dimanche 13 mars 2022

 

Une noisette, un livre
 
La Vierge à combustion et le Baryton perché
Sophie Charpentier

 


Mais que ce roman est drôôôôle et comme l’opéra (bouffe) fait partie des éléments, votre serviteur aurait presque envie de le renommer « oh che muso, che figura » !

Mise en scène : un immeuble parisien face à Notre-Dame, une rue à traverser et un café.

Costumes : aucune précision s’ils sont de Donald Cardwell

Personnages : Deux résidents, Zimmerman et Meunier ; un baryton qui s’apparente à une version de Florence Foster Jenkins au féminin ; une vierge en cire qui fond en larmes, un ascenseur et des boîtes à lettres. Ah, j’allais oublier peut-être le plus important  : un manuscrit.

Bande son : Mozart, Haendel, Leoncavallo, Rossini…

Résumé : Zimmerman (3° étage) et Meunier (5° étage) se voient peu et échangent encore moins. Mais quand ils assistent à l’incendie de la cathédrale de Paris quelque chose les rapproche. Tous les deux sont des passionnés d’art et Meunier est persuadé d’être l’artiste du siècle. Il s’engage dans une œuvre photographique mais devient perturbé lorsqu’on lui dépose régulièrement le feuilleton d’un manuscrit anonyme particulièrement énigmatique. Surtout qu’auparavant un chanteur lyrique capable de déclencher le plus grand déluge de toute l’humanité s’est installé au 4°.

Genre : aucunement mauvais, peut s’orienter comme un thriller loufoque sans cadavre mais aux moult énigmes.

Plume virtuose pour huis clos citadin qui compose l’âme humaine et ses relations parfois cabalistiques. Avec un invité surprise qui aurait toute sa place chez le prince Orlofsky, l’humour. Sophie Charpentier s’amuse, pianote sur toutes les finesses de la langue française (expressions d’antan, page d’anthologie sur l’accord du participe passé à la forme pronominale, musicalité des redondances…) quitte à se demander si le lecteur ne devient pas souris quand on découvre tout chat, pardon tout ça. Le final est grandiose dans toute la simplicité de cette histoire qui est également un chant sur les affres et les ivresses de la création artistique.

« Le généreux inconnu laissait planer le mystère. Personne n’avait eu l’heur de voir son visage, à croire que son emménagement s’était fait secrètement, de nuit, que le piano tourmenté avait été introduit par les conduits de cheminée et que la voix de son maître, seul élément tangible, se nourrissait de l’air du temps, au point de n’avoir aucun besoin de ravitaillement ni de contact extérieur ».

« Une toile vierge, où est le problème ? C’est très beau une toile vierge, l’immaculé avant la conception ».

La Vierge à combustion et le Baryton perché – Sophie Charpentier – Éditions Les Pérégrines – Février 2022


  (Court extrait lu par la doublure humaine de l'écureuil)

Livre reçu et lu dans le cadre du Prix Orange du Livre 2022 de Lecteurs.com

 

 

 

 

 

 

Aucun commentaire:

  Noisette romaine L’ami du prince Marianne Jaeglé     L’amitié aurait pu se poursuivre, ils se connaissaient, l’un avait appris à...