Noisette
animiste
L’origine des
couleurs
Sanche
Hymne à la
forêt et plaidoyer pour la survie des Mbuti.
Une jeune infirmière belge d’origine ivoirienne quitte son travail pour partir en mission humanitaire sous la bannière de Médecins sans Frontières pour endiguer une nouvelle épidémie de choléra au Congo, dans la région du Haut-Uele, avec pour base Niangara. Un peu abasourdi par la méthode de recrutement, elle reprend espoir quand elle débarque à Kinshasa même si le périple est loin d’être terminé pour pouvoir rejoindre le camp de base en plein cœur de l’Afrique. Attirée par la forêt, elle deviendra un refuge lorsque l’infirmière sera confrontée à la violence des groupes armés sévissant dans la région. Au moment où tout espoir de survie s’effondre, elle entend des tam-tams, ce sont ceux des Mbuti, plus communément appelés Pygmées.
Sanche, plus connu en tant que chanteur du groupe Planète Bolingo, a pris la plume pour raconter en partie son expérience en tant qu’humanitaire pour Médecins sans Frontières en créant une fiction proche parfois, dans la deuxième partie, du conte. Si j’ai eu quelques petites réserves sur certains passages vers la fin, concernant notamment l’Iboga, l’ensemble est un immense souffle de retour d’humanité et une formidable prise de conscience sur le destin de l’homme autour de la nature avec l’exemple de ce peuple des forêts et du Bu Nganga.
Roman initiatique, roman ressourçant, roman remettant les pendules au cœur de l’homme et de la nature, le primo-romancier lance un véritable appel par la voix des lettres en faveur de la nécessité de retrouver un sens à la vie par la nature, le partage et la bienveillance dans un monde en lutte mercantile qui ne fait plus qu'attention aux chiffres et à l’égo. Et puisse ce livre être un écho à la sauvegarde des peuples à l’image des Mbuti qui sont, chaque année, menacés par les guerres, les luttes fratricides et la disparition de leur environnement de toujours. Ils ont pourtant beaucoup à nous apprendre.
« Il me précise que s’énerver dans la culture congolaise est un aveu de faiblesse et que c’est très mal vu en plus d’être inefficace ».
« Être ensemble. Cette phrase, un peu comme un mantra congolais, j’allais l’entendre maintes et maintes fois. Et c’était bien représentatif de ce que j’allais apprendre de cette culture : l’individualisme à l’occidentale n’avait pas lieu d’être. En forêt et dans un contexte disons plus fragile, l’esprit communautaire avait encore toute sa place, et pour moi qui en avait été sevrée toute ma vie, c’était une véritable nourriture de l’âme ».
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