vendredi 3 avril 2020


Carnet de noisette d’un écureuil confiné


 Un rêve merveilleux





La nuit dernière j’ai fait un rêve merveilleux,
Un rêve merveilleux où je travaillais 
Un rêve merveilleux où je rencontrais le voisin partir lui aussi sur les routes
Un rêve merveilleux où le téléphone sonnait
Un rêve merveilleux où les villes et les villages reprenaient leur chemin.
Un rêve merveilleux où les couleurs de la vie se mélangeaient entre bises et poignées de main
Un rêve merveilleux qui n’était pas rythmé par le son des prédicateurs de la Grande Faucheuse
Un rêve merveilleux où l’émotion, la compassion ne se révélaient plus dans l’instantané mais dans la durée.
Un rêve merveilleux ou la nature et l’Homo sapiens se réconciliaient.

Puis le rêve s’est prolongé. Il a continué
Ce rêve merveilleux où les bipèdes n’attendaient pas une crise sanitaire pour se rendre compte que les soignants sauvent des vies depuis la nuit des temps
Ce rêve merveilleux où les bipèdes se rendaient compte du privilège d’être libre de ses mouvements et de compatir avec ceux qui ne le sont jamais
Ce rêve merveilleux où les bipèdes réalisaient que la solitude est un silence assourdissant
Ce rêve merveilleux où les bipèdes rejetaient en masse le voyeurisme morbide
Ce rêve merveilleux où les bipèdes ne profitaient plus de la misère.
Ce rêve merveilleux où l’humilité et l’authenticité étaient devenues des empreintes de l’humanité, les rivalités et flagorneries rejetées dans les profondeurs des oubliettes.

Ce rêve où l’on réalise ô combien c’est merveilleux d’être ensemble, avec nos qualités et nos défauts.

Rêve merveilleux du bonheur de vivre dans un quotidien où chacun va, chacun passe. Au gré des souffles de l’existence, de ses hauts et de ses bas, des peines à oublier, des angoisses à maîtriser, des regrets à transformer en nouveaux défis, de ses joies et ces quelques moments précieux que nous devons conserver bien précieusement sur une branche des souvenirs en remerciant la providence de cette chance de les avoir vécues. Et de les revivre peut-être à nouveau.

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