses à la solitude, au chagrin, à la peine qui frappe un soir, une nuit. Lumière de Noël.

Des coups de feu, des explosions, des assassinats, par folie souvent, par idéologie parfois, au nom de je ne sais qui, comme si l’horreur pouvait être justifiée. Lumière de Noël.

La violence anonyme, sourde, cachée, dissimulée et forcément sournoise, rampante. Celle qui provoque des blessures inguérissables et dont la douleur est ininterrompue. Lumière de Noël.

La haine, parce que l’on est différent, la haine parce que l’on pense autrement, la haine par obscurantisme, la haine qui s’enchaîne aux cadenas de l’intolérance. Lumière de Noël.

L’argent plus fort qu’une vie, la vie n’est plus or. Le profit brille de toute sa vénalité pendant que les sentiments se ternissent, le Faust du 21° siècle ne vend plus son âme pour un possible amour, mais par intérêt financier. Lumière de Noël.


Que Noël ne soit pas un étalage de cadeaux éphémères, non. Ce que l’on voudrait ce sont des regards chaleureux, des mains tendues, des sourires sincères, des paroles rares mais durables, des actions dans la discrétion des cœurs combatifs, la vanité qui meurt pour l’humilité qui ressuscite, une larme qui sèche dans un corps qui renaît. Des choses simples, non revendables sur Ebay mais qui conforteraient l’idée que depuis Toumaï l’humanité a un peu évolué.

Que la lumière puisse demeurer là où la clarté domine.
Que la lumière  puisse traverser l'épaisseur de l'obscurité pour que les âmes de la vie brillent enfin.

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