Souvenirs d'un médecin d'autrefois

jeudi 5 septembre 2024

 

Noisette diabolique

 

La chambre des diablesses

Isabelle Duquesnoy

 


Ce roman d’Isabelle Duquesnoy – désormais disponible au format poche – n’est pas tout à fait Ma sorcière bien aimée… aussi divertissant, et même plus, grâce à l’humour de la romancière mais beaucoup plus choquant.

Honneur aux dames avec ce curieux surnom de cette diablesse… diabolique : La Voisin. Elle fit trembler Louis XIV et elle reste tristement célèbre pour être l’empoisonneuse, dans tous les sens du terme, de la Cour. Évidemment, pas de suspens, on connaît sa fin inéluctable et son funeste sort : brûlée en place publique !

Isabelle Duquesnoy raconte ce destin par la voix de sa fille Marie-Marguerite qui, elle seule, connaît tous les secrets de sa mère. De longues lettres envoyées à l’officier de police, le sieur La Reynie. Nous sommes le 28 mars 1680, la mère a été menée au bûcher, sa fille arrêtée et veut sauver sa tête. Elle raconte, raconte ce qui provoquera tout de même la chute d’une favorite archi-connue. Cruelle époque, excessivement corrompue où les trafics en tout genre se multipliaient avec la bénédiction du clergé. Quant aux femmes, aisées ou pauvres, leur condition n’était en en rien un conte de fées.

Truculent du début à la fin, l’autrice ne rajoute aucun personnage de fiction, inutile, les vrais suffisent ! Loin des fastes de Versailles, le lecteur plonge de l’autre côté du miroir et les reflets sont nettement moins lumineux ; un monde de ténèbres où les puissants aux âmes noires savent comment se sauver de tout, contrairement aux miséreux. Instructif sans être lassant, on apprend moult expressions ou leurs origines – comme, par exemple, le terme « enfoiré ». Un grand roman historique ne refermant aucune invention par rapport à ce tribunal créé par Le Roi Soleil.

La chambre des diablesses – Isabelle Duquesnoy – Éditions Pocket – Mars 2024


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