« Les derniers hommes d’Alep »
Documentaire écrit et réalisé par Feras Fayyad
Alep –
5000 ans avant J.C – Berceau de la civilisation
Alep –
2017 /XXI° siècle – Berceau de la « décivilisation »
Dans cet
enfer, des hommes ont décidé non pas de se battre avec des armes
mais de lutter avec leurs mains, leur cœur, de se battre avec
courage pour les autres. En les sauvant des décombres, en les
soignant, en apaisant les pleurs d’un enfant. Ce sont les Casques Blancs . Des irréductibles qui risquent leurs vies à chaque instant.
Ils sont trop oubliés par les médias et pourtant depuis 2013 ils
ont un rôle crucial et tentent de garder une neutralité absolue,
les bombardements et atrocités venant à la fois du régime et des
jihadistes.
Le
réalisateur syrien Feras Fayyad a suivi pendant près de 3 ans
Khaled et Mahmoud, deux frères unis pour apporter de l’aide dans
ce chaos sans nom, dans ce néant qui devient pire que des ruines...
de la poussière de ruines.
Ce
reportage est un déchirement total et l’un des plus poignants
réalisés sur la Syrie. Déchirant pour le sort des Alépins,
déchirant pour la cruauté de la guerre, déchirant pour les images,
les témoignages, la musique qui accompagne chaque instant de survie.
Pas de commentaire, juste les voix des Casques Blancs.
Comment
ne pas avoir la gorge nouée quand on voit ces femmes, ces hommes,
ces enfants qui savent encore rire dès qu’un faisceau de lumière
apparaît dans la noirceur du ciel, ils veulent profiter de chaque
seconde de vie, cette vie unique et précieuse...mais si fragile.
Mais face à ce quotidien plus qu’incertain, ces hommes refusent de
partir bien que la tentation de s’exiler soit grande, leur devoir
est de rester à Alep pour accompagner et soulager son prochain.
La
caméra se déplace lentement sur les visages, l’intensité des
regards vous traverse l’âme et les images bouleversantes
défilent : celle d’un vieil homme qui range un tiroir alors
que la façade de son immeuble est tombé, celle d’un enfant qui a
succombé à un bombardement et son père pleurant tout en abhorrant
Bachar el-Assad, celle d’un chat blessé, tremblant de peur avec
des larmes coulant de ses yeux...
Admirable
exemple de ténacité, de bravoure, d’humanité dans cette
inhumanité d’un conflit de ténèbres. Les dernières secondes du
documentaire s’achèvent et vous fermez vos yeux humides avec une
sorte de prière dans votre for intérieur pour que cesse cette
barbarie qui hache des vies et laisse des blessures incurables.
Il y
avait Khaled ou le courage personnalisé
Il y
avait Khaled, le père dévoué adorant ses enfantsIl y avait Khaled avec une main tendue pour sortir un être vivant de l’abîme
Il y avait. Parce que Khaled n’est plus. Un bombardement a fait cesser de battre un cœur. Khaled mort en sauvant les autres.
(© Last Men In Aleppo) |
« Les
derniers hommes d’Alep » (The last men in Aleppo) – Feras
Fayyad - Diffusé le 6 juin 2017 sur Arte
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