Noisette
fantasque
La cinquième saison
Érik Orsenna
Érik Orsenna
constate les dégâts que provoquent l’arrivée de paquebots bondés de touristes à
Venise, la Sérénissime victime de son succès. Facétieux, comme à son habitude, il
se transforme en conteur pour une fable autour du plus fameux des prêtres roux :
Antonio Vivaldi.
Venise agonise, Venise fait un burn out ! La Terre étouffe
« Dans
nos guerres modernes, on voudrait croire que ce sont les Nations qui s’affrontent,
comme avant. C’est oublier les forces de l’ombre, les entreprises géantes, plus
puissantes que les États, les mafias des trafics illicites, bien plus riches,
les fraternités religieuses dont les convictions sont folles, sans parler de
ces conglomérats baptisés réseaux sociaux ». La Nature s’allie avec la
cité des Doges pour débuter une révolte : le temps s’arrête, la nuit
envahit le jour, il ne reviendra que si les êtres vivants issus de l’Homo Sapiens
reviennent à la raison. Vaste chantier ! C’est alors que surgit dans toute
sa flamboyance Vivaldi qui, par un opéra, cet art absolu qui réunit tous les
arts, veut sauver la terre avec l’aide des Éléments : l’eau, le feu, l’air,
la terre et d’autres encore. Mais il ne peut agir seul ; en toute logique
apparaît de nulle part le librettiste le plus espiègle et joyeux de l’art
lyrique, le presque frère du divin Mozart : Lorenzo da Ponte.
Erik Orsenna déplore, à juste titre, la course effrénée avec le temps, qu’un « malfaisant virus se nomme la Hâte ». Il aurait peut-être fallu qu’il prenne justement un peu plus de temps pour ce nouvel opus qui manque de cohésion et où les événements se précipitent dans une sorte de méli-mélo. La version définitive – je n’ai lu que les épreuves non corrigées avec coquilles et phrases pas toujours limpides – est probablement améliorée.
Cela dit, cette Cinquième saison reste un vrai roman, une vraie fiction qui permet de libérer les pensées lourdes qui nous entourent et de diffuser une prise de conscience écologique. Divertissant, amusant et qui fait du bien, un livre idéal avant de s’endormir en pensant à Vénus et autres étoiles puisque « dans leur course céleste, les astres composent une musique semblable à celle que produisent les notes ici-bas ». Per la gloria d’adorarvi.
La cinquième saison – Érik Orsenna – Éditions Robert Laffont – Septembre 2024
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire