Souvenirs d'un médecin d'autrefois

mardi 28 mars 2017


Une noisette, un livre

 

Tuer le cancer

Professeur Patrizia Paterlini-Bréchot


Oncologue, hématologue, le Professeur Patrizia Paterlini-Bréchot a fait de la lutte contre le cancer son défi de vie. Même si la médecine et soigner les patients a toujours été son leitmotiv c’est après avoir vu, parlé, souffert avec son « patient zéro » que toutes ses forces et son savoir allaient se concentrer sur ce « tueur en série ».
 
Après des années de recherche et de combat, elle découvre un des moyens qui pourrait désarmer le cancer : un simple test sanguin qui révélerait l’existence de cellules cancéreuses bien avant leur développement dans le corps humain. Si « le cancer tue c’est parce nous lui laissons le temps de le faire ».
Contrairement aux idées reçues, cette maladie remonte à la nuit des temps et a été difficile à cerner au départ à cause des innombrables fausses rumeurs qui ont circulé au cours des siècles passés. Et si nous observons davantage de cas de cancers, c’est, selon Patrizia Paterlini, dû au dépistage précoce qui détermine le mal et le vieillissement de la population. 
On pourrait ajouter que l’utilisation excessive de pesticides et autres produits chimiques doit également jouer un rôle certain. Mais, de toute façon, il est indéniable que le cancer continue sa route et qu’il anéantie des vies. Pour cela, l’éminente cancérologue mise toutes ses recherches sur la détection et la prévention. Après des années d’efforts et grâce au souvenir de son « Maestro », le Professeur Coppo, qui lui a appris rigueur et ténacité, elle découvre avec ses équipes un moyen bien plus sûr et facile pour identifier des cellules cancéreuses circulantes, c’est-à-dire bien avant que le cancer se propage : un test sanguin nommé ISET (Isolation by Size of Epithelial Tumors cells), une dénomination qui renvoie également, comme le souligne l’auteure, à l’épouse de Ramsès III. Une méthode fiable permettant de détecter pas qu’un seul type de cancer, beaucoup moins onéreux pour la communauté, simple à réaliser et donc sans contraintes pour le patient. Seul hic, il n’est pas encore reconnu totalement (malgré ses preuves de crédibilité indéniable) et par conséquent non pris en charge par la Sécurité Sociale.
Aux difficultés de la recherche, s’ajoutent deux fléaux : le marketing biomédical (l’emprise du business sur le cancer) et la concurrence scientifique entre chercheurs, due en partie à la rémunération en fonction des publications dans les revues médicales, le « peer review » et à la « mainmise de l’industrie pharmaceutique et biomédicale sur les publications ».
Même si la prévention n’empêche pas les cas mortels de se multiplier, certains cancers (dont les leucémies) peuvent se développer très rapidement, notamment suite à un accident radioactif et si des personnes sans aucun antécédent et respectant parfaitement une hygiène de vie se font rattraper par cet épouvantail, il faut mettre tous les moyens pour empêcher ce crabe de pincer les cellules saines. Il ne faut rien négliger, en prévention et en médication et cette découverte du Professeur Paterlini-Bréchot est donc un immense pas en avant pour un grand saut vers une victoire totale, pour TOUT le monde et pour TOUJOURS 
Ce qui touche également énormément le lecteur, et ce de la première à la dernière page, c'est le côté extrêmement humain de Patrizia Paterlini-Bréchot, qui me rappelle une personne très proche pensant à l’identique et ayant fait de la médecine un sacerdoce. Petit florilège de quelques phrases qui sont des citations à retenir et à partager...
« Grâce aux mots, les auteurs de l’antiquité sont entrés en contact avec l’humanité dans ce qu’elle a de plus authentique ».
« L’humilité est le bagage nécessaire de tout scientifique ».
« Pourquoi ajouter de la souffrance à la souffrance »
«  Il faut assumer le fait d’être différent et toujours agir selon son cœur »
« Nous n’avons pas eu peur de tout risquer car nous voulons savoir si notre travail est utile aux patients »
«  La nature humaine est heureusement beaucoup plus diverse que les lois générales de la science médicale ».
 
Le 23 mars 2017, le prix de l’Essai France Télévisions est décerné à Patrizia Paterlini-Bréchot afin de récompenser sa ténacité dans ce combat et son humanité face à la souffrance. Et aussi pour alerter l’opinion que des découvertes existent et qu’il faudrait que les pouvoirs publics et autres instances de décision puissent développer la mise en place de ce test sanguin, test capable de sauver de nombreuses vies.
 
Tuer le cancer – Professeur Patrizia Paterlini-Bréchot – Editions Stock – Janvier 2017
Prix Essai France Télévisions 2017
 
(Pr Patrizia Paterlini-Bréchot lors de la remise du Prix Essai France Télévisions 2017 - Photo © Squirelito)
 

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