Souvenirs d'un médecin d'autrefois

mardi 12 novembre 2013

Une noisette, une réflexion
 
Quand un oiseau bleu devient parfois vautour
 
Voici près de trois ans, votre serviteur a décidé sur un coup de noisette de s’installer de temps en temps sur un autre arbre que le sien. Une très grande branche (et pas vieille du tout), flexible, malléable, informative, bref un petit coin de paradis, où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes (oui, je sais Candide n’est pas loin), le tout agrémenté d’un merveilleux gazouillis d’oiseau bleu, doux comme un rêve et paisible comme l’eau d’un ruisseau.

Véritable écureuil arboricole que je suis, je me faisais une joie de découvrir virtuellement le monde merveilleux des bipèdes terrestres en ce 21° siècle B.C. Rassurez-vous, je ne rajouterai pas « mes bien chers frères »….

Et le plaisir fut immense, comme pour toute activité Internet, le monde au bout des griffes, la connaissance à portée de pattes, des rencontres progressives de très belles personnes, des échanges constructifs, de l’information en temps réel, des passions partagées, des divergences discutées et bien plus encore.

Mais hélas, les bourrasques ont parfois tendance à faire vibrer cette branche dans le sens du ravin, l’oiseau bleu devient sombre, prend de l’ampleur et se transforme en un vautour nauséabond prêt à détruire avec son bec langue de vipère, toutes les racines de la prétendue civilisation geek ! Et même si vous êtes équipé d’un système anti-dépressions, c’est-à-dire, avec la résolution de ne jamais insulter qui que ce soit et d’être le plus cordial possible, personne ne peut échapper aux divagations malsaines et autres humeurs négatives de l’Homo Twittérius.

Effectivement, qu’il est facile, de devenir rapace lorsqu’ aucun filet ne risque de vous surprendre : bien au chaud, derrière un écran, que c’est jouissant de juger le travail des autres, d’établir une fiche personnalisée alors que vous ne connaissez rien de vos interlocuteurs, d’insulter tranquillement en vous donnant de l’importance, de créer des rumeurs sur des fixations ou des idées préconçues, de s’inventer des vies parce qu’évidemment la sienne n’est pas forcément glorieuse, de haïr des êtres sans savoir pourquoi mais parce que l’attraction est gratuite, de ne pardonner aucune faute parce qu’hélas il vous faut souvent courber l’échine avec votre entourage, de répandre du venin car jamais on ne vous injectera de l’anti-poison à travers votre smartphone !
Cependant, malgré les orages quotidiens, des éclaircies permettent de se reposer tranquillement en profitant du chant de l’oiseau redevenu pacifique. Des échanges fructueux, des rencontres In Real Life (coucou les ami(e)s qui se reconnaîtront), des éclats de rire, de belles histoires partagées, du soutien apporté, des larmes adoucies, des connaissances approfondies, une motivation retrouvée font que cet ensemble est un formidable paratonnerre contre la foudre invisible.

Alors, ne perdons pas de panache face aux calomnies infondées, ne prêtons pas attention aux bipèdes en mal de reconnaissance, continuons à gazouiller, à partager ce que nous apprécions, à encourager ce que nous admirons et à mépriser sans haine celles et ceux qui ne savent pas encore que chacun a le droit de s’exprimer tranquillement et surtout de vivre pacifiquement.

Respect, humilité, cordialité et tolérance devraient être inscrits dans l’âme des locataires de la branche. Et si ces vocables ont disparu du code déontologique des spécialistes en agressivité permanente, et bien, laissons-les se déchaîner, se ridiculiser… quand les chiens aboieront encore, la caravane sera passée depuis longtemps !

Noisettement votre,

2 commentaires:

bemnoz a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Squirelito a dit…

Merci, merci beaucoup Gaetan. Mais j'ai publié ce billet dans un sens général car personnellement les personnes qui m'ont insulté se comptent sur les doigts d'une seule main ! Non, c'est par rapport à l'attitude de certains Twitti face à des personnes que je connais et qui sont injustement attaquées.

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