Souvenirs d'un médecin d'autrefois

dimanche 29 septembre 2013


Et la noisette fut...


Rassurez-vous, l’écureuil ne va pas vous endormir en vous décrivant la genèse de l’aveline. Non, plutôt (attention orthographe correcte car il s’agit bien de l’adverbe et non du chien), vous livrer une courte et humble réflexion « sciuridérienne » sur l’origine de ces curieux bipèdes dont certains se croient supérieurs aux autres.

Cet être vivant que l’on nomme Homo Sapiens depuis 1758 (coucou Carl von Linné) appartient à la famille des hominidés tout comme ses plus proches cousins les simius plus communément appelés « singes » avec plus 95% de gênes identiques, Hé oui ! Et si l’ancêtre commun n’a que 7 millions d’années d’écart (au minimum), en l’occurrence, l’origine universelle avec le singe araignée (aucun rapport avec les Aranéides) remonterait à près de 25 millions d’années avec un arrière-arrière cousin nommé « proconsul africanus ».
Et encore, je vous fais grâce de toute l’évolution des primates, sinon la prochaine fois que vous croisez un « daubentonia madagascariensis, lémurien ressemblant à une chauve-souris avec une queue d’écureuil (tiens, tiens), il vous faudra établir un arbre généalogique remontant jusqu’au Crétacé !

Il est d’ailleurs archi-faux de déclarer que l’Homme est un singe évolué. Le tronc est effectivement le même mais ce ne sont que de nombreuses branches qui ont poussées.
Vous allez me dire (oui, oui, j’en entends quelques uns...) oui, mais l’Homo Sapiens est quand même le sommet de l’évolution. Que nenni ! Par exemple, du point de vue anatomique, les mains à cinq doigts sont un caractère primitif parmi les mammifères ; les équidés, qui ont perdu quatre doigts, sont plus évolués, et toc !
Quant à la transmission de la connaissance qui diffère l’humanité des autres êtres vivants, il serait sage de prendre du recul (attention de ne pas tomber) car la primatologie démontre que les « grands singes » savent transmettre leurs savoirs acquis.

Et la capacité cranienne ? Parlons-en ! Surtout que chez l’Homme Moderne (heu, pas la boutique...) celle-ci a tendance à diminuer si on la compare avec l’Homme de Neandertal. Contrairement aux singes dont leur cerveau est devenu plus performant au cours de leur évolution.
Socialement, TOUS les singes ont une vie communautaire très hiérarchisée et sont capables d’exprimer la joie, la tristesse ou la colère par des expressions faciales. L’Homme n’a encore une fois rien inventé.
Au fait, une petite dernière pour la route, les chimpanzés, gorilles... sont naturellement ambidextres.

Alors l’Homme supérieur au Singe ? Toujours se rappeler que les êtres vivants sont tous issus de la même souche et que la supériorité est un concept inventé par l’Homme pour se conforter face à ses faiblesses.

La suite au prochain numéro, je retourne dans mon arbre faire le singe !

P.S. Cette lilliputienne cogitation provient de la lecture de nombreux ouvrages sur les origines de l’humanité, en particulier ceux de Louis de Bonis, Yves Coppens et Henry de Lumley.


1 commentaire:

Jean-Sébastien Desmarets a dit…

En relisant vos mots, je ne peux que les rapprocher de ceux de Sabrina Krief tirés de son dernier livre : Chimpanzés, mes frères de la forêt.
"Les humains, dans leur soif de pouvoir sur la nature, ont tenté de décrire leur espèce par son unicité. Au jeu des ressemblances et des différences, il semble que seules les différences – presque uniquement celles montrant la supériorité de l’Homme sur les autres êtres vivants – aient été retenues. Caractériser le “propre de l’Homme” a beaucoup plus motivé les chercheurs que de montrer l’ancrage de l’humain dans le règne animal et de le décrire comme un vertébré-mammifère-primate."
Avec pour conclure :
"Si l’outil, le rire, la bipédie ne sont plus retenus aujourd’hui comme “le propre de l’Homme”, la cuisson des aliments reste une caractéristique purement humaine."

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