Noisette
en mémoire
Dans la fraternité de mes frères
Mona Azzam
« J’ai
rêvé d’un monde de soleil dans la fraternité de mes frères » Léopold Sédar
Senghor
Hélas, le monde est aussi tempête et des êtres aiment dominer les autres pour les rendre prisonniers dans leur pouvoir d’anéantissement. L’esclavage remonte à la nuit des temps et malgré son abolition, il demeure encore vivant sur terre. Pourtant l’un des biens les plus précieux de l’homme est la liberté durant son passage éphémère dans notre univers. Ne plus bâtir de porte sans retour.
Justement, cette porte sans retour. Un mur de pierre, une ouverture sur l’océan qui sera une fermeture sur la vie pour des milliers d’esclaves qui partaient de l’île de Gorée pour l’Europe ou l’Amérique après avoir été capturés à travers le continent africain. Mona Azzam rend hommage à ces victimes de la brutalité humaine par ce nouveau roman en mettant en scène un enfant italien qui trouve un trésor dans les eaux méditerranéennes : des rouleaux de papier contenant le témoignage manuscrit d’un esclave de l’île de Gorée. Seulement, il manque des rouleaux. Devenu archéologue, il continue sa recherche et arrive au Sénégal où il rencontre le père du directeur du musée de la Maison des esclaves…
Par la voix d’Acilio ou d’autres personnages, l’écrivaine fait résonner celles qui se sont tues.
Autant comme la laideur peut envahir le monde, autant comme la poésie et la beauté peuvent se poser avec délicatesse pour caresser les âmes meurtries par la sauvagerie humaine. Ce roman est sublime : pour le côté imaginaire, pour la force de l’hommage à ces milliers d’esclaves, pour le souvenir, pour les scènes finales qui vous font encore croire à l’humanité.
Plus on lit
Mona Azzam, plus on peut définir la romancière comme une autrice humaniste qui
transforme son cœur en encrier pour déverser sur les pages une myriade de mots
aux couleurs de la vie et de la paix.
Dans la fraternité de mes frères – Mona Azzam – Éditions Balzac – Mai 2024
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