mardi 13 février 2024

 

Une noisette, un livre

La maîtresse italienne

Jean-Marie Rouart

 


« On commet moins d’erreurs en ne décidant rien »

 

Suite à son abdication en avril 1814, Napoléon reçoit – par le traité de Fontainebleau – la souveraineté de l’île d’Elbe, entre Corse et côtes toscanes. Il y débarque le mois suivant avec une population qui l’acclame et une petite cour dont fera partie sa mère et sa sœur Pauline. Marie-Louise n’y viendra jamais. Napoléon prend ses quartiers sous la surveillance du jeune colonel Neil Campbell pour empêcher toute évasion…

Pendant ce temps-là, Louis XVIII aménage aux Tuileries, et, en septembre c’est le début du célèbre congrès de Vienne entre gens de soi-disant bonne compagnie. Là, entre autres, le prince de Bénévent rumine comme à son habitude entre deux œillades à sa nièce Dorothée…

Espionnage de part et d’autre, intrigues, chacun ourdit un complot dans le secret des dieux et entre les bras de diverses femmes dont la comtesse Miniaci résidant en Toscane. Elle fait perdre la tête au jeune Campbell pendant que Napoléon agite ses pions pour son retour à Paris.

La suite tout le monde la connaît. Mais pas forcément racontée façon Jean-Marie Rouart qui prend un délicieux plaisir à peindre chaque personnage avec une verve explosive et moult sous-entendus.

« La carrière de ce Jaucourt est des plus plaisantes, c’est lui aussi un virtuose de l’équilibrisme politique, un maestro du retournement de veste : il est passé successivement, apparemment, sans états d’âme, de la protection de la famille de Condé à la Révolution, du Tribunat et des faveurs de l’Empereur, qui l’a fait comte, à un ralliement immédiat à Louis XVIII ; accessoirement, pour complaire à son nouveau maître, il a poussé le zèle jusqu’à faire mettre sous séquestre les biens de la famille impériale. Bien sûr, il se ralliera à la monarchie de Juillet : sénateur, il votera pour Louis Napoléon, et applaudira au coup d’État du 2 décembre. C’est ce qu’on appelle un homme de conviction qui a de la suite dans les idées ».

La maîtresse italienne – Jean-Marie Rouart – Éditions Gallimard – Janvier 2023

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