Noisette
singulière
Les
grandes patries étranges
Guillaume
Sire
Joseph n’est
pas un enfant comme les autres. Atteint d’hyperesthésie, il a le don de
deviner, de prévoir et même, à l’âge adulte, de faire stopper une meute de
chiens enragés. Inconsolable à la mort de son père durant la Première guerre
mondiale, il se promet de venger son père. Sa mère, seule avec son enfant est
secouru par un curé communiste qui lui trouve une place comme femme de ménage
dans une maison close dirigée par une espagnole appelée La Cardinale.
Quand Joseph et sa mère déménagent, leurs voisins du dessous sont juifs. Une petite fille Anima semble étrange mais à l’opposé de Joseph, rien ne semble l’atteindre. Joseph en tombe amoureux et est prêt à tout pour la séduire et…la sauver. Pianiste virtuose, elle part à Paris sans laisser d’adresse. Puis la Seconde guerre mondiale éclate. Entre la France et l’Allemagne, l’épopée de Joseph n’est pas terminée.
Une fresque surprenante où l’érudition s’entrecroise avec la simplicité. Une kyrielle de personnages s’entrechoquent, disparaissent, reviennent sans jamais laisser le lecteur dans l’impasse. Guillaume Sire, à l’instar d’un peintre avec des petites touches, glisse avec virtuosité quelques éléments historiques – le clocher de Notre-Dame de la Dalbade à Toulouse, la guerre civile espagnole, les faux revenants à l’hôtel Lutetia – dans un océan de rebondissements frisant parfois le burlesque, un peu à la Pierre Lemaitre.
Guillaume Sire a cette valeur qui fait la différence dans la littérature : il n’hésite pas à prendre des risques pour sans cesse se renouveler, créer la surprise en refusant la monotonie de la facilité.
Seule question qui reste en suspens : pourquoi ce titre ?
Les grandes patries étranges – Guillaume Sire – Éditions Calmann-Lévy – Août 2024
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