Carnet de noisette d’un écureuil confiné
Un rêve merveilleux
La
nuit dernière j’ai fait un rêve merveilleux,
Un
rêve merveilleux où je travaillais
Un
rêve merveilleux où je rencontrais le voisin partir lui aussi sur les routes
Un
rêve merveilleux où le téléphone sonnait
Un
rêve merveilleux où les villes et les villages reprenaient leur chemin.
Un
rêve merveilleux où les couleurs de la vie se mélangeaient entre bises et
poignées de main
Un
rêve merveilleux qui n’était pas rythmé par le son des prédicateurs de la
Grande Faucheuse
Un
rêve merveilleux où l’émotion, la compassion ne se révélaient plus dans
l’instantané mais dans la durée.
Un
rêve merveilleux ou la nature et l’Homo sapiens se réconciliaient.
Puis
le rêve s’est prolongé. Il a continué
Ce
rêve merveilleux où les bipèdes n’attendaient pas une crise sanitaire pour se
rendre compte que les soignants sauvent des vies depuis la nuit des temps
Ce
rêve merveilleux où les bipèdes se rendaient compte du privilège d’être libre
de ses mouvements et de compatir avec ceux qui ne le sont jamais
Ce
rêve merveilleux où les bipèdes réalisaient que la solitude est un silence
assourdissant
Ce
rêve merveilleux où les bipèdes rejetaient en masse le voyeurisme morbide
Ce
rêve merveilleux où les bipèdes ne profitaient plus de la misère.
Ce
rêve merveilleux où l’humilité et l’authenticité étaient devenues des empreintes
de l’humanité, les rivalités et flagorneries rejetées dans les profondeurs des
oubliettes.
Ce
rêve où l’on réalise ô combien c’est merveilleux d’être ensemble, avec nos
qualités et nos défauts.
Rêve
merveilleux du bonheur de vivre dans un quotidien où chacun va, chacun passe.
Au gré des souffles de l’existence, de ses hauts et de ses bas, des peines à
oublier, des angoisses à maîtriser, des regrets à transformer en nouveaux
défis, de ses joies et ces quelques moments précieux que nous devons conserver
bien précieusement sur une branche des souvenirs en remerciant la providence de
cette chance de les avoir vécues. Et de les revivre peut-être à nouveau.
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