Une noisette, un livre
Sans lui
Catherine Rolland
Ethan
et Lénaïc. Lénaïc et Ethan. Deux frères, des jumeaux. Un peu les Prométhée et
Epiméthée des temps modernes, l’un plus doué que l’autre. Pourtant Lénaïc
ressemble plus à Prométhée dérobant le feu…Et comme dans l’œuvre d’Eschyle,
Lénaïc va entrer dans la souffrance par cette déchirure entre le passé et le
présent.
Dans
un village du Vercors, rien ne sera comme avant pour les Sostein après
l’incendie. Lénaïc, brillant sujet, est devenu taciturne et seul son frère
Ethan peut le réconforter. Mais un jour Ethan décide de partir, loin, très
loin, infiniment loin. Ne resteront que Flore, l’amie d’Ethan mais très proche
de Lénaïc, et, Olivier, le prêtre qui refuse qu’on l’appelle Monsieur le Curé, peu diplomate mais
bienveillant. Lénaïc, peintre et restaurateur talentueux, épris des
tableaux du Caravaggio, va finir par accepter la proposition d’Olivier pour
remettre à neuf la fresque d’une chapelle oubliée. Peu de temps après, surgit
Madeleine, une belle jeune femme qui semble bien connaître Lénaïc et qui
pourtant ne l’a jamais vu.
Catherine
Rolland, avec sa dextérité scripturale habituelle, signe un roman psychologique
à la fois troublant et captivant autour de la question du double, du rapport à
l’autre, l’autre et son miroir, l’autre et son image, l’autre soi-même.
Un
récit proche du fantastique dans le massif montagneux des Préalpes et où le
spectre de la folie se dessine, se promène, parlant à une ombre… à l’instar de
Dinorah dans ‘Le pardon de Ploërmel » de Meyerbeer :
« Ombre légère qui
suis mes pas
Ne t’en va pas, non,
non, nonFée ou chimère qui m’est si chère
Ne t’en vas pas, non, non, non
Courons ensemble, j’ai peur, je tremble
Quand tu t’en vas loin de moi
Alors ne t’en va pas, ne t’en va pas ».
Sans lui – Catherine
Rolland – Editions Mon village – Octobre 2016
En
remerciant Joëlle pour le prêt de ce livre
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